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Finale Ligue des champions - Manchester City - Inter Milan / Pep Guardiola, le plus grand manager de l'histoire

Martin Mosnier

Mis à jour 11/06/2023 à 21:42 GMT+2

Par son empreinte, l'héritage qu'il laisse déjà et, désormais, ses résultats, Pep Guardiola peut être considéré depuis ce samedi comme le plus grand manager de l'histoire. Il lui restait à remporter une Ligue des champions loin du Barça et de tout ce qui l'a fait naître au monde. C'est désormais chose faite, son œuvre est parachevée, Pep Guardiola est plus grand encore que sa légende.

Comment classer ce Manchester City ? "C'est une référence au 21e siècle"

Voilà plus d'une décennie que Pep Guardiola n'a plus un poil sur le caillou mais il a fallu une victoire en Ligue des champions avec Manchester City pour qu'on arrête de lui chercher des poux. Ce premier triomphe des Skyblues dans la reine des compétitions est avant tout le sien et il met, en partie, fin à toutes les limites qui minimisaient son héritage, niaient son mérite. Avant samedi, il n'avait plus gagné de Ligue des champions en dehors de son cocon barcelonais et certains osaient même se demander s'il y parviendrait un jour sans avoir Messi dans son onze. La réponse est claire.
Plus que ses critiques au mieux caricaturales, au pire grotesques, cette saison étend son règne sur plus d'une décennie, lui qui a gagné sa première C1 en 2009, autant qu'elle parachève son oeuvre. S'il était injuste de résumer son parcours loin du FC Barcelone à ses échecs répétés en Europe, ce succès est une borne essentielle de son parcours personnel. Désormais, plus personne ne peut sérieusement envisager son expérience à City autrement que comme une totale réussite. Il a réussi loin de la Catalogne, de Messi, de Xavi, d'Iniesta et de tout ce qu'il a fait naître au monde. Un peu comme si Alex Ferguson avait étendu son règne loin de Manchester United ou Arrigo Sacchi ailleurs qu'à l'AC Milan.
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Guardiola a remporté samedi sa troisième Ligue des champions

Crédit: Getty Images

Du Arsenal de Wenger au Manchester de Ferguson

Guardiola avait déjà fait des Skyblues une machine à marcher sur le championnat le plus dense d'Europe en confisquant cinq des six derniers titres de champion. C'est ce qui restera d'ailleurs comme son principal accomplissement : écraser la Premier League sur une séquence aussi longue témoigne bien plus de la force et de la puissance de ce collectif qu'une victoire en Ligue des champions. Mais le succès face à l'Inter Milan le fait entrer dans une autre caste.
Schématiquement, et en caricaturant un peu, Guardiola a comblé samedi l'écart qui sépare le Arsenal d'Arsène Wenger au Manchester United d'Alex Ferguson. Il a fait d'une flamboyante équipe de Premier League, peut-être la plus élégante de l'histoire du foot anglais, une référence européenne absolue. Il s'est même aménagé un petit coin d'histoire et de légende pour lui tout seul en devenant le premier entraîneur à signer deux triplés (championnat-Coupe-C1) dans deux clubs différents (Barça 2009, City 2023). Voilà qui dépasse presque l'entendement.
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"Petite finale mais grand champion"

Il incarne, au fond, ce qu'il manque au PSG

"Presque" parce qu'il a bénéficié de moyens colossaux (deux milliards d'investissements pour les seules indemnités de transferts de City depuis son arrivée) et de quelques tours de passe-passe et autres irrégularités financières épinglées par l'UEFA et la Premier League. "Guardiola est certainement un grand entraîneur mais dites-lui de venir prendre le 19e budget de L1 avec l'effectif qui ne bouge pas", nous confiait il y a quelques années Pascal Dupraz. C'est vrai, avec les meilleurs effectifs du monde, il est moins difficile de régner sur celui-ci.
Mais s'il suffisait de dépenser pour gagner, d'autres auraient déjà quelques étoiles au-dessus de l'écusson. Au fond, Pep Guardiola incarne ce qu'il manque au PSG : la vision, le cerveau et l'âme de ce Manchester City qui ne se cherche plus depuis qu'il l'a trouvé. Révolutionner le Bayern Munich et Manchester City, après avoir trouvé la potion magique à Barcelone, voilà sa principale réussite et ce qui en fait aujourd'hui le plus grand manager de l'histoire.
Son héritage est aujourd'hui partagé de son vivant aux quatre coins de l'Europe par des coaches qui se réclament de son école. Lui n'a que 52 ans et la victoire de samedi prouve que la meilleure version du guardiolisme reste encore Guardiola lui-même.
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