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Mbappé aux JO, Zidane avec les Bleus et dernier carré : entretien avec Noël Le Graët (FFF)

Cyril Morin

Mis à jour 03/03/2021 à 15:43 GMT+1

Présent au siège de la Ligue de Paris Ile-de-France ce mercredi pour une réunion avec des représentants de clubs franciliens, Noël Le Graët nous a accordés un entretien en vue de l’élection à la présidence de la FFF prévue le 13 mars prochain. Grand favori du scrutin et en poste depuis 2011, il revient sur la réussite des équipes de France, évoque l’avenir des Bleus mais également le foot amateur.

Noël Le Graët lors du Mondial 2018

Crédit: Getty Images

Vous aviez fixé la date du 20 mars pour une décision définitive concernant la reprise ou non du foot amateur. Vous y croyez encore ?
Noël Le Graët : Ça va être très difficile. On a déjà eu quelques bruits du ministère. Hier soir, je vous aurais sans doute répondu différemment de ce matin. Ca va être extrêmement difficile de reprendre les compétitions, il semblerait qu’une circulaire nous demande de ne pas jouer au football pendant un mois. Donc la date du 20 mars va être dépassée par la décision ministérielle. Je n’ai pas encore vu le texte mais avec le virus qui se développe dans la région parisienne et certains départements, je pense que le ministère va demander à ce qu’on arrête le football.
Vous avez été confiant jusqu’à présent sur la survie du football amateur à cette crise. Vous êtes toujours dans cet état d’esprit ?
NLG : Oui car quand je vois tout le monde motivé, c’est dur pour tout le monde, pour le foot pro avec les 800 millions de pertes liés à Mediapro, c’est dur pour des entreprises, pour la vie de chacun. Le foot reprendra dès qu’on le pourra. Les bénévoles sont présents et très imaginatifs.
Vous avez rencontré plusieurs clubs de différentes régions, ce mardi vous étiez avec des clubs franciliens. Qu'est-ce qui ressort de tout ça ?
NLG : C’était intéressant car ils ont tous les mêmes problèmes, ils ont tous envie de jouer, leurs joueurs les tannent un peu pour la reprise. Mais on n’a pas de réponse précise donc c’est extrêmement compliqué. Le foot manque à tout le monde, des joueurs aux gamins.
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Un des candidats à la présidence, Michel Moulin, a expliqué voir Didier Deschamps comme un "salarié" de la FFF…
NLG : Je ne fais pas de commentaires sur les déclarations de mes concurrents. Ils sont plein de bonne volonté donc je n’ai pas envie de commenter.
Ce qu’il remet en cause, c’est votre modèle de fonctionnement avec Didier Deschamps. Vous n’avez aucune intention d’y toucher ?
NLG : Je pense que beaucoup de pays dans le monde seraient heureux d’avoir un Didier Deschamps. Je rappelle quand même qu’on a été champion du monde il n’y a pas si longtemps.
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L’Euro arrive, vous avez pu avancer sur la préparation de celui-ci ?
NLG : L’Euro, on ne sait pas trop pour le moment. Je pense que les douze villes vont être conservées, sauf avis contraire de l’UEFA. Dans la position actuelle, on reste avec douze villes mais pas de spectateurs.
Pour les Bleus, l’objectif reste le même ?
NLG : Oui. Quand on arrive dans le dernier carré, pour n’importe quel pays, c'est déjà un succès. Après, ça peut se jouer sur un tir sur un poteau, un penalty… On a des objectifs, on veut toujours tout gagner. Mais le dernier carré, ça montre déjà la solidité d’un pays.
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Noel Le Graet et Didier Deschamps

