Ligue des champions | Arsenal - Bayern Munich | 5-1, 5-1, 5-1 : Arsenal face au traumatisme bavarois

Les souvenirs ont rapidement et inévitablement refait surface. Le 15 mars dernier, lors du tirage au sort des des quarts de finale de la Ligue des champions, les fans d'Arsenal ont été renvoyés à leur vieux démon. Certes loin de ses standards cette saison, le Bayern Munich effraie pourtant tout le monde du côté de l'Emirates, qui accueille la manche aller ce mardi soir (21h). Il y a de quoi. Lorsqu'ils ont croisé la route du "Rekordmeister" ces dernières saisons, les Gunners, qui retrouvent les quarts de la compétition pour la première fois depuis la saison 2009-2010, ont toujours été battus. Ou plutôt martyrisés. 5-1, 5-1, 5-1 : voilà le bilan des trois dernières confrontations en C1 entre fin 2015 et début 2017. Soit un total de 15-3. Traumatisant, non ?

Pour éviter de créer un sentiment d'angoisse et de peur, Mikel Arteta, lui, a préféré opter pour la "positive attitude". Inutile de ressasser le passé, place au présent. Encore plus depuis un week-end qui a permis à son équipe de repasser en tête de la Premier League, à égalité de points avec Liverpool. "Nous sommes sur la bonne voie, confiait-il dès le début du mois d'avril. Il y a beaucoup de bonnes choses qui se passent bien ? cette saison, mais nous devons viser beaucoup plus que cela. Maintenant, nous voulons saisir les opportunités et les concrétiser. Nous travaillons chaque jour avec enthousiasme et passion pour y parvenir et nous profitons de l'instant présent. Je vois que l'équipe est en pleine forme et qu'elle est très enthousiaste à l'idée de jouer chaque match. C'est ce qui doit guider notre parcours jusqu'à la fin. Je suis très excité et je suis plein d'énergie. C'est la plus belle partie de la saison."

Pour qu'elle le reste, il va falloir désormais gérer au mieux ce virage munichois. Effrayant sur le passé, faisable sur le papier. Qu'on se le dise, ce Bayern là n'a plus grand-chose à voir avec celui qui était venu en coller cinq aux Gunners en 8e de finale retour le 7 mars 2017. Il n'y aura plus besoin de prendre peur à chaque attaque des divers Arjen Robben, Franck Ribéry et Robert Lewandowski. Ou bien craindre les longues passes de Xabi Alonso comme les tacles d'Arturo Vidal. Sur le banc, aussi, les choses ont bien changé. Oublié le spécialiste Carlo Ancelotti, place au partant Thomas Tuchel. A l'époque, les Bavarois s'apprêtaient à remporter leur 26e titre en Bundesliga. Aujourd'hui, ils comptent 16 points de retard sur le Bayer Leverkusen. Plus la même vie.

"Historiquement, le Bayern a été le favori dans ce match, mais il connaît une saison un peu délicate, a reconnu Owen Hargreaves, ancien joueur du Bayern Munich (200-2007), au micro de TNT Sports. Je pense qu'il peut sauver sa saison s'il se qualifie. Toutefois, Arsenal est légèrement favori, même si le Bayern reste un outsider dangereux s'il fait les choses correctement." Pour y parvenir, il faudrait donc qu'Harry Kane et ses coéquipiers soient eux aussi envahis par ce doux vent de la nostalgie. Au jeu des confrontations directes aller-retour, les Allemands ont toujours pris le dessus. Sur les sept huitièmes de finale disputés par Arsenal de 2011 à 2017, le Bayern l'a rencontré et éliminé trois fois : en 2013, 2014 et 2017, avec un sévère 10-2 en cumulé à cette dernière occasion (5-1 à l'aller et au retour).

"Ça va être difficile pour le Bayern, mais s'ils jouent au maximum de leur potentiel, je pense qu'ils sont un peu plus forts et ont un peu plus d'expérience, a ajouté Hargreaves. En attaque, ils ont (Harry) Kane, dans le but, ils ont (Manuel) Neuer. Ils peuvent gagner le match. Mais je pense aussi qu'Arsenal est un peu plus complet. S'ils jouent comme ils le font en Premier League, cela pourrait être très difficile pour le Bayern." Un sentiment que semble partager d'ailleurs Thomas Tuchel.

"Cela fait maintenant deux ou trois ans qu'ils se battent pour la première place dans le Championnat le plus difficile du monde, constatait l'entraîneur allemand après le tirage. C'est une équipe très homogène et dangereuse qui marque beaucoup de buts et a accumulé beaucoup de points ces dernières années. Il s'agit donc d'un tirage très, très difficile. Ce tirage est vraiment dur comme la pierre, mais le défi est de taille et nous aurons besoin d'être à notre meilleur niveau. Nous irons là-bas pour battre Arsenal." Peut-être pas 5-1, mais qu'importe.

Plus que bête noire pour les Gunners, le Bayern semble aujourd'hui un petit animal blessé contraint à boiter jusqu'en fin de saison. Pour sauver ce qui peut l'être encore, et tenter de calmer la gronde qui l'entoure, il ne lui reste plus que la C1. Histoire de se rassurer, le "Rekordmeister" peut se dire qu'il n'a perdu qu'un seul de ses six derniers matches à l'extérieur contre des adversaires anglais (4 victoires, 1 nul, 1 défaite). Mieux, lors de ses trois derniers déplacements à Londres (contre Arsenal, Tottenham et Chelsea), l'équipe allemande a toujours gagné. Le tout pour un score cumulé de 15-3. Décidément...