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FOOTBALL - Transferts : La jeunesse, axe majeur de la cellule de recrutement du Real Madrid

Antoine Donnarieix

Mis à jour 18/09/2020 à 16:18 GMT+2

TRANSFERTS - Perçu par la majorité des fans de football comme le club le plus prestigieux de la planète, le Real Madrid connaît depuis quelques années un tournant radical dans sa politique de recrutement. Désormais, la pêche aux footballeurs starifiés se raréfie pour laisser place à la détection des grands talents de demain. Explications.

Rodrygo - Florentino Pérez (Real Madrid)

Crédit: Getty Images

"Si vous me choisissez comme président, Luis Figo sera un joueur du Real Madrid dans la foulée." Grâce à cette alléchante promesse faite aux socios madrilènes six jours avant les élections présidentielles de 2000, Florentino Pérez est devenu le quinzième président de l'histoire du club royal. Dès lors, son mandat est marqué par l'époque des Galactiques où vont cohabiter les stars internationales comme Luis Figo, Zinédine Zidane, David Beckham, Ronaldo ou encore Michael Owen. Depuis 2009 et sa nouvelle victoire électorale devant Ramón Calderón, Pérez est redevenu le boss de la Maison Blanche. Résultat ? Un épisode supplémentaire de recrutement bling-bling jusqu'en 2014, où le chef d’entreprise engage consécutivement Karim Benzema, Kaká, Cristiano Ronaldo, Gareth Bale, Luka Modrić et James Rodríguez.

Ødegaard, le début du modèle

Pourtant, l'achat de James à l’AS Monaco (75 millions d'euros) juste après le Mondial brésilien marque la fin d'une ère pour Pérez. Suite à ce caprice supplémentaire, le président merengue se rend progressivement compte que l'investissement financier massif sur un joueur déjà starifié ne doit plus être la norme pour composer l'équipe première du Real. Dans le but de mettre en place une gestion économique plus saine et pérenne, la donne doit changer. L’année suivante, le Real Madrid recrute Martin Ødegaard, milieu offensif du Strømsgodset IF pour… 3 millions d’euros. Le Norvégien possède déjà l'étiquette de futur crack et se retrouve dans les mains du Real Madrid. Coïncidence ? Pas du tout.
À Madrid, Ødegaard va intégrer la Castilla du Real avec à sa tête un certain Zinédine Zidane, en poste depuis un peu plus de six mois. Si la pépite scandinave devient le plus jeune footballeur à évoluer avec l'équipe première des Blancos lors d'une rencontre de Liga contre Getafe le 23 mai 2015, sa maturité n’est pas encore pleinement acquise à seulement 16 ans et 157 jours. Malgré l'arrivée de Zidane au poste suprême d'entraîneur principal du Real, le milieu offensif ne joue qu'un match de coupe du Roi durant toute l'année 2016. Dès lors, Ødegaard va écumer les prêts pendant quatre saisons consécutives : deux cessions en Eredivisie (un an et demi à Heerenveen, un an au Vitesse Arnhem) et un excellent passage en Liga l'an passé au sein de la Real Sociedad. De quoi inciter ZZ à rappeler son poulain dans son effectif pour la saison à venir.
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Martin Odegaard remplace Cristiano Ronaldo lors de Real Madrid - Getafe, le 23 mai 2015.

Crédit: Getty Images

Juni Calafat, l’accélérateur du processus

Désormais, la voie tracée par Martin Ødegaard devient la norme au Real Madrid, où les jeunes prodiges arrivent de plus en plus tôt au sein du club de la capitale espagnole. Désireux d’acquérir le nouveau Neymar, Florentino Pérez n’hésite pas à investir en masse au Brésil. Voilà pourquoi le 24 mai 2017, Vinícius Júnior passe de Flamengo au Real Madrid contre le versement d'une somme avoisinant les 45 millions d’euros. Un prix qui peut paraître excessif pour un gamin de 16 ans, mais le jeu en vaut la chandelle : une fois intégré dans l’équipe première du Real, Vinícius devient une star internationale et sa valeur marchande va doubler voire tripler pour donner raison à Pérez sur sa politique de recrutement. Avec cette nouvelle stratégie, le Real prépare son avenir. Comment cela est-il devenu possible dans la pratique ? D'abord sur le continent sud-américain et désormais sur le marché mondial, le principal acteur du mercato madrilène s'appelle Juni Calafat.
En coordination avec le directeur sportif José Ángel Sánchez, Calafat est le principal intermédiaire dans la signature de promesses comme Federico Valverde en août 2016, Dani Ceballos en juillet 2017, Rodrygo et Andriy Lunin en juin 2018, Brahim Díaz en janvier 2019 et, plus récemment, Reinier en janvier 2020. Coût total de ces opérations ? Environ 115 millions d'euros, soit cinq joueurs pour le prix d'un seul déjà reconnu dans un grand club européen. Si Ceballos, Díaz et Reinier sont respectivement prêtés à Arsenal, l’AC Milan et le Borussia Dortmund pour acquérir de l'expérience dans des championnats étrangers en 2020-2021, Valverde, Rodrygo et surtout Lunin, devenu la doublure de Thibaut Courtois, vont poursuivre leur évolution au sein de l'équipe première du Real Madrid.
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Vinicius et Rodrygo

Crédit: Getty Images

Réussite de la Castilla et résistance face à la Premier League

Si les recrues vont logiquement se poursuivre dans l'un des clubs les plus prestigieux au monde, le Real pourra aussi se pencher sur les talents émergents de sa Fábrica. Perturbée par la pandémie liée au coronavirus, l’édition 2019-2020 de la Youth League s'est également terminée en août dernier. Entraînée par la légende Raúl González Blanco, la Castilla du Real Madrid s'est imposée en finale de la compétition contre le Benfica Lisbonne (3-2). Une grande première pour les Blancos qui n'avaient jamais remporté cette compétition créée depuis 2013, et une preuve supplémentaire que la jeunesse est le nouveau leitmotiv de ce Real. Pour ces jeunes champions, de futurs prêts en Europe devraient leur permettre d’acquérir l'expérience nécessaire et de parfaire la réputation de la formation madrilène.
Au-delà d’un transfert plus traditionnel comme celui d'Eden Hazard l'an dernier, comment expliquer ce changement profond de stratégie chez le récent champion d'Espagne ? Il faut aussi observer la transformation économique du football, où de nouvelles puissances comme le Paris Saint-Germain ou Manchester City se sont invitées à la table des négociations avec un portefeuille monstrueux pour attirer les stars. Face à la croissance économique continue de la Premier League et la baisse de niveau globalement perçue en Liga ces dernières années, le Real Madrid se réinvente pour rester compétitif malgré ce chamboulement du marché. Son prochain défi ? Trouver le successeur de l'indéboulonnable Sergio Ramos, modèle physique et tactique à maintenant 34 ans mais plutôt sur la fin qu'au début de sa carrière professionnelle. Une mission difficile, mais jamais impossible pour le Real de Florentino Pérez.
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