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Premier League : les cinq enseignements des débuts de l'ère Tuchel avec Chelsea

Louis Gilles

Mis à jour 04/02/2021 à 20:15 GMT+1

PREMIER LEAGUE - Une dizaine de jours après sa nomination sur le banc de Chelsea, Thomas Tuchel a déjà dirigé deux rencontres avec les Blues. Si son arrivée est encore récente, certains enseignements peuvent déjà être tirés après cette première semaine. Retour en cinq points sur les débuts de l'Allemand avec son nouveau club.

Chelsea boss Thomas Tuchel

Crédit: Getty Images

On a retrouvé le Tuchel charismatique et charmeur

"Être entraîneur de Chelsea sur un match de Premier League, c'est incroyable, et en même temps c'est fou ! Ces derniers jours ont été assez fous". Voilà les mots de l'entraîneur allemand en marge de son premier match mercredi dernier face à Wolverhampton (0-0). L'ancien coach du PSG sait comment charmer son monde et comment plaire : entre larges sourires, enthousiasme débordant et respect affiché pour son prédécesseur Frank Lampard, légende du club, Tuchel a saisi où il mettait les pieds.
S'exprimant déjà dans un anglais parfait, le technicien s'est aussi montré charmeur avec ses joueurs, qu'il veut avant tout concerner au maximum. "J'ai dû faire des choix durs et injustes, car après un seul entraînement où tout le monde était très concentré, comment pourrais-je décider qui mérite le plus de jouer ?", a-t-il déclaré avant sa première rencontre, mettant l'accent sur la mobilisation générale avec le sourire. Pas de doute à ce niveau-là : le Thomas Tuchel séducteur des débuts est bien de retour.

Du changement dans la continuité

Tuchel a également conscience qu'il lui faudra du temps pour imposer durablement sa patte sur l'identité de jeu de Chelsea. En attendant, inutile de bousculer de manière trop importante l'effectif en place. La hiérarchie globale reste donc inchangée : Azpilicueta est toujours le capitaine des Blues, Mendy reste titulaire dans les buts et le duo Jorginho-Kovacic est en place au milieu de terrain, en attendant le retour de N'Golo Kanté.
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Thomas Tuchel the head coach / manager of Chelsea looks on with a banner for former head coach / manager Frank Lampard above him during the Premier League match between Chelsea and Wolverhampton Wanderers at Stamford Bridge on January 27, 2021 in London,

Crédit: Getty Images

Statistique plus révélatrice de ce changement "en douceur" pour l'instant : sur les 11 titulaires du dernier match dirigé par Lampard en Premier League, 10 ont joué la première rencontre de Tuchel (et sept étaient titulaires). L'Allemand a utilisé 16 joueurs lors de ses deux premiers matches, misant donc sur une colonne vertébrale déjà en place tout en découvrant le plus possible la qualité de ses joueurs en compétition, et en tentant de donner du temps de jeu au plus grand nombre. Il faudra donc encore attendre un peu avant de voir une véritable équipe-type du nouvel entraîneur de Chelsea.

Une adaptation tactique, même en plein match

C'était un des premiers faits marquants de la première composition de Tuchel : le système en 3-4-2-1, cette espèce de sapin de Noël ayant vocation à presser l'adversaire assez haut et disposer d'une grande variété offensive. Une tactique mettant surtout l'impact sur les joueurs de couloir : Ben Chilwell à gauche, et Callum Hudson-Odoi à droite, joueur le plus en vue de la rencontre chez les Blues. Le même système a été reconduit pour le deuxième match de l'Allemand face à Burnley (2-0), donnant tout de même une indication de la volonté stratégique qu'il souhaite mettre en place avec Chelsea.
Mais ce qui a aussi marqué lors de la première sortie de Tuchel, c'est sa capacité à changer de tactique en pleine rencontre. A la mi-temps du match contre les Wolves, l'ancien de Dortmund a décidé de passer à une défense à 4 avec des latéraux très écartés et offensifs, pour mettre une grande pression sur l'adversaire. Similaire à ses débuts avec le PSG, où la formation parisienne était capable d'évoluer dans plusieurs systèmes différents, l'Allemand compte donc sur la versatilité de ses joueurs et sur leur polyvalence afin d'évoluer dans des systèmes tactiques variés et différents.

