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Mercato - Comment la MLS a réussi à attirer autant de stars cet été, de Gareth Bale à Giorgio Chiellini

Maxime Aubin

Mis à jour 10/08/2022 à 16:38 GMT+2

MLS - Cet été, Gareth Bale, Giorgio Chiellini ou Lorenzo Insigne ont rejoint la MLS. La ligue américaine ne cesse de gagner en crédibilité grâce à des investissements massifs en formation et dans le recrutement de joueurs confirmés. Les règles salariales contraignantes de la MLS sont également en train de s’assouplir, face à des clubs qui sont prêts à tout pour recruter.

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Qu’elle semble loin la saison 2015-2016, quand le New York City FC recrutait Andrea Pirlo et Frank Lampard au crépuscule de leur carrière (respectivement 36 et 37 ans), dans un championnat moqué pour son manque de compétitivité. Sept ans plus tard, les recrues de l’année 2022 se nomment Lorenzo Insigne (Toronto, 31 ans), Xherdan Shaqiri (Chicago, 30 ans), Riqui Puig (LA Galaxy, 22 ans), Thiago Almada (Atlanta, 21 ans), Giorgio Chiellini (Los Angeles FC, 37 ans) ou encore Gareth Bale (Los Angeles FC, 33 ans).
Au-delà de ces stars au nom clinquant, la ligue américaine n’a jamais autant formé et dépensé d’argent sur des jeunes joueurs en provenance d’Amérique du Sud. Valentin Castellanos en est le meilleur exemple. Recruté à Montevideo en Uruguay à seulement 19 ans, l’Argentin est devenu le meilleur buteur de la MLS la saison dernière, avant d’être transféré en Liga du côté de Gérone cet été. "Le marché des transferts aux US n’a jamais été aussi fou, on voit des sommes énormes dépensées. Le deal TV avec Apple (NDLR : 2,5 milliards d’euros sur dix ans pour la diffusion du championnat) est la confirmation que la MLS est en train d’exploser", explique Jérôme Meary, agent de joueurs entre l’Europe et les États-Unis et fondateur de l’agence Elite Athletes. L’argent n’a jamais manqué en MLS, les propriétaires des clubs ont beaucoup de moyens. Mais la stratégie de la ligue a été de prendre son temps, de construire sur des bases saines en attendant que l’économie du foot explose localement".

Des stars aux profils variés

La MLS a pendant longtemps compté sur le recrutement de stars européennes sur le déclin pour gagner en exposition. Désormais, la ligue attire des joueurs dans la force de l’âge qu’elle peut se permettre de payer cher, très cher. L’international italien Lorenzo Insigne aurait pu rester en Europe mais il a choisi à 30 ans de rejoindre Toronto pour 15 millions d’euros par saison. Quelques mois plus tôt, Xherdan Shaqiri, en difficulté à Lyon, a signé à Chicago pour un salaire de 8 millions d’euros annuels.
"Il y a de plus en plus de joueurs qui veulent venir en MLS. Ceux qui sont en fin de carrière se voient proposer des plus petits salaires (NDLR : comme Giorgio Chiellini, qui est plafonné à 1,6 millions d’euros la saison avec le LAFC). Il y a les joueurs au top de leur carrière, mais aussi des jeunes qui savent qu’ils seront visibles puisque désormais tous les clubs européens suivent la MLS", développe Jérôme Meary. Parmi ces jeunes joueurs, le Malgache Rayan Raveloson a été recruté en Ligue 2 du côté de Troyes l’année dernière, avant d’exploser au Los Angeles Galaxy et de signer en Ligue 1 à Auxerre cet été. Tout récemment, le jeune espoir du Barça Riqui Puig s’est également engagé avec le LA Galaxy à seulement 22 ans. "La MLS peut aussi servir de tremplin pour retrouver un grand club européen derrière", commente Meary.
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Des règles salariales assouplies

Ligue fermée et gouvernée par une entité unique, la MLS dispose de règles contraignantes pour encadrer les dépenses des clubs. La masse salariale par équipe est actuellement plafonnée à 4,9 millions d’euros par an, et évoluera jusqu’à atteindre 7 millions en 2027. Implémentée en 2007, la règle du "Joueur Désigné" permet à chaque club de disposer de trois joueurs qu’il peut payer au-delà de ce plafond salarial. Une règle dont ont profité Insigne et Shaqiri récemment.
"Ces règles contraignantes ont permis à la MLS de se développer à son rythme avec des finances saines, et de passer sans trop d’encombre la crise sanitaire de 2020, explique l’agent français. Les règles se sont beaucoup assouplies aujourd’hui, et permettent de recruter notamment les meilleurs jeunes". La MLS a effectivement développé plusieurs règles d’exception à destination des jeunes comme le "U22 Initiative" en 2021, qui permet aux clubs de payer trois joueurs de moins de 22 ans jusqu’à 612 500€ par saison. Le "Homegrown contract" offre quant à lui des avantages économiques au club qui signent des jeunes issus de leur centre de formation.

L’Inter Miami mis à l’amende

L’assouplissement des règles salariales de la MLS ne suffit pas pour autant à tout le monde. Dans un monde du football de plus en plus compétitif et encore plus avec la perspective de la Coupe du monde sur le sol américain en 2026, les clubs de la ligue font tout pour attirer les meilleurs joueurs quitte à flirter avec la légalité. L’Inter Miami a écopé d’une amende de deux millions d’euros la saison dernière après que le club dirigé par David Beckham ait dissimulé une partie du salaire de Blaise Matuidi.
L’international français avait été recruté en 2020 par le club floridien malgré trois joueurs désignés déjà présents dans l’effectif. Deux ans plus tôt, le Los Angeles Galaxy avait rusé en recrutant Zlatan Ibrahimovic pour seulement 1,5 millions d’euros la saison, avant de changer son contrat en joueur désigné l’année suivante en lui offrant 7,2 millions.
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Blaise Matuidi sous le maillot de l'Inter Miami.

Crédit: Getty Images

Interrogations sur le contrat de Gareth Bale

Cette saison, le Los Angeles FC a réussi un tour de force en recrutant successivement Giorgio Chiellini à la Juventus, Gareth Bale au Real Madrid et Denis Bouanga en provenance de Saint-Étienne. Si le Gabonais arrive dans la peau d’un joueur désigné, le Gallois a été enregistré comme un joueur "TAM" (Targeted Allocation Money), un budget spécial mis à disposition des clubs dont le plafond est de 1,7 millions d’euros par saison. (Très) surprenant quand on sait que Bale touchait 20 fois plus en Espagne, et qu’il aurait pu bien mieux gagner sa vie en signant ailleurs qu’aux États-Unis.
"Il n’y a personne qui fait les choses plus proprement que le LAFC. Ils n’ont pas du tout contourné les règles, réagit Jérôme Meary. Gareth Bale a consenti à de gros efforts pour rejoindre la MLS car la ligue est désormais attractive, parce qu’il voulait être en forme pour la Coupe du monde qui arrive en fin d’année, et parce que Los Angeles est une destination qui plaît".
"Je me sens floué" a quant à lui réagi Ernst Tanner, le directeur sportif du Philadelphia Union. Ils sont innocents bien sûr (le LAFC), jusqu’à preuve du contraire". Face à ces problèmes récurrents, la rumeur circule que la MLS va encore assouplir ses règles salariales l’année prochaine, en passant de trois à 5 ou 6 joueurs désignés par équipe. De quoi définitivement concurrencer les plus grands championnats européens.
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