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Conférence League - Fiorentina - West Ham : Vincenzo Italiano, l'entraîneur "malade" de football

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 09/06/2023 à 23:53 GMT+2

Il est l'un des entraîneurs qui continue de monter, année après année, saison après saison. À 45 ans, Vincenzo Italiano peut offrir à la Fiorentina son premier trophée européen depuis plus de 60 ans, mercredi, en cas de victoire face à West Ham en finale de la Conférence League. Puis viendra le temps de prendre une décision concernant son futur proche, avec le Napoli qui en a fait sa priorité.

Vincenzo Italiano (Fiorentina)

Crédit: Getty Images

Cette fois, Vincenzo Italiano veut repartir avec la coupe. Après avoir perdu une première finale, celle de la Coupe d'Italie face à l'Inter Milan (1-2) le 24 mai dernier, le technicien de la Fiorentina n'envisage pas la même issue mercredi soir, lorsque son équipe affrontera West Ham en finale de la Conférence League. "Il ne manque plus que le dernier kilomètre...", a assuré le coach de 45 ans, samedi, après la victoire à Sassuolo. Probablement le plus dur, certainement le plus long, surtout pour une formation qui a disputé soixante matches cette saison. Un record historique pour la Viola, qui n'en avait pas connu autant depuis 2007-2008 (56 matches avec Prandelli) et 2014-2015 (56 avec Montella). En raison de la pause liée au Mondial, elle s'est retrouvée avec 23 rencontres à jouer du 13 août au 13 novembre, et donc 37 du 4 janvier au 7 juin. Soit une moyenne d'un match tous les quatre jours. Exténuant.
Si la Viola peut remporter sa première coupe européenne depuis 1961 et la défunte Coupe des coupes, Italiano, lui, espère soulever le premier trophée de sa carrière. "Je suis déjà très content d'avoir cette possibilité, a confié l'ex-entraîneur de Spezia en conférence de presse lundi. En devenant entraîneur de la Fiorentina, c'était un rêve." Arrivé en 2021, le natif de Karlsruhe aux origines siciliennes avait séduit ses nouveaux dirigeants à travers sa philosophie et ses idées. Même avec une équipe de second rang comme Spezia, il était parvenu à imposer sa patte et son style, toujours porté vers un football moderne, offensif et proactif. Séduit, le fantasque président de la Viola Rocco Commisso avait tout fait pour le convaincre de venir à Florence. Avec succès.
Il aime vraiment le foot
Depuis, tout est allé très vite pour l'ancien milieu de terrain, qui a notamment évolué dans les deux clubs de Vérone (Chievo, Hellas) entre 2005 et 2009. "Il est le 'regista' parfait", disait de lui Carlo Sabatini, son entraîneur à Padova (2009-2012). En Italie, il fait partie de cette nouvelle vague d'entraîneurs (De Zerbi, Thiago Motta, Juric...) capables d'insuffler quelque chose de nouveau et frais.
"C'est un entraîneur qui aime vraiment le foot, qui observe et sait manœuvrer une équipe, a confirmé Jonathan Ikoné en début de semaine dans un entretien accordé à l'AFP. Il est ouvert à beaucoup de choses, c'est un très grand coach, quelqu'un qui me forme très bien. Il aime évidemment qu'on respecte la tactique, mais après, avec le ballon, il nous laisse une certaine liberté. Cela valide peut-être mon choix aujourd'hui dans l'esprit des gens, mais dans ma tête c'était un choix assumé depuis le début, sinon je ne serais pas venu. En Serie A, c'est plus tactique. Ils utilisent beaucoup la vidéo pour étudier les adversaires. Je travaille à différents postes. Le coach sait comment il a besoin de m'utiliser, et ça me va, je fais ce qu'il me demande. C'est aussi un championnat physique, je pense que ça travaille plus ici qu'en France."
Si tout n'a pas été rose depuis sa venue sur le banc de la "Fio", avec même plusieurs zones de grandes turbulences (6 points en 8 matches en début de saison), Italiano est parvenu à convaincre définitivement son monde. Une première année bouclée avec une qualification en C4, une deuxième ponctuée de deux finales, une huitième place mais surtout une équipe qui a offert des moments de grand football depuis fin février : la consécration n'est plus très loin. Même les supporters les plus exigeants du Stadio Artemio Franchi, et ils sont nombreux, ont fini par se laisser convaincre par le jeu produit par leur équipe, longuement applaudie par ses tifosi après la défaite face à l'Inter en finale de la Coupe Italie. Depuis mars, la Viola est l'équipe qui a engrangé de plus de points en Serie A. En deux saisons, il est parvenu à réconcilier les tifosi et son club, pas une mince affaire.
Vincenzo Italiano in conferenza stampa prima della finale di Conference League a Praga tra Fiorentina e West Ham
"Il est parvenu à faire pratiquer un beau football à cette équipe, s'est enthousiasmé l'ancien gardien de la Fiorentina Francesco Toldo. Ce n'est pas une météorite. Il a travaillé dur, dans l'ombre et il représente un exemple pour tous les entraîneurs qui veulent cette carrière. Il a prouvé qu'on peut rapidement arriver en Serie A. Je pense que l'humilité l'a aidé à arriver où il est aujourd'hui." "C'est un malade de football, a révélé Cristiano Biraghi, le capitaine de la Viola, lors du Media Day UEFA. Il te transmet toute cette passion. Sa vie, c'est du football 24h/24. Il essaie d'apprendre chaque jour, je ne l'ai jamais vu sans la volonté de s'améliorer. Au-delà de l'aspect tactique, où il est très fort, je pense que l'une de ses grandes qualités est justement celle de transmettre cette 'maladie' du football. Tu ne peux que le suivre."

