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Ligue des champions | La victoire de Lens sur Arsenal (2-1), c'est celle du football vrai

Cyril Morin

Mis à jour 04/10/2023 à 09:08 GMT+2

Ce mardi, le RC Lens a réalisé l'un des plus gros exploits de son histoire en dominant de la tête et des épaules une équipe d'Arsenal rendue inoffensive par la grâce d'un collectif remarquable gonflé d'adrénaline par Bollaert (2-1). Tout est beau dans cette soirée qui rappelle à la France du football que l'identité n'est pas un gros mot. Plutôt un vecteur dingue d'émotions et de performances.

"Interdit de rêver petit après une prestation pareille"

C'est une soirée dont on sort forcément émoussé, rincé émotionnellement par le tsunami d'émotions braillées par Bollaert, essoufflé par une prestation physique et tactique démentielle et rassuré par la beauté du football, si tant est que l’on respecte un minimum les ingrédients du bonheur. Ce mardi, le RC Lens a rabiboché la France avec l'Europe, le temps d'un match qui restera, autant pour les frissons déclenchés que par ce résultat épatant.
A l'heure où l'Hexagone apparaissait dépassé, sclérosé et un peu has-been sur la scène continentale, la troupe de Franck Haise a été d'une modernité à toute épreuve face à Arsenal (2-1). Moderne, avec un 3-4-3 d'une fluidité offensive remarquable et d'une flexibilité défensive remarquée. Moderne, avec ce jeu tout en intensité et en combinaisons plutôt qu'en talents purs. Moderne, avec ce coach audacieux au parcours éloigné des CV habituels. Mais la modernité n'est pas forcément l'antonyme de la tradition.
Parce que des traditions, ce club en a une palanquée et gare à ceux qui chercheraient à les bouleverser. Les Corons, évidemment. Ce public familial mais systématiquement fervent. Cette fierté, toujours, dans les bouches des supporters d'appartenir à une entité régionale forte et fédératrice. Ce goût pour les joueurs de caractère - Facundo Medina a beau être argentin, il a forcément du sang nordiste -, cet amour des durs au mal, des laborieux – dieu qu'on aime voir Florian Sotoca et Jonathan Gradit briller dans ces matches-là-.

Identité à tous les niveaux

Cet alliage, difficile de mieux le symboliser que sur ce match qui a coché toutes les cases d'une soirée d'exception. Un avant-match assourdissant, avec un tifo sobre mais qui résumait déjà tout : "Ensemble, faisons briller notre blason en Ligue des champions". Ensemble, ils l'ont fait scintiller dans des proportions encore insoupçonnées à ces hauteurs-là. On a retrouvé le "RC Intense" de l'an passé avec ce petit truc en plus, ce sentiment que rien ne peut arriver à une troupe aussi coordonnée, aussi solidaire, aussi déterminée.
Ce succès face à Arsenal fut le parfait condensé de la rédemption d'un club que certains ont voulu enterrer bien trop vite, le point d'arrivée d'un redressement spectaculaire orchestré par Joseph Oughourlian, Arnaud Pouille, Florian Ghisolfi en son temps et Franck Haise, forcément. En 2016, lorsque l'homme d'affaires reprend le club lensois à la tête d'un fonds luxembourgeois, il ne cherche pas à imposer sa vision des choses mais plutôt à bien s'entourer pour comprendre les spécificités locales.
Sept ans plus tard, les repreneurs se multiplient en Ligue 1, mais combien se sont aussi bien appuyés sur l'identité d'un club pour le relever ? La question est rhétorique mais appuie sur le grand accomplissement du RC Lens : mêler performance et identité. Elye Wahi avait l'Europe à ses pieds ? C'est ici qu'il a préféré atterrir, dans cet enfer du Nord qu'on ne quitte qu'en pleurant selon le dicton. La lisibilité totale d'un projet sportif et humain n'est pas étrangère à ce choix.
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La joie d'Elye Wahi, buteur face à Arsenal

Crédit: Getty Images

Le coeur de ces hommes

C'est aussi pour cela que la soirée de mardi nous réconcilie avec le football. Parce que les histoires sont belles, de la rédemption d'Adrien Thomasson aux exploits de Brice Samba. Parce que les anonymes d'hier sont les stars d'aujourd'hui. Parce que les émotions déclenchées nous font presque oublier que Seko Fofana et Loïs Openda ne sont plus là. Parce que la cohérence et la compétence finissent toujours par être récompensées. Parce que ce RC Lens est le football vrai, celui respire la passion et inspire la confiance.
Alors, après tout ça, il faut savoir temporiser et redescendre sur terre. Brice Samba a bien tenté de le faire après coup. "On est toujours le Petit Poucet", a-t-il tenté. Peut-être l'unique fausse note d'une soirée de récital. On sait d'où ce club revient mais il est impossible de savoir jusqu'où il ira. Avec le cœur de ces hommes-là, le RC Lens ressemble à un géant. Gigantesque de fierté, gigantesque de courage, gigantesque de vie, tout simplement.
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Facundo Medina et Jonathan Gradit après l'exploit de Lens contre Arsenal

Crédit: Getty Images

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