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Super Ligue - Le Real Madrid, la Juventus Turin et les autres ont osé : le cauchemar devenu réalité

Maxime Dupuis

Mis à jour 19/04/2021 à 15:46 GMT+2

SUPER LIGUE – Depuis le temps que la menace planait au-dessus du football européen, elle a fini par prendre corps. Dimanche, douze puissants du Vieux Continent ont annoncé la naissance de la Super Ligue, censée remplacer la Ligue des champions et rapporter beaucoup d'argent à une poignée de clubs, tels le Real Madrid ou la Juventus Turin. Des clubs qui viennent de piétiner leur histoire et le jeu.

"The Liverpool gates" à Anfield

Crédit: Getty Images

Minuit. L'heure du crime. Peut-être avaient-ils un peu honte d'œuvrer en plein jour, alors ils ont patienté jusqu'à la nuit tombée pour officiellement dévoiler leurs noirs desseins. A moins qu'ils n'aient simplement attendu que les compétitions domestiques aient rendu leur verdict dominical. Ce serait, vous en conviendrez, pour le moins ironique. Et très cynique. Ce qui, pour le coup, est beaucoup plus plausible.
Pour être tout à fait honnête, on serait étonné qu'ils se sentent honteux. Et qu'ils respectent encore un tant soit peu les championnats nationaux, ces compétitions d'un autre âge qui ne leur rapportent plus assez pour continuer à vivre au-dessus de leurs moyens.
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Karim Benzema et Frenkie de Jong lors du match opposant le FC Barcelone au Real Madrid, le 24 octobre 2020, en Liga

Crédit: Getty Images

Pour la postérité et l'infamie, on va citer leurs noms : Real Madrid, FC Barcelone, Atlético Madrid, Juventus Turin, Inter Milan, AC Milan, Liverpool, Manchester United, Manchester City, Arsenal, Tottenham et Chelsea.
Ces douze-là, on serait bien tenté de leur accoler un qualificatif qui renverrait au septième art mais cela ne serait pas forcément bienvenu, même si l'on n'en pense pas moins. On va simplement les appeler les fossoyeurs.

Le Covid a bon dos

Depuis le temps qu'ils laissaient planer la menace d'une sécession, ils sont (enfin) passés à l'acte. Dimanche, douze clubs puissants (et pas tous grands) ont annoncé le lancement de leur Super Ligue qui, soit dit en passant, n'a de super que le nom. Site internet, logo à l'appui et communiqué écrit sur un coin de nappe, la bande des fossoyeurs a succinctement présenté son bébé au monde.
Si Florentino Perez, Andrea Agnelli et compagnie ont déjà pensé au format, ils ont surtout réfléchi aux finances. Parce que, finalement, ce n'est pas le visage de la Super Ligue qui leur importe mais combien elle va leur rapporter, alors que la crise leur est tombée sur le bec et que l'UEFA ne leur fait jamais assez de courbettes.
Ce lundi, l'institution qui régit (toujours) le football européen doit d'ailleurs officialiser la réforme de la Ligue des champions, censée entrer en vigueur en 2024. Vous savez celle à 36 clubs, au système suisse et au premier tour interminable… L'UEFA a eu beau se coucher devant les desiderata des grands clubs, ça n'a finalement pas suffi.
Dimanche soir, les douze sécessionnistes ont justifié leur passage à l'acte, non pas au nom du sport, mais de leurs portefeuilles. Le Covid est passé par là et il a sérieusement grevé leurs finances ces derniers mois. Mais il a bon dos le Covid. Il n'est pourtant qu'un révélateur dans toute cette histoire. Le révélateur de leurs inconséquences et d'une fuite en avant qui dure depuis trop longtemps.
Ces clubs - et ils ne sont pas les seuls - vivent au-dessus de leurs moyens. Endettés jusqu'au cou, ils n'ont d'autre solution que de chercher des pigeons pour financer leur excès et s'offrir le luxe de continuer à balancer l'argent par les fenêtres. Parce qu'ils ne savent pas faire autrement. Il suffit de jeter un coup d'œil à leurs livres de comptes pour s'en persuader.

On n'oubliera pas

La Super Ligue est annoncée, verra-t-elle le jour pour autant ? Rien n'est moins sûr. Par cette annonce nocturne et conjointe, les douze - dont certains brillent plus par leur cupidité que par leur légitimité sportive - ont surtout voulu mettre un bon coup de pression sur l'UEFA qui, on l'espère, va définitivement comprendre qu'il ne sert à rien de se coucher devant ces gens-là. Leur tendre la main, c'est risquer son bras, et, toujours, l'assurance de se mettre le doigt dans l'œil. Il est probablement temps de manier le bâton et d'oublier la carotte.
A cette heure, on ne sait pas si le Real, le Barça, les clubs de Manchester et les autres iront au bout de leurs idées et seront exclus, eux et leurs joueurs, des compétitions UEFA et FIFA. Mais, quoi qu'il advienne, quelque chose s'est cassé ce dimanche.
Qu'ils mettent ou non leur menace à exécution, on ne les regardera plus du même œil. Notamment ceux dont on pensait que la vertu était une qualité et non un fonds de commerce. On pense à Liverpool, évidemment. On pense à Bill Shankly. On pense à Bob Paisley. On pense au Kop. A Anfield. On se dit que ce n'est pas vrai. Que c'est un cauchemar. Que l'on va se réveiller. Mais on a beau se pincer…
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