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Bayer Leverkusen - Atalanta | La PlayStation et "Call of Duty", c’est fini : Scamacca, l’Italie n’attendait que lui

Guillaume Maillard-Pacini

Publié 21/05/2024 à 23:40 GMT+2

Il sera l’une des armes majeures de l’Atalanta Bergame, ce mercredi soir, face au Bayer Leverkusen. Auteur d’une deuxième partie de saison stratosphérique, Gianluca Scamacca termine sans aucun doute l’exercice le plus accompli de sa carrière, avec pas moins de 18 buts toutes compétitions confondues. Assez pour gagner sa place de titulaire avec la Nazionale à l’Euro 2024 ?

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On ne pourra pas affirmer avec certitude que Gianluca Scamacca est insomniaque. Mais ce qui est plus certain, en revanche, c’est que l’attaquant italien de l’Atalanta Bergame n’a que très peu dormi dans la nuit du 19 au 20 novembre dernier. Et pour passer le temps en attendant Morphée, il décidait d’allumer sa console de jeu. Pour ne finalement plus l’éteindre de la nuit. Le problème dans tout ça ? Le natif de Rome, qui a fêté ses 25 ans début janvier, se trouvait alors au cœur du rassemblement italien, à la veille d’un match crucial pour la qualification à l’Euro 2024 face à l’Ukraine. Si la Nazionale passera finalement l’obstacle ukrainien (0-0), le comportement de Scamacca, entré en jeu à la mi-temps, ne sera pas du goût de son sélectionneur Luciano Spalletti, qui décidera de l’exclure des matches amicaux face au Venezuela et l’Equateur.
"On vient en sélection pour gagner l’Euro, pas pour gagner à Call of Duty, préviendra l’ex-technicien du Napoli à La Gazzetta dello Sport. A partir de maintenant, les joueurs devront laisser les PlayStation chez eux et ne plus les emmener en sélection (…) À partir d’une certaine heure, il faut aller dormir. Sinon, celle s’appelle une dépendance (…) Si cela vient à gêner ta profession, je m’en mêle et je ne l’accepte pas. Je ne suis pas là à retenir les joueurs avec un contrat, si l’un d’entre eux veut gâcher son temps comme ça, il ne vient pas en Nazionale et reste chez lui." Limpide. Et bénéfique, visiblement. Après cette mise en garde datant du début d’année, Scamacca s’est remis en ordre de marche. Enfin. Le voilà aujourd’hui à 12 buts et 5 passes décisives depuis le début d’année, toutes compétitions confondues. En Ligue Europa, il a emmené son équipe tout droit en finale, inscrivant cinq buts depuis le début de la phase finale, dont un contre l’OM à l’Orange Vélodrome. Face au Bayer Leverkusen, l’ancien attaquant de West Ham, recruté pour une trentaine de millions d’euros (bonus compris) l’été dernier, sera l’une des armes majeures de la Dea.

Pisté par le PSG

Que Gianluca Scamacca a du talent, pas grand monde n’en doutait en Italie. Et pas que. Bluffé par certaines de ses prestations avec les jeunes de la Roma, le PSV Eindhoven a cru bon de miser sur lui en janvier 2015, le faisant passer par presque toutes ses catégories (U17, U19…). Avant, finalement, de s’en séparer et le renvoyer de l’autre côté des Alpes en janvier 2017, direction Sassuolo. Là-bas, le buteur de 1,95m fait ses gammes, remportant trois mois après son arrivée le prestigieux tournoi de Viareggio. S’en suivront une série de prêts à la Cremonese (Serie B), au Pec Zwolle (Pays-Bas) et Ascoli (Serie B), avec le but de lui donner du temps de jeu et le faire enfin éclore. Dans ce sens, son passage au Genoa (2020-2021) lui sera bénéfique (26 matches, 8 buts), avant une nouvelle saison à Sassuolo (2021-2022) couronnée de 16 buts en 36 matches. Convaincu, West Ham, en concurrence avec d’autres clubs, décide de miser sur lui l’été suivant. Sans grand succès (3 buts). Retour donc à la case départ, l’Italie, où l’Atalanta de Gasperini est généralement un contexte parfait pour relancer un joueur. Ou l’accomplir. Ce qui semble, cette fois, avoir fonctionné, malgré une étiquette de "bad boy" qu’il peine à enlever.
"Je ne sais pas pourquoi cette étiquette m’a été mise, regrettait-il. Mais sincèrement, je ne me suis jamais intéressé aux avis de personnes qui ne connaissent rien de moi. Je sais qui je suis, et les personnes à mon contact le savent aussi : mes coéquipiers, mes entraîneurs et mes dirigeants. C’est à deux qu’il faut demander un avis." Alors, qu’en pense Gian Piero Gasperini ? "Il arrivait d’une saison difficile, reconnaissait l’entraîneur de l’Atalanta. Il a encore beaucoup de progression à faire sur certains aspects, mais ses qualités sont évidentes. Je suis très satisfait. Il a eu quelques blessures, mais quand il joue avec continuité, il est très utile. Les attentes autour de lui ont toujours été très élevées, mais il avait très peu joué la saison dernière. Gianluca a fait des grands pas en avant, je suis certain qu’il deviendra toujours plus important. Il y a des joueurs au physique particulier, comme lui, qui murissent un peu plus tard. Comme avec Luca Toni, par exemple. On doit patienter, mais je suis très content." 
Ce qui n'a pas toujours été le cas, le "Gasp" n'hésitant pas à piquer son joueur en début de saison, parlant du tort que la presse faisait en le qualifiant de "grand champion". "C'est impossible de le considérer comme tel", expliquait-il. Avec le but de le faire "revenir sur terre". Mission accomplie.

Titulaire à l'euro ?

"S’il reste dans cette forme, ce sera très difficile d’y renoncer" reconnaissait Luciano Spalletti la semaine dernière. Pas rancunier, le sélectionneur de l'Italie est également conscient du manque d’alternatives à son poste. Pour l’heure, la concurrence se nomme Mateo Retegui (Genoa) et Giacomo Raspadori (Napoli). Vous l’avez compris : le problème du numéro 9 continue de persécuter la sélection italienne. On oublie tout et on recommence ? "Scamacca sera sans aucun doute l’attaquant titulaire à l’Euro", affirmait La Gazzetta dello Sport. Pour quels résultats ? Tout reste à voir. Mais sur le papier, il est bien le buteur italien le plus en forme du moment. 
"Je suis dans un très bon moment de ma carrière, se félicitait l’intéressé au micro de DAZN dimanche dernier après la victoire à Lecce (2-1), où il a inscrit un but et délivré une passe décisive. L’équipe m’aide à exposer mes qualités et j’en suis très content. Les paroles de Spalletti ? Je suis content mais on verra à la fin de la saison (…) Nous voulons maintenant écrire l’histoire face au Bayer Leverkusen." 
Pour sa première finale européenne, Scamacca sera forcément très attendu. Suspendu lors de celle de Coupe d’Italie perdu contre la Juve (1-0) mercredi dernier, il avait terriblement manqué à son équipe, habituée à ses mouvements et ses déplacements. Le voilà maintenant à l’aube "du match le plus important" de sa carrière. "Le médecin va devoir nous donner des pastilles pour que nous trouvions le sommeil d’ici là", plaisantait-il samedi. Du moment que la PlayStation reste éteinte…
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Gianluca Scamacca

Crédit: Getty Images




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