AVANT MANCHESTER CITY - INTER MILAN - Cette fois, Pep Guardiola ne devrait pas jouer au "professeur fou"

Cette fois-ci, on ne l'y reprendra pas. C'est presque une certitude, même si avec Pep Guardiola, il ne faut jamais dire jamais. Mais le souvenir de la finale 2021 est encore trop vivace. "Cette compétition m'a fait vivre des moments très difficiles qui m'ont fait mal, qui resteront à jamais dans un coin de ma tête", a avoué l'intéressé sur le site de l'UEFA cette semaine. Et s'il ne la cite pas, la finale perdue face à Chelsea en 2021 fait forcément partie de ces moments. C'est même peut-être le principal.

Après dix ans de quête, Pep Guardiola n'avait jamais été si proche de mettre fin à sa disette en Ligue des champions et de brandir à nouveau la "Coupe aux grandes oreilles", comme en 2009 et 2011 avec le Barça de Lionel Messi. Mais face à Chelsea, il a pris un pari dingue ce soir de mai au stade du Dragon de Porto : chambouler son onze à la surprise générale et remettre tout à plat pour le dernier match de cet exercice malgré le parcours parfait de Manchester City en Europe cette saison là (11 victoires et un nul).

Au coup d'envoi, l'ancien coach du Barça et du Bayern n'avait aligné ni Rodri ni Fernandinho, se privant du moindre milieu défensif dans son onze de départ. Une expérimentation hallucinante à ce stade de la compétition. Et qui a déboussolé sa formation, battue au final par les Blues (1-0). "Pep Guardiola a franchi l’étroite frontière entre le génie et la folie, et a décidé qu’une finale de Ligue des champions était le moment adéquat pour réaliser une de ses expériences de professeur fou", a écrit le lendemain le tabloïd britannique The Sun, résumant la pensée de beaucoup ce week-end-là.

Deux ans plus tard, Manchester City possède une nouvelle opportunité d'ajouter enfin cette Ligue des champions tant désirée à son armoire à trophées. Mais Pep Guardiola ne rejouera sûrement pas le coup du "professeur fou". Les raisons sont multiples. Si Manchester City reste l'immense favori de cette finale après sa saison impressionnante, l'Inter Milan n'a pas le même passé récent que Chelsea à l'époque. Avant cette finale à Porto, le club londonien avait en effet remporté les derniers duels entre les deux équipes dans les semaines précédentes (ndlr : en demi-finale de la FA Cup 1-0 le 17 avril, et en Premier League 2-1, le 8 mai). Thomas Tuchel semblait alors avoir trouvé la clef face à City. L'ancien technicien du PSG était même un peu rentré dans la tête de Guardiola, ce qui a sûrement poussé ce dernier à revoir ses plans.

Cette fois, l'histoire est différente. Alors bien sûr, Guardiola, qui ne change presque pas son onze depuis quelques mois, va retrouver quelques similitudes avec la finale de 2021. "Ce n'est pas la même chose mais ils jouent à cinq derrière, l'approche était aussi défensive mais bien sûr Chelsea avait aussi des schémas incroyablement bons pour nous punir, a-t-il glissé cette semaine. J'espère que nous pourrons attaquer un peu mieux".

Mais, il semble surtout avoir retenu les leçons du passé. "Si je vous dis en privé la raison pour laquelle j'ai pris cette décision à ce moment-là, vous pourriez dire que c'était juste, mais c'est simple : 'Si je perds, j'ai tort, si je gagne, j'ai raison'. Il faut l'accepter dans ce métier. C'était un match serré et nous avons été meilleurs qu'eux à bien des égards, mais nous avons perdu. Est-ce que je ferais quelque chose de différent maintenant ? Peut-être, mais cela ne compte pas", a-t-il confessé mardi. A lui de ne pas faire trop "différent" cette fois.