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Ligue des Champions | Lens - Arsenal : En 1998, les Sang et Or gagnaient à Wembley, un exploit amer

Clément Lemaître

Mis à jour 03/10/2023 à 08:52 GMT+2

Vingt-cinq ans avant le match de mardi entre Lens et Arsenal, les Sang et Or avaient réussi un exploit en s'imposant face aux Gunners à Wembley (0-1). Un moment unique et inoubliable, mais terni par l'expulsion de Tony Vairelles après la simulation de Lee Dixon. Elle avait coûté cher aux Lensois dans l'optique de la qualification. Buteur ce soir-là, Michaël Debève revisite cette soirée historique.

Premier League ou C1 : Arsenal est-il armé pour les deux tableaux ?

Comme toujours, le hasard fait bien les choses. Ce mardi soir, Lens va retrouver Arsenal pour le compte de la deuxième journée de la phase de poules de la Ligue des champions. Il y a 25 ans, le club nordiste signait le plus grand exploit de son histoire, et une performance majeure dans celle du football tricolore, en allant gagner à Wembley (1-0). Grâce aux Sang et Or (bientôt imités par les Bleus), la France ouvrait son compteur dans le temple du foot anglais.
Ce soir-là, on est allés au bout de nous-mêmes
Ce 25 novembre 1998, à l’occasion de la 5e journée de la phase de poules de la C1, les hommes de Daniel Leclercq débarquent avec l'étiquette du champion de France en titre et doivent obtenir au moins un match nul afin de rester en course pour la qualification pour les quarts de finale. En face, c'est du lourd : David Seaman, Tony Adams, Lee Dixon, Ray Parlour, Marc Overmars ou Nicolas Anelka. Mais face aux Londoniens, qui avaient obtenu le nul à l'aller à Bollaert (1-1), les Lensois jouent crânement leur chance.
Pascal Nouma se créé plusieurs occasions nettes dans la première heure et Guillaume Warmuz veille au grain face aux offensives des partenaires de Nicolas Anelka. Sur le terrain, ça joue à très haute intensité. "J'évoluais sur l'aile droite et j'ai dû faire beaucoup, beaucoup, d'allers-retours avec mon concurrent direct Nigel Winterburn. Il prenait le couloir sans cesse et ne lâchait rien, nous confie aujourd'hui Michaël Debève. Je devais aussi surveiller Marc Overmars sur mon aile. Il était au top de sa forme en club et en sélection à ce moment-là. Heureusement, avec Eric Sikora, nous avions une très bonne complémentarité pour bloquer cette doublette. Je suis ressorti de ce match complètement vidé. Ce soir-là, on est allés au bout de nous-mêmes."
A la 72e minute, le match tourne à l'avantage du RC Lens. Sur une nouvelle incursion nordiste, Vladimir Smicer s'engouffre sur le côté gauche de la défense d'Arsenal. Michaël Débève, héros éternel du peuple Sang et Or, raconte la suite. "On savait que Tony (Vairelles) ou Vladimir étaient capables d'éliminer à tout moment leur adversaire en un contre un avant de déclencher une frappe ou un centre. On savait qu'il fallait toujours être positionné au deuxième poteau. Je me souviens encore du crochet de Vladi'. A ce moment-là, je me suis dit : 'il va centrer'". A l'extrême limite du hors-jeu, le milieu droit délivre son équipe en lui offrant "une victoire méritée". Un but mythique qui lui vaut encore "les remerciements" des fans lensois un quart de siècle plus tard.
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Michaël Debève, entre Eric Sikora et Tony Vairelles, le héros des Sang et Or à Wembley (Arsenal-Lens 1998).

Crédit: Getty Images

L'expulsion de Tony Vairelles a un peu terni la fête à Wembley
Ces supporters nordistes, qui "ont font plus de bruit que les fans d'Arsenal", vivent une fin de match irrespirable. Dans les derniers instants, ils voient l'arbitre suédois Anders Frisk brandir un carton rouge à Tony Vairelles. Incompréhension totale dans les rangs lensois. Si le VAR existait en 1998, l'équipe arbitrale aurait vu Lee Dixon percuter l'international français (8 sélections) sans raison et se tordre de douleur pour une blessure inexistante. Au lieu de voir l'attaquant lensois tête baissée et choqué par l'issue de la rencontre, le défenseur anglais aurait été averti pour simulation.
"La fin de match a été un peu surréaliste, se rappelle Michaël Debève. A ce moment-là, les joueurs d'Arsenal ont multiplié les actes d'anti-jeu. Je me souviens aussi d'un supporter anglais qui est entré sur le terrain. Le match a été interrompu quelques instants. Puis le jeu a repris et Lee Dixon a fait sa simulation devant Tony. C'était scandaleux. Tout le monde l'a vue, je ne sais pas comment les arbitres ont fait pour ne pas la voir. A ce moment-là, ma première pensée a été : 'C'est pas possible, on va perdre Tony'. Son expulsion a un peu terni la fête à Wembley. On espérait que les arbitres et l'UEFA annulent son carton rouge après la rencontre. Mais ils ont refusé de revenir sur cette décision même si les arbitres du match ont reconnu, a posteriori, qu'il n'y avait pas eu de mauvais geste de Tony. Cela avait suscité beaucoup d'incompréhension."
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Eric Sikora, intraitable face à Marc Overmars lors d'Arsenal-Lens (0-1)1998.

Crédit: Getty Images

Sans Tony Vairelles, puis sans Frédéric Déhu exclu d'entrée, Lens s'inclinera deux semaines plus tard à domicile face au Dynamo Kiev (1-3) d'Andreï Shevchenko et Sergueï Rebrov (ndlr : deuxième derrière Kiev et devant Arsenal et le Panathinaïkos, Lens n'avait pas réussi à obtenir assez de points pour finir parmi les deux meilleurs deuxièmes de la phase de poules). "Avec Tony, beaucoup de choses auraient été différentes, souligne Michaël Debève. Dans nos têtes, son absence nous a fait gamberger. Sans lui, on savait qu'on allait être moins bien et qu'on perdait un joueur clé."
Mais de cette fin de soirée à Wembley, le natif d'Abbeville préfère retenir le positif : le moment de partage avec ses coéquipiers au coup de sifflet final, la communion mythique avec les supporters Sang et Or... mais également ce geste de grande classe de David Seaman. "A ce moment-là, Arsenal vient d'être éliminé de la Ligue des champions. Mais lui a attendu quinze minutes dans le tunnel, le temps qu'on célèbre notre victoire avec les supporters lensois, pour remettre son maillot à Guillaume Warmuz." Vingt-cinq ans plus tard, c'est désormais aux partenaires de Brice Samba d'écrire leur propre histoire face aux Gunners.
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"Si on veut voir un renouveau en Coupe d'Europe, ce sont les petits matches qu’il faut gagner"

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