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Mercato - Bilan de la Premier League : Ce n'est plus ce que c'était

Cyril Morin

Mis à jour 08/08/2019 à 22:10 GMT+2

MERCATO - D’habitude si enclin à paniquer et acheter au prix le plus fort de nombreux joueurs, la Premier League est restée presque sage lors du Deadline Day. Une attitude qui symbolise finalement assez bien un mercato calme et "avare" en mouvements cet été de l’autre côté de la Manche. Pour le plus grand malheur des autres championnats, la Ligue 1 en tête.

Un supporter de Newcastle tend un billet de banque

Crédit: Getty Images

Vous avez guetté toute la journée le moindre mouvement. La folie de Manchester United pour Moussa Dembélé ? La tentative de dernière minute de West Ham à 30 millions d’euros sur Morgan Sanson ? Le transfert excitant de Paulo Dybala à Tottenham ? Ou même l’arrivée de Philippe Coutinho pour se relancer dans un championnat qu’il connaît parfaitement ? Alors vous vous êtes fait piéger. Nous aussi. Et le monde du football dans son ensemble.
Cette Deadline Day, si souvent propice aux mouvements XXL, aura été finalement très calme. Giovani Lo Celso à Tottenham avec un prêt à option d’achat à 70 millions, Ismaïla Sarr pour près de 35 patates à Watford, l’arrière-gauche Kieran Tierney à Arsenal pour 27 briques ou le retour d’Andy Caroll à Newcastle. Voilà pour les frissons. On a connu plus sonnant et trébuchant.

Le milliard dépensé mais un volume en baisse

Cette dernière journée sans folie a été le symbole finalement d’un marché anglais très calme cet été. Heureusement - ou pas d’ailleurs-, certaines choses ne changent pas. Des millions dépensés à tout va pour des joueurs qui ont encore beaucoup à prouver à ce niveau, c’est encore arrivé en 2019 : Sébastien Haller (40 millions), devenu le transfert le plus cher de l'histoire de West Ham, Joelinton (44 millions, Newcastle) voire Youri Tielemans (45 millions, Leicester).
Des sommes folles qui ont - encore - permis au Royaume de passer allégrement la barre du milliard d’euros dépensé (1,503 milliard, soit une moyenne de 75 millions par club). Mais, dans le détail, on s’aperçoit surtout que le nombre de mouvements a chuté. 249 arrivées sont à dénombrer cet été, un total inférieur aux cinq dernières années.
Le nombre d’arrivées par été :
  • 2019-2020 : 249
  • 2018-2019 : 264
  • 2017-2018 : 315
  • 2016-2017 : 302
  • 2015-2016 : 337

Des géants aux projets clairs et moins fous

La première raison de ce ralentissement est à chercher du côté des ténors. Tenant du titre et d’habitude si actif sur le marché, Manchester City s’est "contenté" de Rodri et Joao Cancelo pour renforcer son onze. On ne change pas une équipe qui gagne et déjà ultra-complète. Même logique pour Liverpool qui n’a pas bougé d’un iota. Pour les deux, ce mercato n’est que la continuité des projets Guardiola et Klopp enclenchés il y a plusieurs saisons désormais et dont il serait compliqué d’affirmer qu’ils vont droit dans le mur.
Finalement, ce sont les outsiders, ceux qui rêvent de renverser la hiérarchie, qui se sont activés. Tottenham a mis fin à son inertie passée en signant à des postes clés des joueurs censés apporter un vrai plus (Giovani Lo Celso, Tanguy Ndombélé ou Ryan Sessegnon). Arsenal a complété son attaque de feu avec Nicolas Pépé tout en complétant intelligemment son effectif (Tierney, Ceballos, David Luiz). Quant à Chelsea, pas le dernier pour lâcher des livres, l’interdiction de recrutement a au moins limité les prises de risque.
C’est finalement le rendement des recrues de Manchester United qui sera le plus observé. Encore. Avec 159 millions dépensés, les Red Devils sont juste derrière City en termes de dépenses. Mais c’est presque un all-in sur trois joueurs : Harry Maguire (87), Aaron Wan-Bissaka (55) et Daniel James (17). Parfait pour compléter les manques d’un effectif encore bancal. Suffisant pour lutter pour le titre ? Rien n’est moins sûr…
Les cinq plus gros transferts de l'été en Premier League

Hazard est parti, la Ligue 1 ne se frotte plus les mains

Finalement, le transfert majeur de l’été outre-Manche s’est fait dans le sens des départs. L’une des meilleures individualités de la saison passée, la meilleure probablement sur les cinq dernières années, a fait le choix de quitter son cocon londonien pour tenter enfin sa chance au Real Madrid. Symbolique d’un championnat encore ultra-attractif mais dont les stars se détournent progressivement. Romelu Lukaku a suivi la même voie qu’Eden Hazard, imitant au passage les Thibaut Courtois, Philippe Coutinho, Diego Costa qui ont préféré, pour diverses raisons, quitter le Royaume. Et Paul Pogba pourrait suivre…
Que reste-t-il pour incarner l’image de la Premier League désormais ? Qui reste-t-il plutôt ? Probablement les meilleurs coaches du monde, c’est vrai. Mais hormis Sergio Agüero, Virgil van Dijk, Kevin de Bruyne ou Mohamed Salah, les stars ultra-internationales, du calibre du trio Messi-Ronaldo-Neymar, semblent se détourner du championnat anglais. On ne parle pas de niveau sportif, mais bel et bien d’image. Dans cette catégorie, la Premier League et ses chocs à gogo semblent pouvoir faire fi des étoiles les plus brillantes de la planète foot. Et c’est presque tant mieux.
Voilà donc la page du mercato tourné chez nos amis anglais. La reprise des hostilités dès vendredi va permettre d'oublier rapidement ce marché estival plat. En France aussi, on reprend dès vendredi. En France aussi, c’est un mercato calme qui n’attend qu’à s’animer. Voilà bien le mal français. La Ligue 1 n’attendait que ça : des millions venus d’Angleterre claqués sur des jeunes à fort potentiel ou des joueurs plus confirmés en attente d’expatriation (Traoré, Sanson, Kurzawa, Sabaly, Bensebaïni, Léa-Siliki, Konaté ou Oudin). Cet argent-là n’arrivera pas. Et les clubs français vont devoir s’en accommoder.
(Tous les montants mentionnés sont issus de Transfermarkt)
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