PSG - Manchester City - "Si on l'a fait contre City…" : Paris, la victoire qui change tout ?

Quand Nasser Al-Khelaifi prend le temps de répondre à tous les médias dans les couloirs du Parc des Princes, c'est qu'il s'agit soit d'éteindre un incendie soit de savourer sa réussite. Ne parlons pas encore de triomphe, il est bien trop tôt pour ça mais il suffisait de voir la mine radieuse de NAK pour comprendre que quelque chose s'était passé mercredi.

Le président qui fait le tour des popottes, les joueurs qui célèbrent la victoire comme une qualification, le Parc qui vibre comme rarement : le succès contre City (4-2) restera un marqueur fort, une borne importante de la nouvelle histoire du PSG… si les hommes de Luis Enrique gardent le cap à Stuttgart la semaine prochaine.

En attendant, il est permis de croire que l'histoire a basculé. Pour tout un tas de raisons : Paris a marqué 40% de ses buts en C1 en 33 minutes et face au champion d'Angleterre, Ousmane Dembélé et Bradley Barcola semblent avoir fait sauter un verrou dans leur histoire avec Paris et la C1, Joao Neves a signé son premier grand chef d'œuvre avec le PSG et l'équipe a enfin fait rimer contrôle du jeu avec réalisme. C'est comme si les champions de France étaient passés des paroles aux actes.

L'entraîneur réclamait de la patience, suscitant des crispations voire de l'incompréhension, jusque dans son groupe au cœur de l'automne, mais la soirée de mercredi lui a donné raison. Notamment sur la question du faux-neuf. Si Kang-In Lee est resté discret et que Gonçalo Ramos a marqué, "ils avaient un joueur de plus au milieu, c'était difficile de contrôler ce secteur. Leur jeu en transition était bien trop rapide pour nous, on n'arrivait pas à défendre", a reconnu Guardiola, lui aussi chantre de la possession, mais pourvu d'un avant-centre de métier avec Erling Haaland.

"Si on peut faire ça à City, on peut le faire à n'importe quelle équipe", a prévenu Luis Enrique dont le projet a pris tout son sens. D'autant qu'il fut validé par Pep Guardiola avant et après la rencontre : "Paris est vraiment une équipe exceptionnelle, ils ont été plus intenses, plus agressifs, plus compétitifs. Ils ont mérité de gagner ce match."

Si même l'entraîneur le plus influent du XXIe siècle le dit, c'est que Paris peut voir venir. Ce succès va donner de l'élan à Paris et la confiance qui lui manquait tant au moment de conclure. Il s'agit là de l'autre vertu, sans doute la plus fondamentale, de ce succès de référence. "C'est un des matches les plus dingues depuis que je suis là, la sensation de la remontada était incroyable", a reconnu Achraf Hakimi.

"Ce match va renforcer mes joueurs, a justement souligné l'entraîneur parisien. Ils n'ont pas beaucoup d'expériences dans ce genre de matchs mais ils ont montré qu'ils sont capables d'être compétitifs." Même si ce n'était pas encore un grand City, si les vainqueurs de la Ligue des champions 2023 se sont écroulés comme un château de cartes, il faut reconnaître un mérite à Paris : celui d'avoir largement dominé son adversaire de la première à la dernière minute. Ce sont les intentions du PSG plus que l'écroulement de City qui ont dessiné le résultat du match.

Paris est-il redevenu en l'espace de 35 minutes un prétendant sérieux à la victoire en Ligue des champions ? Non, c'est encore beaucoup trop tôt pour le dire mais il s'est offert un luxe : un répit d'une semaine au moins. Nasser Al-Khelaifi a juré qu'une défaite ne l'aurait pas fait dévier de son chemin et qu'il aurait gardé une foi inébranlable pour ses joueurs et pour "le meilleur entraîneur du monde". Sans doute mais cette victoire fait passer le projet dans une autre dimension avec un atout de plus, Khvicha Kvaratskhelia, et peut-être désormais un supplément d'âme.