Ligue des champions | PSV – Lens | Les Lensois peuvent faire un grand pas vers les huitièmes en cas de victoire

Le rêve d’une première qualification en huitièmes de finale de Ligue des champions prend forme, petit à petit. Les contours d’un tableau onirique pour le peuple Sang et Or commencent à colorer la toile. Mais, à l’image du match aller, l’acte II contre le PSV Eindhoven mercredi (21h) ne sera pas une partie de plaisir pour Lens (2e, 5 pts), qui a encore son destin en main avant cette quatrième journée du groupe B. En cas de victoire face aux hommes de Peter Bosz (4e, 2 pts), les Artésiens pourraient même pratiquement valider leur qualification.

Ce déplacement au Philips Stadion a bien des allures de balle de qualif’. Parce qu’en cas de succès, les Néerlandais seraient repoussés à six longueurs des Nordistes, avant les deux dernières journées. Aussi car Séville (3e, 2 pts), l’autre prétendant au second strapontin aux côtés d’Arsenal, devra digérer un déplacement périlleux à l’Emirates Stadium. Né d’un soir de victoire à Bollaert-Delelis face aux Gunners, le doux songe d’une participation de Lens aux huitièmes flirte de plus en plus avec le réel. Mais pas question pour Franck Haise et ses joueurs de se laisser amadouer par la mélopée.

"Le Petit Poucet, c'est nous et on le restera, amorce le technicien artésien en conférence de presse. On ne doit pas faire de complexe, on a prouvé sur les trois premiers matches qu'on savait répondre présent. Mais ce qui compte, c'est de répondre présent sur le match d'après. Le reste, ce ne sont que des paroles." Gorgé de confiance, Haise conserve néanmoins un discours nuancé, distillant les bons points sans tomber pour autant dans l’emphase.

"C’est une très bonne chose d’aborder la phase retour avec 5 points au compteur, pointe le technicien artésien. On est ambitieux mais on discutera de la suite de la compétition uniquement lorsque l’on sera qualifiés." L’ambition à peine masquée, l’entraîneur ne veut pas tomber dans un dilettantisme qui pourrait sonner le glas de l’aventure européenne des Lensois. Un discours embrassé par Adrien Thomasson. "C’'est trop tôt pour rêver des huitièmes, tempère le milieu. On nous en a beaucoup parlé après le match d'Arsenal. Pour l'instant, rien n'est fait. On est exclusivement concentrés sur le match de demain, parce qu'il va être difficile, et on se prendra à rêver une fois qu'on sera qualifiés. Pour l'instant, c'est loin d'être le cas."

Si le contexte ouvre le champ à un horizon favorable aux Nordistes, il faudra d’abord vaincre à Eindhoven. Bousculés par la formation néerlandaise à Bollaert-Delelis, les Lensois s’attendent à souffrir mercredi face aux vagues adverses, dans une atmosphère tellurique et hostile. "On sait à quel point Bollaert peut être une force pour nous à domicile, on sait aussi que le Philips Stadion peut être un avantage pour le PSV, souligne Haise. On se prépare à tous les contextes possibles, sans appréhension particulière."

Plus que l’ambiance, il sera de bon ton de corriger les atermoiements entrevus majoritairement en première période il y a deux semaines. "Eindhoven a des principes clairs dont la volonté de défendre haut, détaille l’entraîneur nordiste. L’une des clés de la confrontation sera de réussir à sortir de leur pressing pour exploiter les éventuels espaces."

Pour cela, Lens pourra capitaliser sur ses éléments les plus fiables. Peu en réussite en championnat (1 but, 1 passe), Elye Wahi a déjà marqué de son empreinte le parcours du Racing en Ligue des champions avec deux buts de grande classe et une passe décisive. L’international Espoirs sait se transcender lorsqu’il fleure l’odeur des grandes soirées européennes.

Eux sont tout le temps, ou presque, au rendez-vous. Facundo Medina, Jonathan Gradit et Kevin Danso forment à eux trois une muraille de choix à Brice Samba, lui-même étincelant lors de ses trois premières sorties en C1. Pas impressionné pour un sou par le poids de l'événement, le trio allie avec brio protagonisme avec et sans ballon, n’hésitant pas d'ailleurs à casser des lignes balle au pied. Au milieu de tout ça, l’entrejeu devra se mettre au diapason. Car le jeu en vaudra définitivement la chandelle. Haise, lui, l'a intégré : "Écrivons notre bout d'histoire, notre bout de page, de la plus belle des manières."