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AC Milan - Juventus Turin : mais que se passe-t-il entre Paulo Dybala et la Juve ?

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 23/01/2022 à 13:45 GMT+1

SERIE A - En fin de contrat avec la Juventus, Paulo Dybala, qui semblait proche de le prolonger il y a encore quelques semaines, est devenu depuis un cas épineux à Turin. Entre blessures à répétition et piques de ses dirigeants, la "Joya" a perdu le sourire. Et il ne s'en cache pas, en témoigne son regard tueur lancé à la tribune présidentielle la semaine passée. De quoi envisager une rupture ?

Dybala est prêt à claquer la porte, la Juve se rabat sur un un Bleu...

Dans les années 2000, le célèbre chanteur italien Nek faisait un carton avec la sortie de son cinquième album "In Due", vendu à plus de 300.000 exemplaires dans la Botte. On pouvait notamment y trouver une chanson intitulée "Basta uno sguardo". Traduisez littéralement : "Il suffit d'un regard". Un tube qui pourrait parfaitement résumer le moment que traverse actuellement Paulo Dybala du côté de la Juventus Turin. Samedi dernier, lors de la victoire face à l'Udinese (2-0), l'international argentin n'avait pas vraiment le cœur à sourire. Bougon, pensif, il décidait de ne même pas fêter son but. Pas de "Dybala Mask", sa fameuse célébration. Mais juste un regard glacial de quatre-cinq secondes, quand même, en direction d'une tribune de l'Allianz Stadium, celle précisément où se trouvait assis ses dirigeants, dont notamment Pavel Nedved, filmé dans la foulée par la caméra. Le malaise était évident et la tension palpable.
"Je cherchais juste un ami que je ne trouvais pas", s'était-il justifié au coup de sifflet final au micro de Sky Italia. Vraiment ? "Vous êtes libres de me croire ou non", rétorquait-il. On pencherait quand même pour la deuxième option. Dybala était en effet au cœur des discussions depuis plusieurs jours en Italie. La raison ? Une prolongation de contrat annoncée, mais jamais confirmée et encore moins officialisée. "La signature est prévue avant la trêve hivernale, avec le joueur qui touchera un salaire de 8 millions d'euros + 2 de bonus jusqu'en 2026", pouvait-on pourtant lire dans les médias transalpins en fin d'année. Raté. Quelque chose s'est comme cassé depuis. Et personne ne s'en cache vraiment.
Tout le monde doit prouver de mériter ce club
Il y a tout d'abord eu cette déclaration de Maurizio Arrivabene, administrateur délégué de la Juve, juste avant la Supercoupe d'Italie le 12 janvier dernier. "J'attends le meilleur de tous les joueurs, puis on fera un point complet, lâchait l'ancien dirigeant de Ferrari. Ce que je dis vaut pour tout le monde. Je veux voir du caractère, de la "grinta" et l'envie de gagner de celui qui porte le numéro 10 de la Juve. Tout le monde doit prouver qu'il mérite ce club."
Plutôt clair, non ? Mais comme si cela ne l'était pas, Arrivabene a remis une pièce dans la machine dans la semaine. "Il n'y a pas que Dybala qui est en fin de contrat, expliquait-il à Mediaset. Par respect pour les autres, je vais les citer : Perin, Bernardeschi, Cuadrado et De Sciglio. On parlera en février. Il n'y a pas que lui." Entre ces deux déclarations, l'intéressé avait tenu sage de répondre qu'il "n'avait rien à prouver à personne" et qu'il ne "préférait pas" parler de sa prolongation mise en stand-by. Ambiance.
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Si la situation est aujourd'hui (très) tendue entre les parties, un accord avait pourtant été bien trouvé en fin d'année dernière. Selon Goal Italia, Jorge Antun, l'agent du joueur, et Maurizio Arrivabene, l'AD de la Juve, auraient même immortalisé le moment avec une poignée de main symbolique début octobre. "Lors du dernier rendez-vous entre les parties, en décembre, il a été demandé à l'entourage du joueur de repousser la signature en février pour des questions bureaucratiques et administratives", précisait le journaliste Romeo Agresti, toujours bien informé sur les dossiers de la Vieille Dame.
Selon d'autres médias, dont Sky, les dirigeants piémontais souhaitent tout simplement prendre le temps de la réflexion avant de ratifier certaines grandes décisions, d'où cette volonté de rediscuter le mois prochain. Avec le risque évident de perdre certains joueurs en fin de contrat, dont Dybala, libres de discuter avec d'autres clubs depuis début janvier. "Comme pour d'autres, il doit toutefois prouver de valoir certaines sommes", rapportait la chaîne transalpine.

