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Josuha Guilavogui, l'excellente surprise du non moins surprenant VfL Wolfsburg

Polo Breitner

Mis à jour 10/12/2014 à 23:11 GMT+1

Impressionnant en championnat, beaucoup moins en compétition continentale, Wolfsburg se déplace jeudi à Lille pour valider la poursuite de sa campagne européenne. Dans ses rangs, une excellente surprise : l’international français Josuha Guilavogui, quasiment titulaire à chaque rencontre.

Josuha Guilavogui - Polo

Crédit: Eurosport

On avait un peu perdu de vue Josuha Guilavogui depuis son transfert en Espagne quelque peu déroutant selon les propres dires de l’intéressé. Et c’est même avec circonspection qu’il fut accueilli par l’Allemagne, chez les Wölfe, compte tenu des besoins du club à l’intersaison. Le faible temps de jeu de l’ancien Stéphanois à l’Atletico Madrid n’arrangeant pas les choses.
Wolfsburg montre les crocs durant les dernières transactions mercantiles, et le prêt pour deux ans - contre 5,5 millions d’euros - plus une option d’achat de 4 millions d’euros du milieu défensif de 24 ans ne semblait pas relever des priorités. Luiz Gustavo trône à la récupération, le jeune belge Junior Malanda, passé par le LOSC justement, regorge de promesses. Au cas où, les anciens membres de la Nationalmannschaft, Träsch et Schäfer, peuvent dépanner grâce à leur polyvalence. Sans oublier que la Bundesliga s’est spécialisée dans le 4-1-4-1, les milieux offensifs Arnold ou Hunt accompagnant le "Spielmacher" Kevin de Bruyne.
Je veux rester ici très longtemps. Je sais que j’ai un contrat mais je me sens très bien ici
Pire, le statut de Guilavogui peut-il coïncider avec les aspirations nouvelles du Verein détenu par le puissant groupe automobile Volkswagen ? On pouvait raisonnablement en douter. Par contre, il faut mentionner que le manager, Klaus Allofs, aime se pencher sur les professionnels ayant porté le maillot de l’ASSE. "Le grand frère" Bafetimbi Gomis fut très longtemps en contact avec le VfL. Personne n’ignore que Kurt Zouma fut supervisé à de nombreuses reprises par les émissaires des Loups, tout comme Pierre-Emerick Aubameyang. En Suisse, la Valais Cup étant, par exemple, l’occasion pour les deux équipes de se jauger sur le terrain et pour les deux organigrammes d’échanger…
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Josuha Guilavogui avec l'Atlético Madrid

Crédit: Eurosport

L’ancien joueur du Forez est retombé sur ses pieds. Son abattage est énorme et il figure en très bonne place au classement catégorie "Abräumer" - celui des milieux défensifs - dans la bible du football, Kicker. Il a effacé la concurrence et le 4-2-3-1 mis en place par Dieter Hecking lui va comme un gant. A tour de rôle, Luiz Gustavo et Josuha Guilavogui jouent leur partition dans l’entrejeu, rarement synonyme de symphonie bien entendu, plutôt dans le domaine de la ratisse, un art musical plutôt "rêche". Avec toujours cette impression de nonchalance de la part de l’international français, de ne jamais faire l’effort de trop, de ne pas courir vite, parfois de marcher.

Wolfsburg dans le viseur de l’UEFA ?

Le recrutement estival a été quelque peu décevant. En tout cas bien loin des ambitions affichées à la fin de la saison passée suite aux déclarations multiples de Klaus Allofs : au minimum un grand attaquant, un ailier de classe internationale, un latéral à tribord et pourquoi pas un bel axial. Au lieu de tout cela, un Nicklas Bendtner à la relance débarque alors que les noms ronflants ornaient quotidiennement la une des journaux. Ajoutons la prolongation de l’inusable Ivica Olic jusqu’en 2016, aujourd’hui 35 ans. Le milieu offensif Aaron Hunt, en fin de contrat au Werder, vient densifier le banc tandis que l’attendu jeune international allemand Sebastian Jung prend place au poste d’arrière droit. Et Guilavogui donc. Pas de quoi pavoiser au premier abord. Le VfL dispose, sur le papier, d’une belle équipe, c’est un fait. Mais il n’en détient sûrement pas une grande. Pas encore !
La cause de cette peau de chagrin estivale, toute relative bien entendu, serait officiellement le fameux fair-play financier. Récemment, l’UEFA a demandé à la filiale à 100% du géant automobile allemand des explications supplémentaires sur le modèle économique du club. "Il ne peut rien nous arriver", a rétorqué Klaus Allofs. "Nous allons continuer à travailler étroitement avec l’UEFA, en pleine confiance et en toute transparence afin de clarifier les points soulevés et les questions", précise même un haut responsable du club. C’est chouette la communication d’entreprise !
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Hecking, Bendtner, Allofs - Wolfsburg

