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Coefficient UEFA : Les clubs français face au spectre du grand déclassement

Raphaël Brosse

Mis à jour 19/09/2023 à 08:06 GMT+2

La France a bouclé, de justesse, la saison 2022-23 à la cinquième place au coefficient UEFA. Devancée par les Pays-Bas à l’issue des tours préliminaires, elle aborde les phases de groupes des compétitions européennes au sixième rang. Le spectre du grand déclassement plane. Il deviendra sans doute réel si les clubs hexagonaux ne parviennent pas, cette année encore, à s’extirper de la médiocrité.

Kylian Mbappé (PSG) face au RC Lens, samedi 26 août 2023. / Ligue 1

Crédit: Getty Images

On en était donc réduit à cela. Le 11 mai dernier, le football français dans son ensemble a certainement poussé un grand et franc "ouf" de soulagement. Ses clubs, pourtant, avaient déserté la scène européenne depuis un moment. Il n’empêche, la défaite de l’AZ Alkmaar sur la pelouse de West Ham, en demi-finale aller de Ligue Europa Conférence (2-1) a eu une conséquence très positive pour la France, certaine de conserver sa cinquième place au coefficient UEFA. De ce fait, elle comptera jusqu’à quatre représentants dans la nouvelle mouture de la Ligue des champions, en 2024-25 (trois qualifiés directs, plus un devant passer par les tours préliminaires).
Au-delà de sa portée symbolique, pour quiconque ose encore accorder du crédit à l’expression "Big Five" et considérer que la Ligue 1 fait partie des cinq "grands" championnats du Vieux Continent, cette fameuse 5e place au coefficient UEFA est donc un bien ô combien précieux. Il en va de l’intérêt général du foot hexagonal que de la conserver, coûte que coûte. Alors que les piètres performances de la saison écoulée sont toujours dans les esprits (la meilleure performance est à mettre au crédit de Nice, quart-de-finaliste en C4), l'exercice actuel ressemblera à une rude bataille. Qui, à vrai dire, a mal commencé.

Les Pays-Bas ont pris l'avantage

Au moment où s’ouvre la phase de groupes de la Ligue des champions puis, en suivant, celles de la Ligue Europa et de la Ligue Europa Conférence, la France pointe en effet au 6e rang du coefficient UEFA. Deux raisons à cela : le classement étant établi sur les résultats des cinq dernières saisons, ceux de l'édition 2018-19 ne sont plus pris en compte. De plus, les Pays-Bas ont profité des performances de leurs formations au cours des tours préliminaires pour engranger quelques points et devancer, de peu, leur rival français (55.100 points, contre 52.331).
Il faut toutefois préciser que quatre équipes néerlandaises étaient engagées dans cette phase de tri (Ajax, PSV, AZ Alkmaar et Twente) et il n’est pas surprenant, dès lors, qu’elles aient davantage capitalisé que Marseille et Lille. Même si la sortie de route précoce de l’OM, éliminé par le Panathinaïkos en troisième tour préliminaire de C1 (0-1, 2-1 a.p., 3-5 TAB) n’a pas aidé, il n’y a donc pas de raison de s’affoler en observant le léger recul des Tricolores dans la hiérarchie continentale.

Lens-PSV et OM-Ajax, doubles confrontations à enjeu majeur

Le risque de subir une énorme déconvenue en fin de saison demeure malgré tout plus que jamais d'actualité. Si la France est toujours sixième à l’issue de l’exercice, elle aura un strapontin en moins en Ligue des champions à partir de 2025. L’enjeu est de taille, et c’est pourquoi clubs français et néerlandais vont se livrer une lutte farouche pendant les mois à venir. Avec un petite subtilité comptable, qui pourrait être favorable aux premiers cités : pour chaque pays, l’ensemble des points rapportés au cours de la semaine européenne sont divisés par le nombre de représentants engagés au début de la saison.
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"Lens pourrait être l'Atalanta Bergame de 2020"

Les points rapportés par les quatre formations bataves seront divisés par cinq, puisque Twente est passé à la trappe. En revanche, l’Hexagone pourra compter sur ses six porte-drapeaux, ce qui ne sera pas un luxe. Les confrontations entre Lens et le PSV Eindhoven (en C1) ainsi qu’entre l’OM et l’Ajax Amsterdam (en C3) revêtiront quant à elles un enjeu majeur, qui dépassera la simple quête d’une qualification pour le tour suivant. Pour rappel, selon le barème établi par l'UEFA, une victoire en phase de groupes rapporte deux points, tandis qu'un match nul permet d'obtenir un point.

Difficile d'être optimiste

Si ses représentants brillent en Europe, la France a donc de fortes chances de récupérer son fauteuil dans le Top 5 et de conserver les avantages qui vont avec. Le problème, c’est qu’à l’aube du coup d’envoi des phases de poules, on peine vraiment à faire preuve d’optimisme. Bien sûr, au vu de son effectif et des sommes dépensées pendant l’été, le PSG doit au moins viser le dernier carré en Ligue des champions. La troupe de Luis Enrique est cependant toujours en rodage et son groupe, assurément le plus relevé (Borussia Dortmund, AC Milan, Newcastle) ne lui laissera pas - ou très peu - le droit à l’erreur.
La situation est encore plus préoccupante pour l’autre club français engagé en C1, à savoir Lens, dernier du championnat après cinq journées. Leur poule a beau paraître homogène (Arsenal, PSV, Séville), les Sang et Or n’ont plus l’efficacité létale qui faisait leur force la saison dernière, et leur récent revers contre Metz (0-1) en a été une éclatante illustration. L’inquiétude est également de mise à Marseille, où la méthode Marcelino tarde à faire effet, alors que se profilent des confrontations épicées en Ligue Europa (Ajax, Brighton et AEK Athènes).
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Brighton est-elle l'équipe la plus enthousiasmante d'Europe ?

Opposé à Villarreal, au Maccabi Haïfa et au Panathinaïkos, Rennes a une carte à jouer, tout comme Lille, favori logique de son groupe en Ligue Europa Conférence (Slovan Bratislava, Olimpija Ljubljana, Ki Klaksvik). Enfin, Toulouse aura fort à faire contre Liverpool, l’Union Saint-Gilloise et le LASK, un menu sacrément copieux après quatorze ans de diète continentale. Quel que soit leur potentiel, leur statut ou l'adversité, ces six pensionnaires de Ligue 1 devront contribuer, dans la mesure de leurs moyens - et même au-delà, si possible - à la réussite française sur la scène européenne. Sinon, le déclassement tant craint deviendra très probablement réalité.
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