Marseille - Villarreal | Le Vélodrome retrouve Marcelino : "Il n'est pas le bienvenu"

Quand où il était entraîneur de l'OM, Marcelino avait dû essuyer quelques sifflets. C'est dans une ambiance beaucoup plus chaude et hostile qu'il va retrouver le Vélodrome, ce jeudi (21h) alors qu'il est désormais à la tête de Villarreal, adversaire de Marseille en 8e de finale de Ligue Europa. Les supporters n'ont pas oublié son mandat raté et, surtout, les propos qu'il a tenus après son départ.

Ils étaient au travail, en voiture ou sur le Vieux Port et parmi eux, certains l'espéraient. D'autres y voyaient une évidence. Le 23 février dernier, à la mi-journée, lorsque le tirage au sort des huitièmes de finale de la Ligue Europa a été effectué, beaucoup de supporters marseillais ont serré le poing lorsque le hasard a placé Villarreal sur la route de l'OM.

"En tant que Marseillais, c'est le tirage rêvé, nous glisse Brice, un supporter qui sera dans les tribunes du Vélodrome, ce jeudi pour le match aller (21h00). Ici, on aime les histoires européennes. Et on aime faire taire les critiques." Parmi les nombreux supporters olympiens que nous avons interrogés, tous se méfient du Sous-marin jaune, "une équipe qui a une vraie expérience dans la compétition". Mais beaucoup ne boudent pas leur "plaisir" de retrouver Marcelino.

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Le technicien est aujourd'hui le coach de l'équipe espagnole, avec laquelle il n'a plus perdu depuis sept matches, battant notamment le Barça à Montjuic (3-5). En septembre dernier, après la réunion avec les supporters qui a chamboulé la direction marseillaise, à laquelle il n'était pas présent, il avait décidé de claquer la porte. Son expérience marseillaise fut courte et pas franchement réussie.

Ce qui est reproché à Marcelino ? Ses paroles plus que ses actes

"Il a été mis en place par Pablo Longoria qui est son ami, il a fait des choix sportifs, il a critiqué et mis dehors Sanchez, Under, Guendouzi, Kolasinac, s'agace Brice. Il n'a pas voulu les garder, il a fait une équipe avec ses choix, et elle a mal tourné. Ensuite, il a quitté le navire et nous a laissés dans la merde. Aujourd'hui, ce qui nous arrive, c'est en partie à cause de lui."

Les retrouvailles entre Marcelino et le Vélodrome s'annoncent bouillantes (Visuel : Quentin Guichard)

Crédit: Quentin Guichard

Pour d'autres, Marcelino n'est pas resté suffisamment longtemps à Marseille pour être jugé sur ses choix. "On aurait pu être indulgent avec lui, précise Smaïn, membre des MTP (Marseille Trop Puissant). Parce qu'il n'a pas eu de si mauvais résultats que ça, si l'on compare à Gattuso par exemple...".

Marcelino s'est véritablement mis les supporters à dos plusieurs jours après sa démission. En cause, notamment, une interview accordée à nos confrères de L'Equipe. Et deux phrases particulièrement piquantes : "Ces événements déplorables démontrent que ce n'est pas un club aussi grand que ce qu'il voudrait être. [...] L'OM, comme le montrent les résultats depuis un bout de temps, est un club qui, au lieu d'évoluer, régresse."

L'entraîneur de 58 ans ne l'imaginait pas encore mais il venait, avec ces deux punchlines, de se réserver un retour au Vélodrome plus que bouillant. "Il y a de l’indifférence vis-à-vis de lui mais ce qu’il a fait lorsqu’il est parti n’était pas correct, insiste Julien, membre de longue date des South Winners. Ce mec ne nous a pas du tout marqués. Je le sifflerai par principe."

"Il y aura des sifflets, peut-être bien des banderoles, confie Brice. Évidemment, il n'est pas le bienvenu au Vélodrome." "Je pense que ce sera entre guillemets bon enfant, ajoute Smaïn. C'est le jeu, c'est comme ça !" Et la fermeture du Virage Nord, ordonnée par l'UEFA, qui y a finalement autorisé la présence d'enfants, ne devrait rien y changer.

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Video credit: Eurosport

"Il y aura une grosse ambiance dans tous les cas car ça reste un match de Coupe d'Europe avant tout", rappelle l'un des habitués. "Que ce soit les supporters ou les joueurs, il faudra lui montrer qu'il a eu tort et lui faire regretter ses mots, lâche Brice. Avec cette interview, il s'en est pris aux joueurs, au club et à la ville."

Visiblement, le discours a bien imprégné le vestiaire, même si les joueurs ont plutôt entretenu une relation cordiale avec Marcelino lorsqu'il portait le survêtement olympien, et même si le club a envoyé Quentin Merlin - qui n'était pas là en début de saison - en conférence de presse mercredi. "On sait que ça va être chaud, par rapport aux récentes déclarations qu'il a pu avoir, a glissé Amine Harit à TF1. Honnêtement, ça nous a donné encore plus envie de faire un gros match jeudi. Il va falloir qu'ils soient tous prêts parce qu'on ne va pas leur rendre le match facile." Et maintenant, place aux actes.

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