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L'antisèche d'OL - Ajax : La logique a triomphé du tableau d'affichage

Loris Belin

Mis à jour 12/05/2017 à 08:58 GMT+2

LIGUE EUROPA - Lyon y a cru, Lyon a rêvé et Lyon va regretter. Vainqueurs 3-1 mais éliminés par l'Ajax Amsterdam, les Lyonnais sont passés proches de l'exploit. Mais ils ont surtout montré des faiblesses trop criantes à ce niveau pour justifier la qualification, malgré un score flatteur.

Toute la détresse des joueurs de l'OL, éliminés de la Ligue Europa en demi-finale

Crédit: Getty Images

Le jeu

Si Lyon y a cru, ce n'est pas tant par une quelconque performance incroyable. Car l'OL a pendant 44 minutes frisé l'indigence, tant technique que tactique. Les Néerlandais ont fait ce qu'ils voulaient sur chacune de leurs montées vers les buts de Lopes qui n'a pu que s'incliner face à Dolberg (27e). Alors que l'on n'y croyait déjà plus, Lacazette a fait passer un vent de folie au Parc OL d'un doublé en deux minutes en toute fin de première mi-temps.
Les Gones ne pourront pas se reprocher grand-chose dans l'intensité, tant ils ont fait preuve d'envie. Il leur a simplement manqué de faire le geste juste, d'assurer leurs transmissions, et parfois d'un petit coup de pouce du destin. L'Ajax aurait pu se mettre à l'abri mais a péché dans la finition. Et c'est finalement Ghezzal qui a pu faire croire à la prolongation en portant le score à 3-1. Les dix dernières minutes ont été un bon résumé de la prestation lyonnaise avec plusieurs occasions et autant de ratés, même à 11 contre 10. Les joueurs de Bruno Genesio ont touché de près leur rêve. Mais ils l'ont laissé filer.

Les joueurs

Dans un festival d'imprécisions et de faiblesse technique offensivement, Mathieu Valbuena a tout de même su se montrer entreprenant et souvent dans les bons coups. Alexandre Lacazette, à défaut d'avoir eu de nombreuses occasions, a fait naître l'espoir et répondu présent. Ce n'a pas été le cas de Nabil Fekir, (beaucoup) trop intermittent, ou de Corentin Tolisso, (beaucoup) trop juste dans tout ce qu'il a tenté. L'impact de Mouctar Diakhaby a fait du bien en seconde période et a tranché avec la fébrilité de Nicolas Nkoulou. Il ne masque pas la prestation désastreuse de l'arrière-garde lyonnaise en première période, Rafael en tête.
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Nicolas Nkoulou, en difficulté contre l'Ajax Amsterdam

Crédit: Getty Images

Côté Ajax, Bertrand Traoré s'est moins montré qu'au match aller mais il a souvent amené le danger dans sa zone. Lasse Schöne et Davy Klaassen ont su insister entre les lignes du bloc lyonnais, tandis que Younes s'est promené à gauche face à Rafael. La charnière De Ligt – Sanchez a semblé bien verte par séquences.

Le facteur X : Le coaching de Bruno Genesio

En choisissant de titulariser Rafael à la place de Jallet, Bruno Genesio n'avait clairement pas fait le meilleur choix possible tant le Brésilien a traversé la rencontre comme un fantôme, laissant des boulevards sur son côté. Mais l'entraîneur lyonnais a su réagir en seconde période en faisant rentrer successivement Rybus et Ghezzal. Sur un centre du premier, le second a pu placer sa tête au second poteau et ramener Lyon à portée de prolongation. Rybus avait déjà eu l'occasion cinq minutes plus tôt d'inscrire le but du 3-1 mais a buté sur une bonne sortie d'Onona. Et sur un bon ballon de Ghezzal, Cornet a manqué le quatrième but à deux minutes de la fin en croisant trop sa reprise.
Le duo Rybus – Ghezzal a su amener vivacité et fraîcheur dans une attaque sans génie et à bout de souffle de l'OL, au point de caresser la demi-heure supplémentaire. A se demander s'il n'aurait pas fallu voir des changements plus tôt…

La stat : 17

En réalisant une prestation inaboutie, Lyon s'est procuré pas moins de 17 occasions. L'OL a eu les cartouches pour aller gratter au moins la prolongation. Le rythme et le sentiment d'urgence vu dans le dernier quart d'heure en attestent : les Gones avaient en eux ce qu'il fallait. Mais sans précision, impossible de faire mieux que de cruels regrets.

Le Tweet

La décla : Jean-Michel Aulas

Sur ce que l'on a vu ce soir, j'ai une immense fierté. On aurait mérité d'aller en prolongation, même l'arbitre était d'accord.

La question : Ce Lyon-là méritait-il la finale ?

On le sait, la rationalité est un concept des plus surfaits dans le sport, a fortiori dans le football. L'équipe qui domine n'est pas certaine de remporter une rencontre. Une équipe parfaitement huilée peut tomber face à un éclair individuel. Bien sûr, la question posée est ainsi provocante, tant le mérite se plie à la réalité froide du couperet : qualification ou non. Mais prenons tout de même un peu de recul. Lyon aura des regrets plein la tête de cette confrontation ouverte, parfois chatoyante, excitante même dans ses derniers souffles. Mais les Gones n'auront tout simplement pas été à la hauteur pendant 135 des 180 minutes de cette demi-finale.
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Toute la rage d'Alexandre Lacazette (OL) face à l'Ajax Amsterdam en demi-finale de la Ligue Europa

Crédit: Getty Images

Après leur match aller manqué, les Rhodaniens sont tout autant passés au travers de leur première période avec une défense totalement aux abois. Sans le doublé miraculeux de Lacazette, ces courants d'air monstrueux et les manques techniques dans les 30 derniers mètres auraient été les faits marquants de ce match. Car même l'Ajax n'a pas été franchement bon. Alors, on retiendra bien entendu les frissons. Mais ils n'enlèveront pas la sensation que l'OL n'avait rien d'un finaliste de Coupe d'Europe pendant la majorité du match. La logique a été plus forte que l'émoi.
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