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Premier League vs COVID : L'inquiétude renaît

Philippe Auclair

Mis à jour 16/12/2021 à 15:56 GMT+1

PREMIER LEAGUE – Alors que les cas de Covid se multiplient en Angleterre et que le variant Omicron circule activement dans le Royaume, la Premier League se retrouve encore une fois face au défi de la pandémie. Et avant son traditionnel marathon des fêtes de fin d'année mais aussi dans cette saison particulière avant le Mondial 2022, ce n'est pas anodin, comme nous l'explique Philippe Auclair.

COVID-19 advice is seen at Turf Moor prior to the Premier League match between Burnley and Watford at Turf Moor on December 15, 2021 in Burnley, England.

Crédit: Getty Images

Cinq matches ont déjà été reportés en l'espace de cinq jours : Brighton-Tottenham, Brentford-Manchester United, Burnley-Watford, Leicester-Tottenham et Manchesrer United - Brighton. A ces rencontres doivent s'ajouter le match d'Europa Conference League entre les Spurs et le Stade Rennais, ainsi que celui de Coupe de la League féminine entre Manchester City et Leicester: le premier pourrait être annulé, le second sera repoussé à Dieu sait quand.
Oh - et deux matches de Championship, aussi, Millwall-Preston et Reading-Luton, tandis que Gillingham (League One, D3) a fermé son stade et annoncé que tout son staff avait été renvoyé chez lui. Enfin - enfin pour le moment -, ce jeudi matin, Thomas Frank, entraîneur de Brentford (treize nouveaux cas positifs), a demandé que l'on reporte l'intégralité des matches de Premier League et de Coupe de la League censés se jouer ce week-end et la semaine prochaine. A part ça, madame la Marquise?
Hormis Leicester, Tottenham, Manchester United et Watford, Aston Villa et Brighton ont révélé que plusieurs membres de leur effectif et de leur encadrement avaient eux aussi contracté le virus. Quarante-deux cas de COVID ont été recensés lors de la dernière série de tests hebdomadaires effectués en PL, le total le plus élevé qu'on ait recensé depuis la reprise du football anglais après le premier confinement, le 17 juin 2020.
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COVID-19 stewards during the Premier League match between Chelsea and Manchester City at Stamford Bridge on September 25, 2021 in London, England.

Crédit: Eurosport

Le "tsunami omicron"

Ces chiffres sont préoccupants, mais pas surprenants, et personne ne serait étonné qu'ils deviennent encore plus inquiétants dans les jours qui viennent. La Grande-Bretagne, qui avait déjà vécu une fin d'été et un automne bien plus meurtriers que le reste de l'Europe, est frappée de plein fouet par le "tsunami omicron". Ce 15 décembre, on y dénombrait 78 610 nouveaux cas de COVID, battant ainsi de 10 000 (!) le triste record journalier établi le 8 janvier dernier. Ce record ne tiendra pas longtemps. Il aura vraisemblablement été pulvérisé lorsque vous lirez ces lignes. Le "véritable" nombre d'infections est en fait actuellement estimé à 200 000 par jour par le Ministère britannique de la santé.
Or la plupart de ces nouveaux cas affectent les moins de 35 ans, la catégorie de la population la plus rétive à la vaccination, puisque plus d'un quart des Anglais de cette tranche d'âge n'ont toujours pas reçu leur première dose. C'est aussi la catégorie d'âge à laquelle appartiennent quasiment tous les footballeurs de Premier League, dont 32% n'étaient toujours pas complètement vaccinés à la mi-octobre, pour des raisons que la raison ignore.
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Doctor Gino Amato prepares to administer a dose of the Pfizer/BioNTech covid-19 vaccine at a vaccination centre set up at Premier League club Tottenham Hotspur's football stadium in London on June 20, 2021.

Crédit: AFP

Le double discours de Moyes qui passe mal

Certains clubs, comme Liverpool, ont fait pression sur leurs joueurs pour qu'ils ne repoussent pas les seringues, avec succès. D'autres, comme West Ham, ont laissé leurs employés libres de faire leur choix, comme leur manager David Moyes l'a révélé de manière bien malhabile avant le match des Hammers contre Arsenal. "On parle tellement de 'diversité', dit-il. Si nous voulons de la diversité, les gens doivent pouvoir faire le choix d'avoir la piqûre ou pas. Nous devons respecter tout le monde". Un message que la Premier League a très moyennement apprécié, d'autant plus que le même Moyes s'était prononcé en faveur de l'introduction d'un passeport vaccinal pour les supporters souhaitant se rendre au stade il y a une semaine de cela.
Face à cette situation de crise, et face à la certitude qu'elle empirera alors que le championnat d'Angleterre va entrer dans son traditionnel sprint-marathon des fêtes de fin d'année, avec cinq journées programmées entre le 14 décembre et le 3 janvier, la Premier League a décidé de remettre en place une partie des dispositifs qui avaient été adoptés au plus haut pic de la pandémie.
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Un poteau de corner nettoyé en Premier League

Crédit: Eurosport

Impossible de revivre le printemps 2020 cette saison

Les joueurs et les membres du staff technique de ses clubs doivent à nouveau se soumettre à des tests antigènes quotidiens. Le protocole de distanciation physique est rentré en vigueur dans ces clubs dont un minimum de 15% des employés n'ont pas reçu deux doses de vaccin. Aucun joueur ne peut demeurer plus de quinze minutes dans une salle de soins. Le port du masque est obligatoire lorsqu'on se déplace dans le centre d'entraînement. Et si on n'est pas allé plus loin, c'est bien parce que la PL s'est donné pour mot d'ordre the show must go on.
Revivre le hiatus du printemps 2020 ? Jamais de la vie. Quelque suspension que ce soit du programme de matches, fût-elle provisoire, déclencherait un cauchemar logistique pour le football anglais. Un calendrier déjà surchargé a dû être ajusté pour faire une place à la Coupe du monde qui se déroulera au Qatar du 21 novembre au 18 décembre 2022 : la présente saison de PL prendra fin le 22 mai, six jours avant la finale de la Ligue des champions qui se jouera à St Pétersbourg, pour reprendre le 6 août.
Autant dire que, quand l'on prend en compte les quatre semaines de vacances requises par les règlements des instances et le temps nécessaire à avoir une pré-saison qui mérite ce nom, l'engorgement de matches au printemps est une impossibilité, d'autant plus que les sept clubs anglais engagés dans des compétitions européennes le seront encore en février, si tant est que l'UEFA n'attribue pas une victoire 3-0 sur tapis vert à Rennes après le report sine die de leur dernier match de poule contre les Spurs.
Mais tout cela, c'est ce que désire la Premier League, pas ce que la réalité va lui dicter. Rien ne garantit que le spectacle qu'elle offre aujourd'hui, avec ses arènes bondées de spectateurs dont presque aucun ne porte de masque, ses jauges à 100% et ses contrôles sanitaires quasi-inexistants, résiste au "tsunami omicron" prédit par les autorités britanniques, puisque l'Angleterre, une fois de plus, est le leader européen dans un nouveau type d'infection. Tout, en fait, suggère le contraire. Tout, en fait, devrait faire trembler le football anglais. Mais que peut-il faire d'autre que fermer les yeux et croiser les doigts ? La peur, c'est vrai, n'est pas forcément la meilleure conseillère.
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