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Tiki-taka ou kick and rush : comment Guardiola s’est encore adapté avec Manchester City face à Arsenal

Vincent Guiraud

Mis à jour 27/04/2023 à 18:25 GMT+2

PREMIER LEAGUE– Face à Arsenal, et dans le choc pour le titre en Angleterre, Manchester City a été impitoyable (4-1). Grâce à une adaptation tactique permanente et une nouvelle manière de sortir du pressing des Gunners, l’équipe entraînée par Pep Guardiola a une nouvelle fois été la plus forte. L'entraîneur catalan avait savamment préparé son plan et peut se satisfaire de ce nouveau coup de génie.

Pep Guardiola heureux après la victoire de Manchester City face à Arsenal en Premier League le 26 avril 2023.

Crédit: Getty Images

C’est une scène qui est sans doute passée inaperçue dans la folie qui s’est emparée de l’Etihad Stadium après l’ouverture du score de Manchester City face à Arsenal. On joue alors la 6e minute de jeu. Kevin De Bruyne, après un jeu en pivot et une passe magnifique d’Erling Haaland, vient de mettre son équipe sur orbite. Les Citizens mènent 1-0 dans ce choc pour le titre de Premier League et les supporters des Skyblues jubilent.
Sur son banc, après une joie de (très) courte durée, Pep Guardiola convoque son gardien Ederson. S’en suivra un dialogue plutôt musclé avec le gardien brésilien durant lequel le Catalan semble faire quelques reproches à Ederson. Mais alors quelle mouche a bien pu piquer Guardiola ? Qu’avait-il à reprocher à son gardien à ce moment-là du match ?
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Pep Guardiola au cours de sa discussion avec Ederson lors de Manchester City - Arsenal.

Crédit: Getty Images

Relance courte ou long ballon ? Le pragmatique Guardiola avait choisi

Pour comprendre cette petite altercation, et tenter de trouver une explication à ces remontrances, il faut rembobiner quelques secondes avant l’ouverture du score. Sur cette action qui débouchera sur le premier des deux buts de KDB, City récupère le ballon après une passe trop longue de Thomas Partey. S’ensuit alors une petite minute de possession des SkyBlues, séquence durant laquelle le gardien citizen va toucher à trois reprises le ballon, le conservant même plusieurs secondes, comme pour attendre une solution de relance courte.
Face aux locaux, les Gunners pressent haut dans ce début de partie. Quatre joueurs d’Arsenal sont même dans les 20 derniers mètres de City au moment où Ederson, un peu par défaut, sert John Stones sur la droite de la surface. Le défenseur central, pris à la gorge par le pressing des visiteurs, décide alors d’allonger un long ballon vers Haaland, présent dans le rond central. Le géant norvégien, à la lutte avec Rob Holding, contrôle parfaitement le cuir avant de lancer KDB vers le but et donc vers l’ouverture du score. En deux passes, City vient de passer de sa ligne de but au filet adverse.
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Kevin de Bruyne et Erling Haaland, intenables face à Manchester City

Crédit: Getty Images

Dans sa discussion avec son gardien, Pep Guardiola semble lui reprocher de ne pas avoir allongé le ballon plus tôt dans l’action, pour jouer vers Haaland, souvent en un contre un face à Gabriel ou Holding sur ces phases-là. Pour l'entraîneur catalan, adepte du tiki-taka et de la relance courte depuis le début de sa brillante carrière sur les bancs, cette demande peut paraître surprenante. Mais elle est en réalité pragmatique et dit tout du génie et de la compréhension du jeu de l’ancien coach du Bayern et de Barcelone.
Quand il y a un pressing haut, ce sont les longs ballons qui peuvent être intéressants
"Aujourd'hui, c'était un match où nous nous attendions à un pressing haut de la part d'Arsenal", expliquait après coup Pep Guardiola en conférence de presse. "Et quand il y a un pressing haut, ce sont de longs ballons et des seconds ballons qui peuvent être intéressants. Dans cette position, Erling est une menace incroyable et sa connexion avec Kevin est extraordinaire. On a essayé de l’utiliser autant que possible". Une connexion, qui, à la 53e minute de jeu offrira un doublé à De Bruyne et scellera définitivement l'issue du match.
Après la rencontre et au micro de BT Sport, l’homme du match reconnaissait également que tout ça avait été savamment préparé. "On s'était entraînés un peu sur les dégagements de six mètres, comment on pouvait gérer ça et nous créer des occasions. Comme ils défendaient en individuel, il fallait jouer plus long parce que nous n'avions pas les espaces pour jouer nos passes courtes" expliquait le meneur de jeu belge. Avant de poursuivre son raisonnement, sur son positionnement tactique un peu particulier pour défier le leader de PL : "D’habitude, on joue avec deux joueurs en position de numéro 8. Face à Arsenal, on s’est adapté et moi j’ai plutôt occupé l’espace libre car Partey et Xhaka exerçaient un bon pressing sur Gundogan et moi au milieu".

Un plan parfaitement préparé et maîtrisé

"On avait énormément de pression et c'était difficile de jouer notre jeu de passes habituel et on a essayé d'y remédier en jouant sur Erling" confirmait également John Stones, auteur de l’avant dernière passe vers le cyborg sur l’ouverture du score du numéro 17 de City. Une situation répétée à plusieurs reprises par les Citizens au cours de la partie. Preuve de cette adaptation, les 36 ballons touchés par Haaland au cours du match. Un chiffre anormalement élevé pour le Norvégien qui termine parfois les matchs en ayant vu moins de 15 fois le cuir. Une statistique révélatrice des changements apportés par l'entraîneur catalan pour ce choc à l’Etihad.
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Manchester City jubile après sa démonstration contre Arsenal

Crédit: Getty Images

Face à Arsenal, dans le match le plus important de sa saison de Premier League, Pep Guardiola s’est une nouvelle fois réinventé et a mis de côté, de manière très pragmatique, son obsession de relance courte. Devant une équipe d’Arsenal adepte du contre pressing, pourtant l’une des marques de fabrique des équipes de Guardiola, les Citizens se sont adaptés, utilisant le "kick and rush" pour se sortir de la nasse des Gunners. Déjà au match aller, Manchester City n'avait pas hésité à laisser le ballon à Arsenal, pour le résultat que l'on connait (victoire 1-3 de City). Après l’évolution du positionnement de John Stones, tantôt défenseur central, tantôt milieu de terrain, qui avait permis à City il y a quelques mois de se trouver une nouvelle stabilité, c’est un nouveau coup de génie du catalan.
Mikel Arteta qui a reconnu avoir été battu "par une meilleure équipe", n’avait peut-être pas vu le coup venir. Disciple de Guardiola pendant ses années en tant qu’adjoint sur le banc de City, l'entraîneur espagnol a été surclassé par son maître. Guardiola a une nouvelle fois prouvé, s’il le fallait encore qu’il est bien l’un des entraîneurs les plus forts de l’histoire du jeu.
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