Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Premier League, 25e journée - Man City-Arsenal : Ni Iniesta, ni mauvais, Suárez veut enfin exploser

Alexandre Coiquil

Mis à jour 03/02/2019 à 14:23 GMT+1

PREMIER LEAGUE - Débarqué cette semaine à Arsenal, Denis Suárez veut enfin franchir un cap en terme de continuité après deux saisons et demie inégales au FC Barcelone. Très polyvalent, l'Espagnol va retrouver son mentor, Unai Emery, qu'il avait avait connu au Séville FC il y a cinq ans. Entre les deux hommes, ça colle.

Denis Suarez during the match between FC Barcelona and Cultural Leonesa, corresponding to the 1/16 final of the spanish King Cuo, played at the Camp Nou Stadium on 05th December 2018 in Barcelona, Spain.

Crédit: Getty Images

On peut avoir du talent et ne pas assez l'exploiter. Cette phrase résume assez bien la carrière de Denis Suárez. Recruté en toute fin de mercato par Arsenal dans le cadre d'un prêt payant avec option d'achat, le milieu offensif va tenter de relancer sa carrière en Premier League, où il a été lancé chez les professionnels avec Manchester City en 2011, au début de la décennie. Le gaucher a exactement six mois pour prouver sa valeur du côté d'Arsenal et faire basculer sa carrière du bon côté. Il faudra être suffisamment performant pour convaincre le club londonien de s'attacher définitivement ses services car le Barça a clairement fait de la "renoventa" en le prolongeant cette semaine.
A 25 ans, c'est un défi très important à titre personnel, et complexe d'un point de vue purement sportif, que s'est lancé le Galicien. Laissé au FC Barcelone par Manchester City il y a exactement six ans, le milieu polyvalent avait fait le tour de la question en Liga, ce qui a expliqué son choix absolu d'aller en PL et de ne pas tenter un prêt à Valence ou ailleurs. Séville (2014/2015), Villarreal (2015/2016), puis Barcelone (2016/2019), son début de parcours lui a permis de se faire les dents dans deux bons clubs de Liga, puis de se les casser en Catalogne où se faire une place est toujours aussi compliqué.
Talentueux, au-dessus du lot techniquement, oui, mais irrégulier depuis son retour en Catalogne en 2016 surtout. Pas formé à La Masia, le joueur n'a jamais réussi à avoir de la continuité dans ses performances. En début de saison, une blessure musculaire l'avait laissé sur le flanc pendant un mois. Valverde avait, lui, attendu fin octobre pour le lancer. A Barcelone, la moindre faiblesse se paye cash.
picture

Denis Suarez et Unai Emery

Crédit: Eurosport

Je pense que pour lui ce sera facile de s'adapter à nous
Pas adapté au 4-3-3, ou au 4-4-2 également utilisé par Ernesto Valverde depuis sa prise de fonctions, Suarez a passé deux ans et demi à essayer de convaincre deux hommes, Luis Enrique et Valverde, de lui laisser sa place dans un onze mécaniquement rôdé. Mais les deux hommes en questions n'avaient pas de place à lui faire. Surtout, ils avaient des préférences pour d'autres.
Joueur de débordement, créateur, à l'aise dans l'axe, le natif de Salceda de Caselas, est un touche-à-tout précieux et plus complet qu'on ne pourrait le penser. Il s'est en tous cas montré plus à l'aise dans l'axe ces derniers mois au Barça, où il a évolué en tant qu'électron libre dans l'entrejeu, ce qui laisse à Unai Emery une multitude de choix pour l'utiliser. Cela tombe bien, le Basque veut en faire son couteau-suisse officiel. "C’est un joueur que je connais bien, il peut jouer à gauche, à droite, dans l’axe comme 10. Je vais l’utiliser dans toutes les positions offensives", a-t-il expliqué cette semaine.
Une question se pose : a-t-il les dispositions pour s'imposer en Angleterre ? D'un point de vue technique et physique, oui, car ses deux années de post-formation à Manchester City (2011-2013) sont passées par-là. "L'Angleterre est beaucoup plus physique, mais sur le terrain c'est pareil", soulignait-il en 2011 à l'aube de sa carrière professionnelle. Pour Unai Emery, le constat est clair : Suarez est fait pour ce championnat, de plus en plus ouvert à des profils comme le sien, que ce soit à Arsenal ou ailleurs. Mesut Özil, son coéquipier chez les Gunners, en est le parfait exemple. En disgrâce, l'international allemand a trouvé en Suarez un concurrent qui va à terme le remplacer.
Passé en Angleterre entre 2011 et 2013, Suarez est en terrain déjà conquis au pays de sa Majesté. Déjà, il connaît les lieux et son temps pas toujours au beau fixe. "Premièrement, il connaît la langue, il sait parler anglais, ce qui est quelque chose d'important pour nous", a logiquement rappelé Emery avant d'expliquer que son vécu européen et son vécu tout court étaient suffisants pour changer de dimension. "Il a joué pour les équipes de jeunes à Manchester City. Il a une énorme expérience en Espagne, avec Séville, Villarreal, avec qui il a joué une demi-finale de Ligue Europa. Il n'a pas toujours été titulaire à Barcelone, mais il a aidé son équipe, joué la Ligue des champions et évolué à très haut niveau avec de grands joueurs dans un club important. Je pense que pour lui ce sera facile de s'adapter à nous."