Crédit: Eurosport

Wolfsburg fait un parcours de champion en Bundesliga !

La place de dauphin est donc une petite bénédiction au regard des montants investis, moins de 9 millions d’euros, bien loin des sommes initiales envisagées. Elle valorise surtout le travail entrepris par le duo Allofs-Hecking depuis deux ans maintenant : le nettoyage des écuries d’Augias - l’héritage laissé par Felix Magath avec plus de quarante joueurs sous contrat par exemple - et la construction d’une équipe compétitive afin de retrouver le haut du classement ; de devenir, à défaut de rêver à un nouveau Meisterschale comme en 2009, un candidat régulier à la Ligue des champions. En attendant mieux.
Et cela commence à fonctionner car derrière l’indétrônable Verein bavarois et ses statistiques stratosphériques, les Wölfe sont les seuls à avoir marqué, en moyenne, plus de deux points par rencontre depuis la fin août, rejoignant ainsi Chelsea et Manchester City en Premier League, la Juventus et la Roma en Serie A, Le Real, Barcelone, l’Atletico et Séville en Espagne. Du beau monde donc !
Impressionnant à domicile (six victoires pour un nul), Wolfsburg a cependant raté son début d’exercice, deux points seulement après trois rencontres de Bundesliga, une défaite initiale en Ligue Europa. Paradoxalement, le parcours continental est en dents de scie. Les explications sont pourtant simples. Le LOSC a été complètement dominé au Volkswagen Arena (1-1) tandis qu’Everton, replié sur ses cages durant 90 minutes, a réussi le hold-up parfait (0-2) au match retour, grâce à deux contres habilement menés. Les statistiques de ces deux oppositions sont effrayantes.

De Bruyne, meilleur joueur de Bundesliga 2015-2016 ?

C’est évidemment un peu tôt pour l’écrire, mais il me semble évident que l’ancien pensionnaire du FC Chelsea sera un candidat sérieux au titre individuel cette saison. Et c’est aussi là que l’on voit l’importance de Guilavogui dans le schéma tactique de Dieter Hecking, puisque cela permet à l’international belge Kevin de Bruyne, peu enclin aux tâches défensives, de se concentrer sur ce qu’il fait de mieux : organiser le jeu. Meilleur passeur de la Bundesliga, il est en train de franchir un cap à 23 ans. Si de Bruyne va, le VfL va. C’est aussi simple que cela. Reste à régler la question de la constance. Tout le monde, à Lille comme à Wolfsburg, garde en mémoire son but égalisateur lors du match aller. L’ancien meneur, le Brésilien Diego, est aux oubliettes depuis longtemps. Idem de ses frasques !
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Kevin de Bruyne (VfL Wolfsburg)

Crédit: Imago

Mais les coéquipiers du Belge en profitent aussi : Perisic, un véritable "attaquant d’aile", joue plus libéré depuis quelques semaines et son compatriote, Olic, est toujours le renard, pas forcément des surfaces, que l’on connaît.
C’est donc un VfL Wolfsburg "singulier", car en transition, que va rencontrer le LOSC pour l’unique place qualificative restante du groupe en Ligue Europa. Qui du dogue ou du loup en bénéficiera ? Josuha Guilavogui y a trouvé ses marques et a su rebondir après un exercice compliqué. C’est bien pour lui et il a un avenir assuré jusqu’en 2016. Qui peut prédire quelles seront, à cette date, les orientations sportives du club de Volkswagen ? L’effectif ne sera certainement pas le même, Ligue des champions oblige. La Ligue Europa n’en est que l’antichambre ; pas la finalité.
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