Ligue des champions - Avant PSG-Barcelone : Vieilles connaissances, nouvelle ère

Les retrouvailles ont toujours un goût particulier, entre excitation et nostalgie. Celles entre le PSG et le FC Barcelone, mercredi puis mardi prochain, en quarts de finale de Ligue des champions, auront une saveur prononcée. Il y aura l'excitation de s’affronter pour les 11e puis 12e fois sous l'ère qatarie, sans être jamais tombé dans la routine. Puisque personne n'a vraiment pris le dessus sur l'autre - trois victoires du PSG, trois nuls, quatre victoires du Barça. Puisque personne n’est annoncé comme favori. Puisque Paris a mis deux gifles au Barça (4-0 en 2017, 1-4 en 2021), mais en a pris une plus grosse encore, qui lui colle toujours à la peau.

Il y aura aussi la nostalgie du bon vieux temps. Luis Enrique affronte des Blaugrana qui n'ont plus gagné la Ligue des champions depuis son départ. A l'époque, en 2015, Xavi était encore sur le terrain. Il est désormais sur le banc, tentant de faire perdurer le fameux ADN Barça que son ancien coach estime mieux incarner que lui. Ousmane Dembélé va lui retrouver ses anciens coéquipiers, qui ne sont plus si nombreux.

Sans compter le Français qui a changé de camp, seuls quatre joueurs de chaque côté étaient là lors de la dernière opposition entre les deux équipes, il y a trois ans. Keylor Navas, Danilo Pereira, Marquinhos et Kylian Mbappé d'un côté, Marc-André ter Stegen, Inaki Pena, Pedri et Frenkie de Jong de l'autre. Pas de Neymar, alors que le Brésilien a longtemps incarné l'antagonisme des deux institutions sur le terrain et dans les coulisses. Pas de Lionel Messi, non plus, pour la première fois sous l'ère QSI.

Les vieilles connaissances se retrouvent mais ont donc changé de visage. Le temps fait son effet et c'est désormais Lamine Yamal, 16 ans, qui s'imagine en bourreau du PSG, lui qui n'avait pas encore 10 ans lors de la Remontada. Pau Cubarsi, 17 ans, est déjà attendu au tournant pour contrer la bande à Warren Zaïre-Emery, 18 ans. Les symboles de deux projets tout neufs, ou qui aspirent à l'être.

Celui du Barça, qui se bat avec ses finances, n'est pas toujours très clair, encore moins stable, à l'exception de cette Masia qui fait éclore des jeunes de plus en plus jeunes. Il lui faudra prendre un énième nouveau départ cet été, quand Xavi quittera un navire qu'il avait retrouvé voilà un peu plus de deux ans, quelques mois après la dernière double-confrontation entre les deux clubs. Celui du PSG est plus clair et désormais délesté, officiellement, de l'obsession pour la Ligue des champions.

S'appuyer sur un Luis Enrique fort pour construire sur la durée : voilà pour le nouveau tableau d'ensemble. Mais c’est bien celui de la Ligue des champions qu’on regarde, parce qu’il raconte qu'après ce quart de finale équilibré sur le papier, c'est une éventuelle demie abordable qui pourrait s'offrir au PSG face à l'Atlético de Madrid ou Dortmund, pendant que les principaux favoris s'écharperont de l'autre côté.

Personne ne peut y être insensible à Paris. En tout cas pas un Parc des Princes qui sera surchauffé par un CUP qui n'a plus vécu de quart de finale depuis 2016, des huis clos et éliminations en huitièmes étant passés par là. Et surtout pas un Mbappé qui a une dernière occasion de marquer l'histoire du PSG comme il se l'était imaginé en y signant, puis en y prolongeant, et dont personne n'a oublié le triplé au Camp Nou il y a trois ans. L'attaquant français n’est qu’au début de sa rivalité avec le Barça, qu’il affrontera bientôt vêtu de blanc. Mais il n’a plus que deux occasions de martyriser le club catalan avec le maillot parisien.

Si l'histoire de cette double-confrontation est la sienne, Paris aura de fortes chances de sourire à la fin. Au milieu de ces nouveaux visages, de ce nouveau virage, il est toujours là, omniprésent, mais plus pour longtemps. Qu'il en profite. Que Paris en profite. Rien ne dit que la bande à Luis Enrique sera moins forte sans lui, tout dit qu'il pourra rapidement garnir son palmarès avec le Real Madrid. Mais tout le monde a intérêt à ce que ces nouveaux départs, celui de Mbappé, celui du PSG de Luis Enrique, soient les plus festifs possibles.