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Qualifications pour l'Euro : pour les grosses nations aussi, c'est deux ans de matches amicaux

Benoît Vittek

Mis à jour 13/10/2014 à 12:21 GMT+2

Après les matches amicaux, sévèrement critiqués dans un calendrier chargé, la phase éliminatoire a elle aussi grandement perdu en intérêt. Les grandes nations sont presque assurées de voir l'Euro et se servent des qualifications comme de matches de préparation aux enjeux modérés.

Vicente Del Bosque a deux ans pour reconstruire la Roja avant l'Euro 2016

Crédit: Panoramic

Plus de concurrents pour une concurrence moins féroce. Et donc des rencontres moins attractives, menacées de banalisation. L'UEFA ouvre l'Euro 2016 à 24 qualifiés, sur 53 équipes en lice. Cette démarche semble avoir rendu obsolète les éliminatoires, au moins pour les cadors du continent. Avec deux à trois qualifiés par groupe, qui peut douter que l'Espagne, l'Italie ou l'Allemagne seront au rendez-vous français ?
Pour écarter les champions du monde, il faudrait que la Nationalmannschaft, troisième de son groupe derrière la Pologne et l'Irlande, soit également devancée par l'Écosse. Même le Pays-de-Galles, dont les rivaux seront Andorre, Chypre et Israël, apparaît en position de force pour au moins disputer un barrage.
La Roja avait bien flanché, jeudi, avec une défaite en Slovaquie (1-2). Après son Mondial catastrophique, l'Espagne s'enfonce dans la crise, rongée par le doute… Mais ce qui inquiète les aficionados, c'est de savoir si leur équipe nationale, humiliée au Brésil, saura enrayer le déclin. La qualification pour l'Euro est une question annexe, reléguée au second plan des Unes de presse catalane dimanche.
La Roja affronte pourtant le Luxembourg le soir même dans un match qui doit lui permettre de remettre la marche avant vers l'Euro (victoire 4-0). Mais la sélection du Grand-Duché est apparue comme un faire-valoir, un de plus dans la longue succession de matches de qualification qui se dresse devant une équipe en reconstruction. Après le revers slovaque, le sélectionneur Vicente Del Bosque a beaucoup parlé des cas individuels de Diego Costa et Iker Casillas, du chantier ouvert pour ramener l'Espagne au sommet… mais il a à peine eu à évoquer la qualification pour l'Euro, dont personne ne considère qu'elle soit remise en cause par ce revers.

Même l'Angleterre s'affranchit des leçons du passé

En Angleterre, il a suffi de battre la Suisse (0-2) lors de la première journée pour considérer que la qualification était acquise, malgré le traumatisme de l'élimination dans la course à l'Euro 2008. La confrontation contre Saint-Marin était elle perçue comme un match dont "il n'y a rien à tirer", tout juste bon à permettre à Roy Hodgson d'essayer de nouveaux joueurs. Le sélectionneur anglais y a lui vu l'opportunité pour certains joueurs de "montrer leurs qualités avec l'Angleterre plutôt qu'avec leur club, où la concurrence pour avoir du temps de jeu est très élevée"…
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Les Anglais célèbrent leur succès sur Saint-Marin autour de Wayne Rooney

Crédit: Imago

Pour la France, c'est entièrement acté : les Bleus ont devant eux deux ans de matches amicaux pour préparer le rendez-vous de l'Euro 2016. Leurs rivaux semblent finalement animés par des problématiques similaires à celles qui agitent Didier Deschamps et ses Bleus. Alors nous avons posé la question aux différents bureaux d'Eurosport : "Les qualifications pour l'Euro représentent-elles plus que des matches amicaux ?" Réponse sans appel de notre rédaction londonienne :
Cette phase éliminatoire est vécue comme une farce. Beaucoup de groupes sont très faibles.
Depuis Milan, le bureau italien trouve tout de même un intérêt à ces matches de compétition qui revêtiraient un enjeu (et un engagement) supérieur à de simples amicaux. "C'est toujours important, regardez le Brésil à son Mondial." Pour autant, "les matches de qualification n'intéressent pas grand monde." S'il y a un intérêt autour de la Squadra Azzurra aujourd'hui, il porte sur le nouveau projet d'Antonio Conte.
En Allemagne, le débat est bien plus vif, alimenté par une multiplication des blessures parmi les stars du pays. Mesut Özil est le dernier d'une longue liste de cadres qui inclue le capitaine Bastian Schweinsteiger et la star du Borussia Marco Reus. "Ce n'est pas une coïncidence si autant de grands joueurs se sont blessés ces dernières semaines", dénonce le meneur de jeu Toni Kroos. Pour le joueur du Real, "le calendrier international doit être révisé". José Mourinho voulait faire encore plus simple : dispenser Diego Costa des déplacements de la Roja en Slovaquie et au Luxembourg pour lui permettre d'aborder dans les meilleures conditions physiques ses rendez-vous avec Chelsea. Après tout, l'entraîneur des Blues est intouchable sur un point : dans le football moderne, les intérêts de son club pèsent plus que ceux de n'importe quelle sélection.
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Diego Costa dépité après avoir loupé une action avec l'Espagne contre le Luxembourg

Crédit: AFP

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