Louis Van Gaal (Manchester United) a perdu sur tous les plans

Pour redresser la tête, Louis van Gaal s'est bien essayé à une nouveauté, samedi. Comme tout ce qu'il tente cette saison, cela s'est finalement retourné contre lui. A l’occasion d’un match capital pour son avenir à Stoke City, l'entraîneur néerlandais a choisi de laisser Wayne Rooney sur le banc au coup d'envoi. Une révolution (jamais LVG ne s'était passé volontairement de Wazza) mais rien de choquant : les supporters des Red Devils sont les premiers à critiquer le rendement catastrophique de leur attaquant emblématique, seulement auteur de deux petits buts cette saison. Problème, l'attaque mancunienne est restée impuissante pour le Boxing Day et c'est tout le collectif qui a plongé vers une nouvelle défaite.

Ne pas marquer à Stoke, ce n'était jamais arrivé Manchester United. Mais le poids de l'histoire est bien plus difficile à assumer pour Louis van Gaal si on prend un peu de recul pour observer la série de résultats en cours :

Devant un tel bilan (auquel s'ajoute l'élimination précoce en Ligue des champions), Van Gaal lui-même a bien du mal à affirmer qu'il reste l'homme de la situation pour redresser Manchester United. "C'est plus difficile parce que je fais aussi partie de ces quatre défaites, donc les regards se tournent vers moi, a-t-il reconnu samedi au micro de Sky Sports. Il faut attendre et voir." "Wait and see", une position que David Moyes a longtemps tenu avant de devoir céder sa place avec un bilan similaire. Les deux hommes affichent un ratio de 50% de victoires en Premier League avec Manchester United. Toutes compétitions confondues, ils se tiennent également dans un mouchoir de poche.

Parmi les différences notables, Van Gaal traîne comme un boulet les ratés de son recrutement. Malgré des investissements faramineux, son effectif apparaît toujours déséquilibré. Le technicien néerlandais a fini par critiquer le rendement de deux joueurs qu'il a choisi lui-même, Memphis Depay et Bastian Schweinsteiger. La presse anglaise se fait régulièrement l'écho des frictions entre Van Gaal l'autoritaire et son vestiaire de moins en moins soumis. Dernier épisode en date : selon le Times, Ander Herrera et Juan Mata se préparent à un départ si leur entraîneur est maintenu.

Louis van Gaal n'a de cesse de dénoncer les contre-vérités que les médias feraient circuler sur lui et son vestiaire. Il l'a notamment fait à l'occasion d'une drôle de conférence de presse d'avant Noël. Mais samedi, il a bien dû reconnaître que ses joueurs n'avaient "pas assez osé", qu'ils évoluent en ce moment avec le frein à main. Une situation que le public d'Old Trafford dénonce de longue date, reprochant notamment à ses Red Devils un manque criant d'ambition offensive. La défaite contre Norwich le week-end dernier a marqué un nouveau point dans la rupture entre Van Gaal et les supporters mancuniens.

"Nous nous battons pour l'entraîneur et nous essayons d'avoir des résultats pour renverser la situation." Samedi, les vœux de Noël de Wayne Rooney se sont envolés dès le Boxing Day, malgré une entrée en jeu intéressante. La situation s'empire, le statut de son entraîneur est plus fragile que jamais. "Le club n'a pas besoin de me virer, je le fais parfois moi-même", a fini par lâcher Van Gaal en conférence de presse. Qu'importe de qui vienne l'initiative, cette séparation parait inéluctable.