Crédit: Getty Images

Après une décennie à la FFF, est-ce que vous avez déjà en tête votre plus belle réussite ? Et, à l’inverse, une erreur sur laquelle vous voudriez revenir ?
NLG : Les erreurs, c’est aux autres de juger. Pour le reste… On a réussi à trouver un budget relativement important qui va au football amateur. Notre organisation commerciale a été bonne puisqu’on a décidé d’internaliser ce qu’on faisait faire par des agences auparavant. On a structuré les centres de formation et de préformation. Je crois qu’on a bien travaillé : la preuve, je le regrette, mais nos jeunes joueurs partent vite à l'étranger. On l’a fait pour les garçons mais aussi pour les filles. Et puis il y a une stabilité avec Deschamps, avec les Espoirs qui iront aux JO avec Sylvain Ripoll, le Mondial féminin a été une réussite en dehors du match contre les Etats-Unis. Mais depuis, les Bleues n’ont pas perdu un match. Donc d’un point de vue sportif, pour toutes nos équipes, on se porte beaucoup mieux grâce à la formation qu’on a accentuée.
Vous avez évoqué l’équipe de France féminine, comment se porte la sélection ? Les tensions sont-elles apaisées ?
NLG : Aucun match perdu. Voilà ce que je retiens. Donc elles peuvent se tirer les cheveux, ça m’est égal [tant qu’elles continuent de gagner, NDLR].
Vous pensez qu’on est dans la période la plus faste du football français à l’international ?
NLG : Sur les résultats globaux, oui. On a gagné la Coupe du monde il y a deux ans, ce n’est pas si loin. Parfois, on a l’impression qu’on ne s’en rappelle déjà plus. Nos jeunes sont qualifiés pour les JO, ce n’était pas arrivé depuis une trentaine d’années, nos féminines qui ne perdent pas un match et toutes nos équipes de jeunes sont toujours dans le dernier carré final.
Vous avez été en première ligne l’année dernière lors de la crise du Covid avec notamment l’arrêt de la Ligue 1…
NLG : D’abord, vous savez très bien que c’est le président de la République qui a décidé. C’est l’Etat qui décide encore aujourd'hui. On a simplement appliqué, et heureusement. De quel droit je me serais permis de dire au président 'je pense que vous avez tort' ? Au contraire, la France a été solidaire et sans cette décision-là, il y aurait peut-être eu plus de dégâts.
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Emmanuel Macron et Noël Le Graët lors de la finale de Coupe de France 2020

Crédit: Getty Images

Vous en parlez encore avec monsieur Aulas, qui est sur votre liste ?
NLG : C’est un ami de toute façon, il a tout voté mais après il défend son club. Donc il y a deux Aulas : un qui est formidable à la fédération et l’autre qui défend son club.
Si vous êtes élu, votre mandat va durer quatre ans. La possibilité d’avoir un autre sélectionneur que Didier Deschamps sous votre mandat existe-t-elle ?
NLG : Le Qatar, c’est dans un an et demi. Je pense que la réponse appartiendra presque à Didier. Comment lui voit son avenir ? Parce que trouver meilleur que lui à son poste… Donnez-moi des noms…
Vous avez souvent parlé de Zinédine Zidane…
NLG : Oui mais à condition que Didier dise qu’il veut prendre une année sabbatique ou aller dans un club. Zidane, libre, pourrait être un bon candidat, évidemment. Mais vous diriez la même chose.
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Vous avez évoqué les Français qui partent pour l’étranger. Le cas Kylian Mbappé agite le PSG actuellement avec sa prolongation. En tant que président de la fédération, on suppose que vous aimeriez le voir rester.
NLG : Évidemment. La preuve : j’aimerais bien qu’il aille aux JO. C’est un garçon qui progresse tellement, qui est sérieux, j’aimerais bien qu’il reste au PSG. C’est l’idole de tous les jeunes aujourd’hui.
Le voir aux JO, c’est encore possible ?
NLG : Non, je n’en sais rien (rires). En tout cas, lui, quand on lui pose la question, il répond oui s’il peut. Mais c'est difficile entre les matches de l’équipe de France, du PSG… C’est un vœu mais j’ai trouvé très sympa qu’il dise ça.
Kylian Mbappé, champion du monde 2018 avec les Bleus
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