Ligue des Nations - Avant Pays-Bas - Allemagne : Après la guerre Koeman-Bergwijn, le malaise Depay ?

Ronald Koeman n'a jamais été réputé pour mettre des formes démesurées dans sa communication. Entraîneur ou sélectionneur, peu importe la casquette : quand le double vainqueur de la C1 en tant que joueur a quelque chose à dire, il ne se prive pas. Le dernier exemple en date en est une illustration parfaite. Avec au cœur de son intervention, le départ de son ailier Steven Bergwijn en Arabie saoudite, où Al-Ittihad, club de Karim Benzema, Moussa Diaby, N'Golo Kanté ou Houssem Aouar, a versé 21 millions d'euros à l'Ajax Amsterdam pour le recruter en fin de mercato.

"Je pense qu'à 26 ans, l'ambition doit être sportive avant d'être financière. Et choisir l'argent en signant en Angleterre, ce n'est pas choisir l'argent en signant en Arabie saoudite (...) Son aventure avec l'équipe nationale est terminée", avait acté l'ancien coach et joueur du Barça. La réponse de l'ex-ailier de Tottenham n'a pas traîné, avec une position là aussi très claire dans les colonnes du Telegraaf. "Je ne veux plus jouer pour Ronald Koeman. Je ne jouerai plus pour quelqu'un qui parle de moi comme ça dans les médias. Il aurait pu m'appeler, entendre ma version de l'histoire. Comment peut-il dire de telles choses sans m'en parler ?".

Après ses débuts très prometteurs au PSV Eindhoven, Bergwijn n'a pas confirmé à Tottenham et avait tenté de se relancer à l'Ajax il y a deux ans. Son choix de rejoindre l'Arabie saoudite à ce moment de sa carrière peut surprendre, mais ne semble plus incompatible avec le fait d'évoluer en sélection si l'on en croit les exemples N'Golo Kanté (France), Yannick Carrasco (Belgique) ou encore Houssem Aouar (Algérie), pour ne citer qu'eux. Surtout pour un joueur qui pèse tout de même 35 sélections (8 buts) avec les Oranje, dont il faisait partie du groupe lors du Mondial 2022 et de l'Euro en Allemagne cet été.

Mais Koeman ne voit visiblement pas les choses ainsi. Ou en tout cas pas pour tout le monde. Car un autre cas cristallise les questions des journalistes néerlandais en conférence de presse : celui de Memphis Depay, dont Fabrizio Romano annonce que la signature chez... les Corinthians, au Brésil, est imminente. Autre malaise en vue pour, cette fois, un cadre de la sélection (98 capes, 46 buts) ?

"Je n'étais pas d'accord avec le départ de Bergwijn en Arabie saoudite. Avec Memphis, ça peut être différent, a estimé l'ancien défenseur lundi. Le niveau du championnat au Brésil est différent. Donc oui, Depay peut toujours faire partie de l'équipe nationale mais cela dépend de sa forme et de s'il peut retrouver son niveau". Pas certain que cette justification soit comprise par tous, encore moins par Bergwijn, alors que les Corinthians jouent le maintien après plus d'une moitié de saison. Surtout, rien ne prouve que le niveau du championnat brésilien est nettement au-dessus de celui du saoudien.

A l'image d'Adrien Rabiot - toujours libre - avec les Bleus, Depay n'est en tout cas pas dans le groupe néerlandais pour ce rassemblement de septembre. Il n'a plus joué de match officiel depuis l'élimination des Pays-Bas en demi-finale de l'Euro le 10 juillet dernier. Avant la compétition, il avait annoncé son départ de l'Atlético de Madrid un an avant la fin de son contrat, non sans une pointe d'amertume. Drôle de trajectoire que celle de l'ancien Lyonnais de 30 ans. Et drôle de situation à gérer pour Koeman après avoir enflammé les débats autour de Bergwijn…