Qui l'Italie doit-elle souhaiter voir en Coupe d'Europe la saison prochaine ?

Les dix matches de la 36e journée de Serie A seront tous bourrés d'enjeux : titre, maintien, course à la Champions League ou à l’Europa League... Aucun ne comptera pour du beurre. Il reste d’ailleurs quelques confrontations directes qui pourraient être décisives notamment pour l’attribution des places européennes (Lazio-Inter et Milan-Fiorentina en conclusion du championnat). Grâce à la réforme de l’UEFA, l’Italie a de nouveau sept tickets à disposition, une occasion de sortir définitivement son football de la torpeur dans laquelle il s’était enlisé. Pour ce faire, il est préférable d’avoir le meilleur casting possible.

La Juventus et le Napoli ont déjà poinçonné leurs billets. La première est une garantie, la seconde moins dans le sens où une petite révolution se prépare avec un possible départ de Sarri et quelques joueurs. Ça sent un peu l’année de transition et donc encore plus de difficultés à performer en Europe. La Roma, elle, doit considérer le superbe parcours tout juste conclu comme un point de départ et non d’arrivée, un déclic afin de chercher à s’installer dans la durée dans le top huit européen.

J'en suis à trois places attribuées, n’en reste qu'une pour deux candidats : Lazio et Inter et quatre points d’écart en faveur des biancocelesti. Un matelas confortable. Milan, j’entends par là la ville, se dirige vers une cinquième saison consécutive sans aucun de ses deux représentants en C1. Je ne vous ne cache pas mon désarroi de ne pas avoir eu l’occasion de me faire accréditer une seule fois à une rencontre de Champions League à San Siro depuis que je me suis installé dans le secteur en 2013.

Bref, cette disette a déjà fait énormément de dégâts économiques et cela risque de s’aggraver quoi qu’on en dise. Ou alors il faudra redoubler de sacrifices. Je ne fais pas partie de ceux estimant que le football italien a un besoin vital des formations milanaises dans la plus importante des compétitions de clubs, car pas persuadé qu’elles feraient automatiquement belle figure. Or, il faut avouer que le temps commence à se faire long. Et puis avec cette 4ème place, Suning aurait plus de facilité à se défaire du fair-play financier et déployer sa puissance financière au sein de l’Inter. La Lazio, elle, va encaisser les primes, vendre ses meilleurs éléments et continuer de bricoler. Un one-shot tandis que les Nerazzurri offrent de meilleures garanties sur le long terme.

Après avoir gâché leurs dernières cartouches dans l’usante course à la Champions League, les Rossoneri ont lâché mentalement au point de ne plus être certains de finir en Ligue Europa. Etant donné le calendrier (Atalanta et Fiorentina), le moyen le plus sûr est encore de battre la Juventus mercredi en finale de Coupe d’Italie, cela garantirait une qualification directe à la phase de poules de l’ancienne Coupe de l’UEFA, idem pour cette 5e place toutefois trop éloignée. La 6e, ou la 7e si la Vieille Dame remporte la coupe nationale, signifiera pas moins de deux tours préliminaires plus un troisième qui porte le nom de barrages.

Date d’entrée en lice ? 26 Juillet. A cet instant, le Milan a un match programmé la veille contre Manchester United au Rose Bowl Stadium de Pasadena, et deux autres contre Tottenham à Minneapolis le 31 Juillet et le Barca le 4 Aout à Santa Clara. En effet, le “Diavolo” fait partie des dix-huit prestigieuses équipes sélectionnées pour l’International Champions Cup, une compétition amicale qui en est à sa sixième édition et qui monopolise désormais le calendrier estival de pré-saison. Adieu donc les généreuses primes de participation, et l’opportunité de développer encore un peu plus son secteur marketing. Le Milan peut difficilement se le permettre vu les nombreux prêts à rembourser.

Il reste ainsi une place à décerner. La Sampdoria, la Fiorentina et l’Atalanta sont parfaitement dans le coup, surtout cette dernière actuellement sixième avec quatre unités d’avance sur les deux autres.

Les Bergamasques ont pris goût à l’Europe et en respectent d’ailleurs la dimension. La rénovation du stade est vite passée de projet à réalité et renforcera ultérieurement le lien entre le club, la ville et les supporters. Cela s’ajoutera au centre d’entrainement hyper fonctionnel, à l’efficacité de la formation et aux compétences du staff technique de Gian Piero Gasperini. L’Atalanta c’est du solide à tous les points de vue, je vous en ai déjà assez parlé.

Voilà pourquoi je préférerais voir elle plutôt que la Sampdoria. Attention, les Blucerchiati ont réalisé une belle saison avec du mérite, mais le patrimoine financier de son fantasque président pose des questions (condamnation pour la faillite d’une compagnie aérienne, rien que ça), quand les entreprises de son homologue Antonio Percassi ont le vent en poupe.

Enfin, si j’ai volontairement fait preuve de pragmatisme, je ne suis pas non plus un robot. Comme beaucoup, j’aimerais que la Fiorentina du regretté Davide Astori figure parmi les sept heureuses élus, même aux dépens du Milan s’il le faut.