PSG qualifié pour les demi-finales - Paris, enfin le droit au bonheur

Personne ne sait où cette saison les mènera mais personne, non plus, ne les avait imaginés à 180 minutes d'une finale de Ligue des champions l'été dernier. Le PSG a rejoint le dernier carré de la C1 pour la première fois depuis trois ans au moment même où cet horizon semblait lui échapper. Le projet a été redirigé vers des ambitions plus modestes. Mais la transition ressemble désormais à un inattendu marchepied. Les cracks, ou supposés comme tels, ont mis les voiles. De Neymar à Lionel Messi.

D'autres les ont remplacés avec un CV moins fourni mais, sans doute, avec un peu plus de bave au bord des lèvres. Bradley Barcola n'aura jamais la carrière du champion du monde argentin mais il a réussi là où Messi a failli à Paris : faire vivre des émotions oubliées à un club abonné aux désillusions depuis trois ans. Ce quart de finale agit comme un point de bascule et fait entrer Paris dans une autre histoire. Même si le Barça a donné le bâton pour se faire battre, même si ce n'était ni Manchester City ni le Real Madrid en face, cette spectaculaire remontée restera. Parce qu'elle a rallumé la flamme et ressuscitée des frissons et une joie collective enfouis par des années à l’envers.

L'échec Lionel Messi, les frasques de Neymar, les envies d'ailleurs de Kylian Mbappé : le PSG s'est pourri la vie en se détournant de l'essentiel. Ce mercredi, il a retrouvé ce qui fait le fondement même des équipes qui vont loin. La solidarité, la conviction profonde de pouvoir renverser une situation impossible en se battant ensemble. Ce match en Catalogne ressemble à un acte de naissance. D'ordinaire, c'est Paris qui subit les réveils et les révoltes collectives. Aujourd'hui, il a compris l'intérêt d'avoir onze hommes, et même un peu plus, tournés vers un seul et même objectif.

"J'ai vu quelque chose que je n'ai pas vu depuis 13 ans : tout le monde était ensemble, tout le monde s'est battu les uns pour les autres", s'est enthousiasmé Nasser Al-Kelaifi au micro de Canal Plus. Le cerveau de cette petite révolution parisienne est aussi la meilleure recrue de l'été dernier : Luis Enrique. Il a diffusé, depuis la défaite du match aller, une sérénité qui a fini par contaminer toute son équipe. Bien sûr, le carton rouge d'Araujo a largement facilité sa tâche mais Paris a eu le mérite de ne pas lâcher même après un début de match raté.

Plus globalement, Luis Enrique a fait grandir des joueurs de devoir qui n'ont rien de stars au départ : Vitinha, Fabian Ruiz et même Bradley Barcola. Le coach espagnol a construit un onze et quand il place ses hommes à leur poste préférentiel, Paris est cohérent et même, ce mercredi, redoutable. Il peut même se passer d'un Kylian Mbappé omnipotent pour se frayer un chemin jusqu'en demi-finale ce qui semblait loin d'être gagné ces six derniers mois. Incoachable depuis l'arrivée des Qataris, cette équipe ressemble enfin à son entraîneur et c'est un mérite qui revient au sanguin Luis Enrique. Il fallait donc du caractère et de la suite dans les idées pour imposer ses choix à ce club.

Tout arrive. A Paris, comme ailleurs, la fatalité n'existe pas. Après des années de gâchis, le PSG a de nouveau le droit au bonheur. Et peut-être même un peu plus que cela tant la demi-finale face à Dortmund ressemble à une immanquable opportunité. Voilà le PSG récompensé de son virage à 180 degrés. Le pari était risqué. Aujourd'hui, il est réussi.