Une cote de popularité qui grimpe, le Napoli en pole

Conscient des difficultés initiales de son équipe, Italiano a su faire évoluer ses idées et ses préceptes au fil du temps. Son système est devenu plus malléable (4-3-3 au 4-2-3-1 selon les phases d'un match), sa phase offensive s'est diversifiée (Cabral titulaire, Nico Gonzalez revenu de blessure, progression de Dodò) et son équilibre entre les deux phases s'est renforcé. "Après le match à Vérone (0-3) fin février, il s'est passé quelque chose au sein de l'équipe, avouait Italiano après le succès contre l'Inter en championnat début avril. C'est comme si nous avions su créer de la confiance et de l'empathie. Après les moments compliqués, on a su se relever ensemble en nous serrant les coudes. Et dans la phase sans ballon, nous avons commencé à comprendre qu'il fallait se sacrifier, ce qui a permis notre grande progression."
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Pour le technicien, un titre mercredi serait "la cerise sur le gâteau" d'une "saison extraordinaire". Comme il l'a lui-même confié, cet exercice 2022-2023 a été enrichissant sur sa manière de travailler, avec un match à disputer "tous les trois jours". "C'était une première pour moi, rappelait-il en octobre. Tu as très peu de temps pour préparer les matches, ceux européens sont très intenses et enlèvent beaucoup d'énergie aux joueurs. Le week-end, tu n'es pas à 100% et, en plus, tu perds des entraînements." De quoi expliquer certaines difficultés du début de saison.
Avec une cote de popularité qui ne cesse de grimper, Vincenzo Italiano pourrait-il quitter la Toscane dès l'été prochain pour viser encore plus haut ? Au sein du club florentin, on nous assure que "tout le monde est focus" sur la finale européenne de mercredi soir. Une fois passée, un rendez-vous devrait être au programme entre la direction et son entraîneur. A Naples, Aurelio De Laurentiis, qui s'est mis en quête du remplaçant de Luciano Spalletti, en a fait sa priorité pour donner de la continuité au projet de jeu entamé. Les deux clubs, en très bons termes, ont déjà échangé à ce sujet et devraient relancer les contacts à partir des prochains jours pour tenter de déboucher sur un accord. Le 2 juin dernier, le quotidien de Naples Il Mattino évoquait un contrat de trois ans et un salaire de 2,7 millions d'euros. En France, l'OM aurait également coché son nom dans la liste des possibles successeurs à Igor Tudor.
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