L'antisèche de Dortmund - PSG : Paris ne peut pas rêver plus grand

Les deux équipes n'ont pas les armes pour fermer le jeu. Et ça s'est vu. Ce dernier match de poules a donné lieu à une rencontre débridée. Avec du rythme, des occasions à la pelle et des frissons. Et dans le lot, Paris n'a jamais maîtrisé son sujet. Le champion de France a d'abord affiché son manque de maîtrise avant de relever la tête. Mais la formation parisienne n'a jamais réussi à contrôler vraiment la partie. Le match est allé d'une surface à l'autre. Avec quelques occasions franches. Déjà qualifié avant ce match, Dortmund a profité de la fébrilité de la défense parisienne pour tester Gianluigi Donnarumma alors que les Parisiens ont eux pu se délecter de la lenteur de la charnière centrale du Borussia pour faire des différences sur transitions ou attaques rapides.

Si Paris a tremblé à chaque fois que les Allemands se sont approchés de sa surface, le manque de réussite des attaquants parisiens a aussi pesé de tout son poids. Il a fallu l'ouverture du score allemande pour voir un sursaut offensif francilien quelques secondes après, grâce à un grand Warren Zaïre-Emery. Et si Dortmund a baissé de rythme au fil des minutes, le PSG a pu mettre un peu plus le pied sur le ballon. Sans parvenir à conclure encore une fois et sans montrer l'envie d'aller chercher la première place lors des dernières minutes. Au désespoir de Kylian Mbappé.

Alors que Marquinhos et Milan Škriniar n'ont pas rassuré derrière, Randal Kolo Muani a lui fait preuve d'une maladresse chronique, aussi bien devant le but que dans ses dribbles pour faire des différences. Au rang des bons points, Gianluigi Donnarumma a livré un match solide pour son retour dans le but. Devant, Kylian Mbappé s'est démené sur le front de l'attaque. Il a éclairé le jeu par ses ouvertures et ses accélérations Enfin, Warren Zaïre-Emery a lui livré une grosse seconde période.

Il y avait une première place à aller chercher. Histoire de s'offrir un huitième de finale normalement plus abordable. Mais les Parisiens, désireux de ne pas se mettre en danger, ont alors levé le pied pour ne pas risquer de tout perdre. Le seul qui voulait aller de l'avant ? Kylian Mbappé bien sûr. Lui en voulait plus. Mais le capitaine des Bleus était bien seul avec cette mentalité lors des six minutes du temps additionnel. Et ça l'a agacé comme on a pu le voir sur différentes images.

Cette qualification, Paris la doit aussi à Milan. Car pendant que le PSG accumulait les ratés à Dortmund, le club milanais a été battre Newcastle sur sa pelouse. Et le tournant du match a été une parade magnifique de Mike Maignan à la 69e alors que le score était de 1-1 partout. Avec ce but, les Magpies auraient pu filer vers une victoire qui leur aurait permis de doubler Paris au classement.

Paris voyage régulièrement mal cette saison. Et son parcours en Ligue des champions l'a illustré. En trois déplacements, à Newcastle (4-1), Milan (2-1) et Dortmund (1-1), le PSG n'aura pris qu'un petit point à l'extérieur durant cette phase de poules. Ça fait peu. Très peu même pour une équipe de la dimension et avec les ambitions du PSG.

"Il y a beaucoup de choses à améliorer, le détail de finition est important. On a eu des occasions en première période, si on les met, le match aurait beaucoup changé. Le coach va analyser ça, nous aussi, se parler. Mais il y a de l'amélioration dans notre prestation à l'extérieur, c'est très important, après Newcastle et Milan. Il faut grandir, travailler d'ici à la prochaine étape pour être meilleurs."

Alors bien sûr, Paris se crée des occasions. Mais c'est un mal qui a résumé cette phase de poules de la Ligue des champions pour le PSG. La formation de Luis Enrique a régulièrement péché dans la finition et c'est d'autant plus vrai lors de la phase retour. Malgré la présence d'un joueur du calibre de Kylian Mbappé, l'attaque francilienne a trop souvent manqué de tranchant. A Milan (2-1) mais surtout face à Newcastle (1-1) et donc à Dortmund ce mercredi soir, Paris a fait preuve d'une inefficacité chronique. La première place du groupe s'est sûrement envolée là.

Ce mercredi, Bradley Barcola et Randal Kolo Muani ont notamment illustré leurs manques dans ce domaine de la finition. Mais ils ne sont pas les seuls fautifs bien sûr. Car les nombreux loupés sont venus de tout le monde ces derniers mois, illustrant l'absence de tueur hormis Mbappé dans l'effectif parisien. Et cela peut interroger sur la suite de la saison en Ligue des champions.

Si Paris a besoin de trouver un peu d'équilibre lors des prochains mois et d'assurance pour répondre aux désirs de Luis Enrique, cette faillite offensive pourrait en effet être le talon d'Achille parisien pour la suite de la saison. Dans les matches couperets, le moindre raté peut en effet se payer cash. Il n'est pas question de gâcher trop de munitions quand l'oxygène se raréfie. Et étant donné le huitième de finale qui se profile pour un PSG qui va se présenter au tirage dans la peau d'un deuxième de groupe, cela s'annonce même crucial de résoudre ce problème pour ne pas prendre la porte trop tôt.