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Manchester United - Erik ten Hag sur le cratère de Manchester

Cyril Morin

Mis à jour 06/12/2023 à 13:37 GMT+1

La situation est explosive à Manchester, avant le duel de ce mercredi face à Chelsea (21h15). Alors que plusieurs médias sérieux avaient affirmé qu'Erik ten Hag avait perdu une partie de son vestiaire, les journalistes concernés ont été interdits de conférence de presse mardi. Face à la tempête, le Néerlandais a décidé d'imposer une ligne, seul contre tous, ou presque.

Mais pourquoi City n'avance plus ?

A l'heure de faire le bilan de la saison de Manchester United, il sera peut-être difficile de mettre le doigt sur le jour précis où l'engrenage s'est déclenché, où la chute fut précipitée ou, à l'inverse, le sursaut fut impulsé. On parlera de match référence ou d'une défaite synonyme de tournant, probablement. On aura peut-être plus de mal à identifier ce mardi 5 décembre comme une date charnière de la saison mancunienne. Pourtant, dans le "storytelling", terme si fourre-tout et donc si précieux en 2023, tout a déjà basculé.
Mardi, c'est une décision forte qu'a prise le département presse de Manchester United en décidant d'exclure les journalistes de Sky Sports, Manchester Evening News, ESPN et The Mirror de la conférence de presse en amont du duel brûlant face à Chelsea mercredi (21h15). Quatre médias bien informés sur les Red Devils, souvent très sérieux dans leur traitement, mais qui avaient eu un tort : publier simultanément des articles évoquant la perte d'influence d'Erik ten Hag sur son vestiaire, avec des membres du staff et des joueurs de moins en moins convaincus par la méthode, parfois rugueuse, du Néerlandais.

Une guerre qu'on ne gagne jamais

Pour se justifier, Manchester United a rétorqué que le club n'avait pas été consulté en amont de la publication, histoire de donner sa version de l'histoire. "Ils auraient dû venir à nous d'abord et ne pas imprimer ces articles dans notre dos, a ainsi exposé ten Hag mardi en conférence de presse. On a une bonne relation mais je pense qu'ils devraient venir nous voir d'abord pour que nous ayons une discussion professionnelle à ce sujet." Chacun se fera son avis sur la question même si Manchester Evening News, en couvrant cette interdiction, a rappelé qu'un article sur le même thème publié le mois dernier n'avait pas eu de telles répercussions.
Le constat reste le même ce mercredi : ten Hag est parti dans une guerre qu'on ne gagne pas dans sa position, surtout en Angleterre. S'attaquer à la presse, c'est s'en prendre au mauvais ennemi. La charge mentale émanant de la presse peut lessiver des entraîneurs mais la vérité, la seule, ne vient toujours que des terrains. C'est justement là que le bât blesse.
Cette saison, Manchester United a déjà perdu 10 matches. La force des symboles est terrible : c'est la première fois que MU franchit cette barre aussi tôt dans la saison depuis 1973-1974, année de relégation du vénérable club mancunien. On est encore loin de cette éventualité mais après 14 journées, le club pointe déjà à 5 points du Top 4, doublé par des équipes autrement plus séduisantes (Aston Villa ou Tottenham).
Le club m'a demandé de faire tout ça
Battu par Newcastle dimanche (1-0), le manager des Red Devils avait réclamé de la personnalité et de la solidarité. "Cette équipe est résiliente, on l'a vu après la défaite face à City (0-3), on avait subi une grosse défaite mais on a fait corps, expliquait-il à TNT Sports. On a un plan et on doit continuer."
Cet optimisme a donc été largement nuancé par les commentaires émanant du vestiaire parus ce mardi. "Il y a toujours des joueurs qui ne sont pas contents de jouer, comme partout ailleurs, mais ils doivent attendre leur chance et elle peut arriver, a-t-il tenté d'expliquer mardi. Mais je n'ai aucun problème avec mes joueurs." Dans son argumentaire, les prestations encourageantes face à Everton (0-3) et Galatasaray (3-3) sont des preuves d'un vestiaire qui ne l'a pas lâché. Est-ce suffisant pour survivre à une énième crise, ou plutôt à un mal-être durable dont personne ne semble trouver la cause ?
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"Il y a quelque chose qui est vicié, pourri, à Manchester United"

Dans cette bataille contre la fatalité, ten Hag est seul contre tous, ce qui indique aussi que sa part de responsabilité ne doit pas faire oublier celle des autres. Si le recrutement imposé par ten Hag (Hojlund, Anthony, Mount, Weghorst) ces derniers mois fait autant parler, c'est aussi parce qu'il incarne le seul décideur du club. Même constat dans l'affaire Jadon Sancho. Au bout du compte, le Néerlandais apparaît comme omnipotent, ce qui n'est jamais bon dans un club aussi politique que MU.
Pour autant, ten Hag pense le processus nécessaire. Parce que c'est exactement ce pourquoi il a été choisi. "Le club m'a demandé de faire tout ça, a-t-il encore détaillé. Avant que j'arrive, il n'y avait pas la bonne culture dans l'équipe. J'ai dû fixer des standards, c'est ce que j'ai fait. Ce n'est pas lié à une erreur, c'est un long processus pour arriver à un certain résultat. Si les joueurs franchissent la ligne, il faut être fort, tout simplement."
Un an et demi après son arrivée, ten Hag a fixé une direction mais son équipe semble avoir du mal à trouver la route adéquate. Alors, à force d'attendre, certains se détournent. C'est un Gary Neville affligé au micro de Sky Sports qui a le mieux résumé l'exaspération des fans du club : "Je suis fatigué de mon propre club. Je ne veux plus faire leurs matches, je ne veux plus regarder leurs matches et c'est le plus triste des reproches que l'on puisse faire à son club quand on se lasse de les regarder."
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Erik ten Hag

Crédit: Getty Images

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