Des blessures chroniques

Paulo Dybala vient d'entrer dans la vingt-neuvième année de sa vie. Déjà, oui. Avec lui, il demeure ce sentiment d'inachevé qui ne le quitte pas. Un problème quand on sait que la Juve a décidé de le replacer au centre de son projet l'été dernier après le départ de Cristiano Ronaldo. Si le numéro 10 bianconero affiche toujours des statistiques plus que convenables (11 buts et 4 passes décisives en 22 matches) dans une équipe qui patine, ses blessures commencent à lasser. De ses dirigeants à ses propres tifosi, qui ont toujours eu un amour inconditionnel pour lui. Mais à force de le voir passer son temps au J. Medical, même ce dernier commence à s'effriter.
Pour venir en aide à son joueur phare, qui a manqué un peu moins d'une dizaine de matches cette saison, la Vieille Dame pense à tous les remèdes. Selon La Gazzetta dello Sport, un préparateur, un chef et un nutritionniste s'occupent exclusivement de sa condition physique. L'objectif est simple : limiter au maximum les blessures, presque toujours musculaires.
Paulo Dybala (Juventus)
Pour ne rien arranger, Dybala a été contraint à l'isolement pendant plus d'un mois l'an passé. Positif au Covid-19 pendant 46 jours (!) entre fin mars et début mai 2020, la "Joya" pourrait être devenue un peu plus fragile physiquement. Avec, pour conséquence directe, une augmentation des blessures. "Une hypothèse jamais vérifiée mais évoquée dans le staff du joueur", assurait le quotidien italien. Depuis sa guérison au Covid, on comptabilise six blessures musculaires et une lésion du ligament collatéral médial du genou gauche, pour un total de 200 jours sur le flanc et une trentaine de matches manqués. Beaucoup trop pour celui qui a été nommé vice-capitaine depuis le retour de Massimiliano Allegri sur le banc. Une donnée qui a probablement poussé la Juve à bien réfléchir avant d'acter sa riche prolongation.

L'Inter en rêve, Marotta aussi

Pour l'heure, elle n'est pas encore tombée à l'eau. Malgré les piques et les frictions, Dybala a retrouvé le sourire mardi en inscrivant le troisième but des siens face à l'Udinese (4-1) en Coupe d'Italie. Cette fois, pas de regard tueur. Mais de la joie, des poings serrés et un saut pour célébrer. En coulisses, son entourage donnerait toujours sa priorité à la Vieille Dame. Pour Goal Italia, aucune offre au rabais n'est à signaler côté Juve depuis l'accord trouvé fin 2021. Mais il aurait été simplement demandé au joueur de patienter jusqu'en février. Jorge Antun, lui, est attendu au début du mois à Turin. D'ici là, rien ne sera probablement à signaler. Sauf si l'Inter Milan décide de passer la seconde, puisque la presse italienne parle d'un intérêt concret depuis maintenant plusieurs jours. Au point d'en faire une multitude de Unes, dont une plutôt équivoque signée Tuttosport : "Dybala, mais tu fais quoi ?"
"Quand un joueur de ce calibre est en fin de contrat, c'est normal qu'il soit approché par des clubs importants, avait plus ou moins confirmé Giuseppe Marotta, l'administrateur délégué de l'Inter, le 19 janvier dernier. Mais nous avons un secteur offensif de grande valeur et qui répond à nos attentes." Parti de la Juve en octobre 2018 après plus de huit années de bons et loyaux services, le dirigeant lombard pourrait donc jouer un sale tour à son ancien club. Une première offre serait même dans les tuyaux, avec un salaire de 7,5 millions d'euros à la clé. Assez pour faire pencher la balance ? Dybala, lui, ne s'imagine pas ailleurs... pour l'instant. "C'est un joueur qui est très attaché au club, comme d'autres. Je ne crois pas à l'intrusion d'autres équipes (dans ce dossier, ndlr). On fera calmement ce qu'on doit faire en février", prévenait Maurizio Arrivabene cette semaine, assurant ne "pas avoir vu le regard" de son joueur le week-end dernier après son but. "Moi, j'exultais...", concluait-il. Sur les deux, il y en avait au mois un...
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