Manchester City - Inter (1-0) I Pep Guardiola : "Fais attention Real Madrid, on est plus qu'à 13 C1 de toi"

Il est seul sur sa planète. Seul à savoir ce que ça fait de remporter deux triplés avec deux clubs différents. Josep Guardiola avait déjà réussi cet exploit avec Barcelone en 2009. Il a récidivé avec Manchester City en 2023. Celui-ci n'a pas été facile à conquérir. Les Citizens ont peiné pour prendre le dessus face à une équipe de l'Inter remarquablement organisée. Ils n'ont jamais vraiment maîtrisé leur sujet. Ils n'ont pas déployé ce jeu si flamboyant auquel ils ont habitué tous les observateurs. Mais ils ont gagné. Et c'est bien tout ce qui comptait.

Guardiola est plutôt du genre perfectionniste. Mais l'appréciation du contenu proposé par son équipe n'a finalement aucune importance. Et il est le premier à le dire. "Gagner cette compétition et réussir le triplé est si difficile que la manière aujourd'hui ne comptait pas, ce qu'il fallait c'était la gagner, a-t-il parfaitement résumé. Nous n'étions pas à notre meilleur niveau. Ce n'était pas notre meilleure performance. En première période, nous étions nerveux. Il fallait juste être patient."

C'était la qualité la plus importante pour venir à bout de l'Inter. L'équipe de Simone Inzaghi a fait ce qu'il fallait pour ne pas finir broyée comme les autres adversaires de City. Parfaitement organisée et disciplinée tactiquement, elle a parfaitement manœuvré pour enrayer la machine mancunienne. "Ils sont vraiment bons, a reconnu Guardiola. Cette compétition peut tourner d'un côté ou de l'autre, mais nous étions là et il était écrit que cette saison nous revenait."

La défaite peut paraître cruelle pour l'Inter. Mais le sacre de City n'en est pas moins mérité. Cette équipe si brillante dans le jeu a prouvé qu'elle était aussi capable de souffrir pour atteindre son objectif ultime. Surtout, elle avait acquis tellement de certitudes qu'elle n'a jamais douté. Même si elle dû puiser dans ses réserves pour arriver au bout de son rêve. "Je suis fatigué, calme et satisfait bien sûr, ce foutu trophée est si difficile à gagner", a lâché Guardiola.

C'est d'abord son œuvre, même si City n'a pas lésiné sur les moyens pour bâtir une équipe capable de remporter la Ligue des champions. Ses joueurs n'ont ainsi pas manqué de lui rendre hommage. "C'est juste un génie, a lancé Jack Grealish. Je suis allé le voir pour lui dire 'merci, c'est toi qui a rendu tout ça possible pour moi, tu m'as montré tellement de confiance après m'avoir acheté aussi cher'. Même l'année dernière, quand je jouais vraiment mal, il est resté à mes côtés, à me parler et cette année, il m'a donné cette espace pour être performant, donc je voulais le remercier".

Le technicien catalan est de retour au sommet de l'Europe, douze ans après son dernier sacre dans la compétition avec le FC Barcelone. L'architecte de la consécration de City va pouvoir de goûter un repos bien mérité après une saison aussi exceptionnelle qu'épuisante. "Je n'ai pas l'énergie pour parler de la saison prochaine, c'est impossible", a-t-il soufflé. Il a le temps avant cela. Pour l'instant, il est l'heure de savourer. Il l'a tant mérité. Et quand on lui demande de se comparer au grand Real Madrid, Guardiola manie l'ironie pour faire passer son message : "Fais attention le Real Madrid, on n'est plus qu'à 13 Ligues des champions que toi. Si tu t'endors, nous te rattraperons." Et plus sérieusement : "Nous ne pouvons pas nous comparer, nous venons de gagner notre première C1. Mais je ne veux pas qu'après une Ligue des champions, nous disparaissions." Sûr qu'en tout cas, cette équipe restera dans les mémoires.