Mbappé forfait contre le Bayern Munich - Reprise précoce, Arabie Saoudite : Mbappé a-t-il fini par payer son surmenage ?

Le Paris Saint-Germain devra se passer de son meilleur joueur pour le match le plus important de sa saison. Ce n'est pas la première fois et cela vire même au syndrome. Kylian Mbappé avait déjà raté la demi-finale retour de Ligue des champions face à Manchester City en mai 2021 sur blessure. Entre ses fractures du métatarse (2018, 2019) et ses blessures aux adducteurs (2021), Neymar fut lui aussi cloué à l'infirmerie aux moments les plus critiques de l'année. Paris gère-t-il mal ses stars ?

Le cas de Kylian Mbappé pose en tout cas question. Finaliste de la Coupe du monde le 18 décembre, il retrouvait les terrains d'entraînement trois jours plus tard et la Ligue 1 le 28 décembre. Au Qatar, il a joué 597 minutes sur 660 possibles et fut l'un des joueurs les plus utilisés durant le Mondial. Depuis son retour dans le championnat, il a raté un match face à Angers et s'est contenté de 35 minutes quatre jours plus tard contre Rennes après une virée de quelques jours à New York.

Le 19 janvier, il effectuait, comme le reste de l'effectif parisien, le long voyage en avion jusqu'à Riyad pour disputer un match amical avant, quatre jours plus tard, de rester 90 minutes sur le terrain pour un 16e de finale de Coupe de France face à un club de Régional 1. De longs voyages, très peu de coupures, et beaucoup (trop ?) de matches disputés en intégralité : Mbappé a frisé le surmenage depuis le mois de novembre et le début du Mondial.

Quand la Bundesliga a offert plus d'un mois de repos à ses joueurs, quand certains clubs comme Manchester City ont fait tourner leurs effectifs pour reposer les Mondialistes, Paris a tiré sur la corde. La question est simple : ce rythme effréné peut-il expliquer la blessure de Mbappé à Montpellier mercredi ?

"Pour une lésion, il n'y a jamais de raison unique mais plutôt une conjonction de facteurs qui font, qu'à un moment, la cuisse pète, nous renseigne Jean-Pierre Paclet, ancien médecin de l'équipe de France. Bien sûr, l'hyperactivité est un facteur favorisant. De même, Mbappé est encore très jeune, on l'oublie parfois. Il est enthousiaste, veut jouer en permanence et, oui, cela peut entraîner ce type de blessure. Mais j'insiste, c'est un facteur favorisant mais pas déclenchant. Il aurait très bien pu faire le même programme et passer à travers les gouttes."

Le meilleur exemple reste son coéquipier, Lionel Messi, soumis à des cadences, lui aussi infernales. Au Qatar, il a joué l'intégralité des 690 minutes de l'Argentine. Mais il est rentré plus tard au Camp des Loges et a surtout attendu le 11 janvier avant de retrouver les terrains français. Après la tournée promotionnelle en Arabie Saoudite, le champion du monde a décliné le voyage à Lens pour affronter le Pays de Cassel en Coupe de France quand Mbappé enquillait les buts.

Fallait-il mettre Mbappé au frigo ou sous bulle en attendant le Bayern ? C'est évidemment impossible. La marge de manœuvre de Christophe Galtier est réduite alors que ses trois stars, engagées dans des quêtes collectives mais aussi individuelles, ne veulent rien laisser, même des miettes. Aujourd'hui, la star de Bondy est au moins aussi responsable que son coach et que son club. A l'heure où l'état de la cheville de Neymar, malmenée à la Coupe du monde (tiens, tiens…) suscite des interrogations, le PSG pourrait s'avancer face au Bayern sans deux de ses trois stars. Si sa responsabilité est difficilement quantifiable, une chose est certaine : Paris n'a pas non plus tout fait pour les protéger.