Finale de Ligue des champions - Manchester City - Ballon d'Or 2023 : Erling Haaland peut-il décemment inquiéter Messi ?

C'est une course qui ressemble désormais à un duel. Lionel Messi ou Erling Haaland ? Erling Haaland ou Lionel Messi ? Voilà la dernière interrogation qui entoure l'identité du Ballon d'Or 2023. La saison des clubs s'est achevée ce samedi avec la victoire de Manchester City en Ligue des champions. Les hommes de Pep Guardiola se sont offert le triplé Premier League – Cup – C1, Haaland a inscrit 52 buts en 52 matches, il incarne mieux que quiconque la mainmise mancunienne sur l'Europe et figure fort logiquement parmi la liste des grands favoris à la distinction individuelle suprême.

C'est déjà un petit exploit tant celle-ci semblait promise à Lionel Messi, vainqueur et meilleur joueur de la Coupe du monde en décembre. Lui qui n'a pas toujours besoin de tout casser pour amasser les Ballon d'Or se voyait là offrir une chance unique de récolter son 8e précieux trophée. Mais les six derniers mois offrent un final plus incertain qu'attendu. Parce qu'Haaland a continué de marcher sur le royaume d'Angleterre, s'est offert un quintuplé en 63 minutes en 8e de finale de Ligue des champions et a gagné tout ce qui lui était possible de gagner.

Au même moment, Messi sombrait à Paris, quittait pour toujours la C1 sur un échec incontestable face au Bayern Munich, donnait à peine le change en L1, finissait son aventure en Europe sous les sifflets nourris d'un parc des Princes, il est vrai, pas très classe, et filait en douce en MLS. Deux trajectoires opposées qui suffisent au moins à ouvrir le débat : le mois de Coupe du monde suffit-il à Messi au cœur d'une année ratée à Paris ? Le Mondial doit-il tout écraser jusqu'à la caricature ? Le calendrier n'arrange pas l'Argentin. Décembre n'a jamais été aussi loin et les souvenirs glorieux de sa campagne qatarie ont déjà un peu fané. Si la dernière impression a toujours plus de force, Messi est en danger.

En danger mais pas condamné. Parce qu'en décortiquant la saison d'Haaland, il n'est pas difficile de trouver des obstacles à son premier sacre individuel. Après les quarts de finale, le meilleur buteur de Ligue des champions a disparu de la circulation et raté ses trois derniers matches. En finale, il a franchement déçu, dévoré par la tension du match. Le Norvégien a raté ses grands rendez-vous comme lors du duel face à Manchester United en Cup. La saison porte indiscutablement sa marque mais il lui manque la touche finale, celle qui sépare les grands joueurs de ceux qui marquent l'histoire. Tout le contraire d'un Messi transcendé par l'enjeu et double buteur en finale de la Coupe du monde.

Il aurait fallu à Haaland marquer les esprits dans les mêmes proportions quand le monde, ou au moins l'Europe, avait les yeux braqués sur lui. Au lieu de ça, il s'est évaporé. Alors peut-être qu'il manquera encore d'arguments face à sa Majesté Messi, maître des Ballon d'Or, champion du monde et bien plus que cela. A l'heure de son crépuscule, l'Argentin tient là sa dernière chance de s'offrir ce trophée qui porte son empreinte à tout jamais et, même si c'est injuste, personne ne pourra empêcher le collège des votants de lui offrir la sortie que méritent sa carrière et son talent. Une sorte de Ballon d'Or pour l'ensemble de ses accomplissements. Ce n'est pas inscrit dans les règles du trophée. Mais Messi est plus fort qu'un règlement. Surtout avec la couronne de champion du monde sur la tête…