Le malentendu Iniesta

Ce départ à Arsenal a surtout été l'occasion pour l'Espagnol de renouer avec Unai Emery, l'homme avec qui il a explosé lors de son passage à Séville lors de la saison 2014/2015, probablement sa meilleure à ce jour. Capable de parfaitement exploiter la capacité de percussion de son compatriote, et de lui offrir un système de jeu qui lui convient mieux qu'au Barça avec ses schémas en 4-2-3-1, 4-3-1-2, 3-5-2, 3-4-2-1, le Basque avait une volonté totale de recommencer à travailler avec lui.
Avec le technicien de Fontarrabie à ses côtés, Suarez a de quoi faire une Banega, c'est-à-dire hausser son niveau grâce à une personnalité propre. "Quand j'étais à Séville, Monchi, le directeur sportif de l'époque, m'avait parlé de la possibilité de le ramener, mais je ne le connassais pas", a ajouté Emery. "Il m'avait dit qu'il pouvait progresser dans notre équipe. Et c'est ce qu'il a fait : il est venu, il a joué et il a aidé l'équipe avec ses qualités."
Joueur capable de faires des différences, créateur, redoutable quand il tire au but sur les frappes enroulées, Denis Suarez se retrouve à Arsenal grâce à sa polyvalence. Mais il a souffert de cette dernière. Il y a deux ans, Luis Enrique s'était osé à une comparaison audacieuse entre le Galicien et son coéquipier, un certain Andrés Iniesta. "À long terme, Suárez pourrait remplacer Iniesta, pourquoi pas. Les joueurs évoluent. Il doit continuer à s'améliorer, c'est sûr qu'Iniesta est notre Harry Potter, c'est un magicien et c'est difficile d'en trouver un autre. Mais Denis est sur la bonne voie et j'espère qu'il sera notre futur Iniesta." Cette sortie n'avait pas aidé l'ancien du Celta Vigo à se libérer.
Emery, qui a suivi les progrès de Suarez, s'est, lui refusé à aller aussi loin. "Ce n'est pas bon de faire des comparaisons entre les joueurs. Denis a sa propre personnalité. Je pense que ce n'est pas quelque chose de positif de lui mettre la pression avec une telle comparaison." La stagnation de Suarez, grand fan des années Dennis Bergkamp-Thierry Henry à Arsenal, est-elle due à un problème psychologique ? Pour Emery, circulez il n'y a rien à voir. "Il a un grand caractère, il a la qualité pour jouer ici. Il a de grandes ambitions. Il possède ce désir de progresser car c’est quelqu’un qui aime le football. J'ai une fascination pour tous les créateurs."
Denis Suarez avec le maillot du FC Barcelone
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Plus de détails
Publicité
Publicité