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Comment les Pays-Bas sont-ils tombés si bas ?

Hugo Guillemet

Mis à jour 09/10/2015 à 23:59 GMT+2

QUALIFICATIONS EURO 2016 - Au bord de l'élimination dans les qualifications à l'Euro 2016, les Néerlandais ont connu une dégringolade vertigineuse depuis leur 3e place à la Coupe du monde, il y a un petit peu plus d'un an. Explications.

Arjen Robben, lors d'Islande - Pays-Bas.

Crédit: AFP

Le couperet n'a jamais semblé aussi proche. Les Pays-Bas, qui se déplacent au Kazakhstan ce samedi (18h), pourraient être définitivement mis hors course de l'Euro 2016 et rater leur première grande compétition depuis 2002. Leur premier Championnat d'Europe depuis 1984. Pour le si brillant demi-finaliste du dernier Mondial, l'ampleur du déclin donne le vertige.
Douze juillet 2014, Brasilia. Match pour la 3e place de la Coupe du monde 2014. Les Pays-Bas du génial Van Gaal finissent d'éparpiller la Seleçao, déjà humiliée quelques jours plus tôt par le futur vainqueur allemand en demie (1-7). Robben et Van Persie s'amusent, Thiago Silva et David Luiz prennent l'eau : 3-0. Une médaille de bronze, donc, pour la bande à Van Gaal. Mais surtout l'impression d'avoir profité, avec cette équipe néerlandaise, de l'une des équipes les plus excitantes à voir jouer du Mondial brésilien.

La fin d'une génération dorée

Quinze mois plus tard, pourtant, les Pays-Bas sont à l'agonie. Quatrième du groupe A à deux journées de la fin des qualifications pour l'Euro 2016, ils sont tout près de manquer la compétition internationale organisée en France. Ils ne peuvent déjà plus rattraper l'Islande et la République Tchèque, qui vont terminer au deux premières places. La Turquie, 3e, a deux points d'avance dans la course à la place de barragiste. Comment les Néerlandais, également finalistes de la Coupe du monde 2010, ont été capables d'étriller l'Espagne, championne du monde en titre, en plein Mondial (5-1) et de mourir à petit feu un an plus tard ?
Robben et Van Persie ont enchanté le Brésil. A un degré moindre, Sneijder ou De Jong ont eux aussi montré quels leaders d'équipe ils étaient. Mais ces derniers coups d'éclats masquaient en réalité le chant du cygne pour ces quatre cadors. Nigel De Jong (30 ans), Robin Van Persie (32 ans), Arjen Robben (31 ans) et Wesley Sneijder (32 ans) ont joué leur dernière grande compétition tous ensemble. Cette génération dorée, à laquelle on peut ajouter Klaas Jan Huntelaar (32 ans) ou Dirk Kuyt (35 ans) est désormais révolue. Mais les Pays-Bas n'ont pas su tourner la page.
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Robin Van Persie (Pays-Bas)

Crédit: Panoramic

Le départ de Van Gaal très mal géré

Rassurés par le système mis en place par Louis Van Gaal, qui s'appuyait sur une défense à trois défenseurs centraux et un jeu de contre-attaque, les jeunes joueurs que "le pélican" avait emmené avec lui au Brésil donnaient pourtant foi en l'avenir des Oranje. En défense, de Vrij, Martins Indi et Blind apportaient des garanties, Clasie, Fer et Wijnaldum laissaient entrevoir des promesses au milieu tandis que Depay, en attaque, exposait à chacune de ses entrées en jeu son immense potentiel. Mais Van Gaal, à l'intersaison, a pris en mains la destinée de Manchester United.
Et tout s'est déréglé lorsque le vieillissant Guus Hiddink a repris la sélection. L'entraineur de 69 ans a souhaité revenir au 4-3-3 historique de la Hollande et à un jeu de possession. Patatras. Les jeunes pousses n'ont pas digéré ni même assumé ces évolutions tactiques. Fébriles derrière et plus aussi efficaces et imaginatifs devant, les Oranje sont très mal entrés dans les qualifications pour l'Euro 2016 et ne s'en sont jamais relevés. Le 29 juin dernier, Hiddink a jeté l'éponge mais le mal était fait. Danny Blind, son successeur, n'avait ni les moyens, ni le temps pour redresser pareille situation.

L'avenir s'assombrit…

Aujourd'hui, les stars d'hier ne colmatent plus les brèches et plus personne ne cache par son talent les faiblesses de l'équipe nationale néerlandaise. Wesley Sneijder ? Le meilleur joueur de l'année 2010 avait emmené presque à lui seul son pays en finale de la Coupe du monde. Cinq ans plus tard, il vit le crépuscule de sa carrière à Galatasaray, en Turquie. Un pays qu'a aussi choisi Robin Van Persie pour s'éteindre : l'ex superbe buteur d'Arsenal et de Manchester United se débat désormais à Fenerbahçe. Robben, quand il joue, est toujours un joueur magnifique. Mais son corps fragile n’est pas épargné par les blessures.
Les espoirs, devant, ne sont pas légion : Memphis Depay a du talent, mais aussi une suffisance qui l'empêchera peut-être d'attendre le niveau d'excellence de ses prédécesseurs. El-Ghazi, le buteur de l'Ajax Amsterdam, pourrait bientôt choisir de jouer pour… le Maroc. S'ils ratent l'Euro 2016, les Pays-Bas devront tout reconstruire, à zéro. La dernière fois qu'ils ont loupé un grand rendez-vous, en 2002, ils sont revenus plus forts deux ans plus tard, demi-finalistes de l'Euro 2004. La fois d'avant, ils avaient manqué coup sur coup l'Euro 84 et le Mondial 86. L'Euro qui a suivi, celui de 1988, reste aujourd'hui leur seul titre international. Il suffit juste de recommencer.
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Memphis Depay avec les Pays-Bas lors de la dernière Coupe du monde.

Crédit: AFP

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