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Inter Milan - AC Milan : Théo Hernandez, le train est en panne

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 05/02/2023 à 20:09 GMT+1

SERIE A - Tout comme son coéquipier et compatriote Olivier Giroud, Théo Hernandez traverse un moment difficile avec l'AC Milan, probablement le premier depuis son arrivée à l'été 2019. En panne, l'international français, vice-capitaine des Rossoneri, est attendu au tournant dimanche soir lors du derby face à l'Inter Milan (20h45).

Théo Hernandez après la défaite en Supercoupe face à l'Inter (3-0)

Crédit: Getty Images

L'image, saisissante, résume à elle toute seule le moment terrible que traverse l'AC Milan. 78e minute du match face à Sassuolo, dimanche dernier : Théo Hernandez, alors dans son couloir gauche, se fait chiper le ballon par un Domenico Berardi lancé vers sa troisième passe décisive de la journée. Plutôt que de rattraper son erreur, l'international français, lui, trouve plus judicieux de se stopper net pour réclamer, sans grande conviction, une faute inexistante. Résultat : un cinquième but encaissé et une leçon colossale (2-5) dans un San Siro muet et incrédule face à la chute verticale de son équipe depuis le 8 janvier dernier.
"C'est un peu comme si l'ascenseur du Burj Khalifa de Dubaï venait à lâcher du 163e étage sans aucune possibilité d'être rattrapé, voire même ralenti", nous résume un salarié du club lombard. De quoi laisser imaginer la violence du moment milanais. En trois semaines, les hommes de Stefano Pioli ont tout perdu : Coupe d'Italie (élimination en 8es), Supercoupe d'Italie (3-0 contre l'Inter) et probablement le Scudetto (-15 pts sur le Napoli). Ils ont encaissé 18 buts en 2023, 14 en championnat sur 19 tirs cadrés (!) dont 9 lors des 2 derniers matches, en faisant la pire défense d'Europe. Un "blackout" qui frappe tout le monde, même les plus solides. Vice-capitaine des Rossoneri, Théo Hernandez est lui aussi au fond du seau avant le Derby della Madonnina, dimanche soir (20h45), face à l'Inter.

Un Mondial encore dans les têtes

Qu'on se le dise, il s'agit probablement du premier vrai moment difficile de l'international français depuis son arrivée à l'été 2019. Indiscutable à son poste, décisif pour le titre la saison dernière, le numéro 19 n'est que l'ombre de lui-même depuis la reprise début janvier. Comme si celui que l'on surnomme "Treno Hernandez ("Le train Hernandez", ndlr)" avait brusquement ralenti, passant de la vitesse d'un TGV à celui d'un TER lambda. Face à Lecce, le 14 janvier dernier, Stefano Pioli a même décidé de le sortir dès la mi-temps après un but contre son camp et quarante-cinq minutes traversées à la limite de l'excès de lenteur. "Comme Giroud, c'est un joueur qui ressent la fatigue du Mondial joué avec la France, a constaté l'ancien défenseur du club Alessandro Nesta. Contre Sassuolo, il a joué le pire match depuis qu'il est arrivé à Milan."
"En ce moment, il faut reconnaître qu'il joue mal, a reconnu l'ex-portier Luca Marchegiani, consultant à Sky Italia. Il attaque mal et ne défend pas. Je ne sais pas si tout ça est la conséquence de la Coupe du monde et le manque d'énergie, physique comme nerveuse." Au-delà de ses erreurs, Théo Hernandez, absent sur blessure lors du déplacement à Rome face à la Lazio la semaine passée, affiche également un "body langage" qui ne rassure personne. Presque absent, sans réaction, le buteur de la demi-finale France-Maroc semble ailleurs. Il fait pourtant partie de ceux attendus pour sonner la révolte.
"Il n'a pas attaqué comme il sait et n'a pas défendu comme il devait", déplorait La Gazzetta dello Sport, lundi, au lendemain de la claque face à Sassuolo, faisant de l'international français le pire joueur de la rencontre. Après la finale perdue face à l'Argentine le 18 décembre, le frère cadet des Hernandez avait profité d'une dizaine de jours de vacances avant de revenir début janvier en Lombardie. Le 4, il était déjà titulaire face à la Salernitana malgré une condition encore précaire.

Une doublure ? Quelle doublure ?

Pour sa défense, le Français pourrait plaider son manque de doublure. Fodé Ballo-Touré ? En plus d'être blessé depuis fin décembre, l'ancien Monégasque ne s'est jamais montré au niveau, au point que son entraîneur lui a souvent préféré d'autres solutions pourtant plus précaires (Dest, Calabria). Théo doit donc jouer toujours, tout le temps, qu'il soit en forme ou non. Lorsqu'il est apte, le Français a toujours été titulaire cette saison (17 titularisations en championnat, 5 en Ligue des champions). Autant dire que le faire souffler n'est ni une option envisagée, ni une option envisageable. Rajoutez à ça son nouveau rôle de titulaire en sélection et le Mondial au Qatar dans les jambes, et ce coup de mou prendrait presque une forme d'évidence. "Au final, on a eu tendance à l'oublier, mais Théo est humain et non une machine", réagit un proche du club milanais.
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Theo Hernandez épuisé après la Supercoupe d'Italie perdue face à l'Inter

Crédit: Getty Images

Malgré cette mauvaise passe, le natif de Marseille reste l'un des leaders du vestiaire des champions d'Italie. Bien que très courtisé sur le mercato, il a récemment prolongé son contrat jusqu'en 2026 avec, à la clé, une revalorisation salariale, passant de 1,5 million d'euros à 4 millions par an. Presque "raisonnable" pour un joueur de ce calibre. Heureux à Milan, où il vit avec la mannequin Zoé Cristofoli, celui qui est devenu papa d'un petit Théo Junior l'an dernier espère maintenant retrouver son niveau. "Il reste un joueur extraordinaire qui peut jouer dans toutes les équipes du monde", conclut Alessandro Nesta. Le train, actuellement en panne, doit simplement redémarrer. Et retrouver sa vitesse de croisière ensuite.
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