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Manchester City - Pep Guardiola et le spectre de la fin de cycle

Cyril Morin

Mis à jour 23/11/2019 à 14:24 GMT+1

PREMIER LEAGUE - Encore battu dans les grandes largeurs par Jürgen Klopp - et les erreurs arbitrales – lors du choc face à Liverpool (3-1), Pep Guardiola retrouve les batailles de Premier League dès ce samedi face à Chelsea (18h30). Pour combien de temps encore ? Nul ne le sait vraiment même si le cycle du Catalan semble entré dans sa dernière phase.

Pep Guardiola

Crédit: Getty Images

Pep Guardiola remettra-t-il les pieds à Anfield la saison prochaine ? Pas sûr. Dans l’enceinte mythique des Reds, le coach de Manchester City a encore subi une déroute qui laisse des traces (3-1). Comptables d’abord, avec neuf points de retard sur les Scousers après seulement douze journées. Morales ensuite. Les Citizens ont encore mordu la poussière face à l’enthousiasme des hommes de Jürgen Klopp. La répétition des schémas – Liverpool est l’équipe contre laquelle Guardiola présente le pire bilan comptable (1,1 point/match) – commence à poser question. Et laisse planer une ombre sur l’avenir de Guardiola.
La nature a horreur du vide. L’actualité encore plus. Il aura fallu un faisceau de diverses infos pour recentrer le débat sur le futur du Catalan. La défaite à Liverpool donc. L’attente d’un nouveau coach au Bayern Munich où son nom est revenu sur le tapis. Cette lancinante rumeur l’envoyant à terme à la Juventus. La trêve internationale, toujours propice aux fantasmes, a fini d’emballer le cadeau empoisonné : Pep Guardiola vit peut-être ses derniers mois à la tête de Manchester City.

Un totem d’immunité encore légitime

Face à ces agitations, un fait, déjà : le Catalan dispose d’un contrat jusqu’en 2021 avec les Citizens. Contrat qu’il avait prolongé en 2018, tout en y ajoutant les précautions d’usage : "On a signé trois ans mais les résultats dicteront ce qu’il se passera dans le futur, avait-il expliqué. Si on n’arrive pas à durer et à être là pour gagner les titres - c’est la chose la plus importante, être là en avril ou mai quand les titres se gagnent -, on sait qu’en tant qu’entraîneur on est toujours dans une position dangereuse".
Dangereuse mais pour l’instant encore très confortable. Chez les Citizens, son apport a été tel que personne ne semble remettre en cause son totem d’immunité. Logique. Entre le technicien et City, le mariage s’est finalement fait rapidement. L’ancien cerveau du Barça a adopté la ville – au point d’y acheter une maison - et le club naturellement. Les propriétaires emirati voulaient du Guardiola ? Ils l’ont eu. Avec toutes les phases habituelles.
D’abord, celle de la construction. Des moyens XXL pour un effectif long comme le bras mais surtout taillé sur mesure pour Guardiola. C’est la phase qui a pris le plus de temps. Parce qu’il fallait s’adapter à la rude Premier League où les matches sans sont sanctionnés plus qu’ailleurs. Parce qu’il fallait aussi bousculer les habitudes anglo-saxonnes et imposer sa vision des choses à un groupe rapidement réceptif.
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Pep Guardiola

Crédit: Getty Images

Genèse, révélation et exode

Une fois la construction achevée, ce sont des louanges logiques qui ont couvert les Skyblues. Dire que Guardiola a dynamité la Premier League n’est pas usurpé. Jamais l’Angleterre n’avait vu une équipe si radieuse allier aussi fréquemment séquences collectives brillantes et victoires à gogo. Même un Liverpool record la saison passée y a laissé ses plumes.
Est-on encore dans cette phase ? Le Guardian y est allé de sa théorie : avec Guardiola, c’est une relation en trois temps. Divins, évidemment. D’abord la Genèse puis la Révélation avant l’Exode. Affirmer qu’on s’approche de la dernière n’a rien d’absurde.
Dans sa carrière, il a toujours été au bout de ses engagements contractuels, quittant les clubs libre et souvent en très bons termes. Mais les durées ne mentent pas.
  • 2008-2012 : 4 ans au Barça
  • 2013-2016 : 3 ans au Bayern Munich
Cette saison, c’est déjà sa quatrième année à Manchester City. Quand on sait que la méthode Guardiola a tendance à user les joueurs mais aussi les membres du club tant le niveau d’engagement demandé est élevé - tiens, ça ne vous rappelle personne ? -, la tentation de dessiner les contours d’un départ en fin de saison serait tentant.

Le paradoxe C1

Tentant mais prématuré. Car une obsession continue de trotter dans le crâne du Catalan : reconquérir la Ligue des champions. Avec une autre équipe que le FC Barcelone de Lionel Messi, histoire d’éloigner ce reproche stupide liant sa réussite à l’unique présence de la Pulga.
C’est le paradoxe de son passage à City : réussir à régner rapidement sur l’Europe avec une équipe qui doit d’abord se construire un ADN sur la scène continentale. En octobre dernier, il incitait les suiveurs à ne pas mettre la charrue avant les bœufs : "Les gens parlent de la Ligue des champions comme d’un objectif. Mais nous ne sommes pas prêts", avait-il expliqué. Ses récents échecs, notamment face à Tottenham la saison passée, ont prouvé que l’édifice Guardiola n’avait rien d’anti-sismique.
Au fond, l’absence du titre national, garantie quasi-constante avec Guardiola (huit titres de champion en dix saisons) ne serait pas rédhibitoire en fin de saison. A condition de progresser, sans même parler de gagner, sur la scène européenne. Un nouvel échec cuisant avec les Citizens pourrait accélérer son destin. D’autant qu’à l’été 2020, à l’issue de l’Euro, certains postes de sélectionneurs devraient se libérer. Il l’a déjà annoncé, c’est une fonction qu’il aimerait exercer dans sa carrière. Histoire de démarrer encore un nouveau cycle ?
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