Trophée des champions - Pourquoi Klagenfurt ?

Cela ressemble furieusement à une année de transition: après avoir sillonné l'Amérique du Nord, l'Afrique et l'Asie, le Trophée des champions, devenu depuis huit ans un outil de promotion du football français à l'international, a dû se rabattre sur une destination beaucoup plus surprenante avec Klagenfurt en Autriche. Mais pourquoi diable la LFP a-t-elle jeté son dévolu sur cette petite ville de 100.000 habitants et son Worthersee Stadium (32.000 places), l'un des sites de l'Euro 2008, bien loin des marchés émergents qu'elle avait l'habitude de défricher depuis 2009 ?

"On avait des touches en Asie, qui est très importante et stratégique pour nous, et une proposition venue d'Australie. Mais le PSG a effectué une tournée d'été aux Etats-Unis et partir en Asie ou en Océanie alors qu'un de nos clubs venait tout juste de rentrer des USA, c'était compliqué. On a donc réorienté nos recherches vers l'Europe où on n'était jamais allé. Après une saison bien chargée, marquée par l'Euro et la Copa America, on s'est dit que c'était l'opportunité d'aller en Europe", a expliqué à l'AFP Mathieu Ficot, directeur du développement économique à la Ligue. "Avec l'Autriche, on est près d'un gros pays, l'Allemagne, qui touche l'Europe de l'est et où la Ligue n'est pas très forte. C'était un beau compromis pour une année où on avait envie de rester en Europe", a ajouté M. Ficot.

C'est donc une sorte de choix par défaut qu'a effectué la LFP avant l'exploration de nouveaux territoires, peut-être dès l'année prochaine. "Le Brésil est un pays très intéressant pour nous mais entre la Coupe du monde 2014 et les JO2016, on savait qu'on avait un tunnel de trois-quatre ans durant lequel on ne pouvait pas y aller, a déclaré Mathieu Ficot. Pour l'année prochaine ou la suivante, on regardera très clairement le Brésil de manière différente parce que c'est une vraie opportunité."

Si les droits TV à l'international de la Ligue 1, attribués à BeIn Sports, ont fait un bond de près de 150% pour la prochaine période 2018-2024 (un minimum garanti de 480 millions d'euros, soit 80 millions d'euros par an), il est toutefois difficile d'évaluer l'impact réel de la délocalisation du Trophée des Champions depuis huit ans en termes de recettes financières pour la L1.

"C'est comme une campagne publicitaire. Le retour sur investissement est indirect mais le but est surtout de faire croître la notoriété de nos clubs à l'étranger et celle de notre marque. On essaye d'éveiller les gens au foot français. On sème et on récolte plus tard", a affirmé Mathieu Ficot, prenant comme exemple une multiplication par 5 des droits TV de la L1 en Chine depuis le Trophée des champions disputé à Pékin en 2014.