Un jeu centré sur la possession

79% de possession de balle contre Wolverhampton, puis 71% face à Burnley : la volonté tactique de Tuchel est claire. L'idée est avant tout de maîtriser le ballon et d'en faire bon usage sans se précipiter. Contre les Wolves, son équipe a d'ailleurs réalisé 820 passes, alors que la moyenne du club cette saison était de 563. L'Allemand veut que les attaques de son équipe prennent du temps pour bien étirer l'adversaire et le faire courir pour profiter ensuite de ces espaces. Preuve de la patience demandée par Tuchel à ses joueurs : à la suite de cette séquence de 16 passes débouchant sur un tir de Ziyech, on voit le technicien crier "No rush" (pas de précipitation). Comme un symbole du jeu désiré pour l'attaque des Blues.
Néanmoins, ce jeu de possession peut déjà trouver quelques limites dans l'inefficacité de ses joueurs devant la cage adverse. En deux rencontres, les joueurs de Chelsea ont tiré 33 fois, pour seulement deux buts, venus de deux défenseurs. Comme quoi, les problèmes offensifs incarnés par le maladroit Timo Werner ne vont pas se résoudre en un claquement de doigts, et c'est un premier axe de progression majeur sur lequel Thomas Tuchel devra travailler.

Zouma, Alonso, déjà quelques choix forts

C'est sûrement le seul vrai choix marquant de l'Allemand pour l'instant. Marcos Alonso, boudé par Lampard qui lui reprochait son manque d'implication, n'était plus apparu dans le groupe de Chelsea depuis le 26 septembre et un match à West Bromwich Albion au cours duquel il avait été sorti à la mi-temps. Tuchel a décidé de le sortir du placard. Et avec lui l'Espagnol a été sur le banc lors de la première rencontre, puis titulaire face à Burnley au poste de piston gauche, celui où il a tant brillé lors de la saison du dernier titre des Blues en 2016-2017. Résultat : une performance solide ponctuée par un but génial, d'une reprise de volée puissante après un amorti de la poitrine et un jongle de la cuisse dans la surface adverse. Un retour express au haut niveau pour le gaucher !
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Thomas Tuchel, Marcos Alonso et Christian Pulisic (Chelsea)

Crédit: Getty Images

Kurt Zouma quant à lui, est peut-être celui à qui la récente nomination de Tuchel pourrait nuire le plus. Roc sous Lampard, qui l'utilisait très régulièrement en défense, l'international français n'est pas encore apparu sous les ordres de l'Allemand, remplacé par son compatriote Antonio Rüdiger, qui retrouve une place de titulaire dans la défense des Blues. Avec deux clean sheets en deux rencontres, il faudra à Zouma du travail pour convaincre son nouvel entraîneur de le faire jouer et pourquoi pas postuler à une place en Bleu pour l'Euro, objectif affiché du joueur.
L'arrivée de Thomas Tuchel est donc pour l'instant un mélange mitigé, avec tout de même de grands motifs de satisfaction et d'espoir pour les fans de Blues. Sans grande surprise, le technicien sait se faire aimer et sait sur quels leviers appuyer pour charmer les fans et la direction du club. Mais, comme au PSG, c'est surtout sur la durée qu'il pourra être jugé, et sur sa capacité à mobiliser ses joueurs dans les grands rendez-vous. Le board de Chelsea n'est pas réputé pour sa grande patience, et Tuchel devra vite obtenir des résultats satisfaisants. Ça peut passer par le déplacement à Tottenham jeudi (21h00), et un premier choc de Premier League pour l'Allemand, qui doit déjà avoir hâte de s'affronter aux grands d'Angleterre.
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