Trophée des champions - PSG-Monaco (4-0) - L'ASM doit encore se (re)construire

Dans la chaleur de Shenzhen, Leonardo Jardim avait pour principale préoccupation de prendre la température de son nouvel effectif, désormais orphelin de trois pions naguère majeurs (Joao Moutinho, Thomas Lemar et Fabinho). Durant 90 minutes, il s’est rendu compte qu’il allait devoir mettre le bleu de chauffe et faire parler ses talents de bâtisseur.

Une impression de déjà vu sur le Rocher, habitué à vivre des mercatos animés ayant tendance à détruire les certitudes de l’exercice précédent. Un cycle économiquement vertueux, suffisant pour faire un séduisant deuxième de Ligue 1 mais qui oblige Leonardo Jardim à se réinventer.

Dans ce match largement perdu (4-0), les limites du moment, celles que devra dépasser Monaco dans le futur, sont apparues très vite. Alors que le PSG était loin d’être à 100 % et qu’il a encore pu compter sur son talent - celui d’Angel Di Maria en l’occurence - et sur l’insouciance de sa jeunesse déjà entrevue pendant l’International Champions Cup - Monaco a sombré et les motifs d’inquiétude à court terme sont nombreux. D’abord battu tactiquement par Thomas Tuchel, Leonardo Jardin n’a pu que constater les dégâts.

Un 3-5-2 en première période ? Deux buts encaissés. Un 4-4-2 en deuxième ? Même tarif. Dans les deux dispositifs, Monaco a connu de sérieuses lacunes, surtout défensives. En effet, la troupe de Leonardo Jardin n’a pas rassuré malgré un trio Raggi-Glik-Jemerson toujours là. Souvent prise de vitesse, abandonnée sur les côtés et dépassée à la moindre petite faille sur du jeu placé, l’arrière-garde doit semble-t-il retrouver ses automatismes, qu’importe le schéma de jeu.

Il n’est pas évident de remplacer l’intégralité d’un milieu de terrain. Si prometteuses soient-elles, les recrues Pelé, Samuel Grandsir et Jean-Eudes Aholou doivent encore progresser et prendre la mesure de leur nouveau club. Une tâche encore moins aisée quand, en face, on se retrouve face à Adrien Rabiot et Marco Verratti, habitués à jouer ensemble depuis plusieurs saisons.

Par ailleurs, on attend toujours que Youri Tielemans, présenté comme un crack belge lors de son arrivée, et Keita Baldé, ne manquant pas de talent lui non plus, prennent leurs responsabilités. Ils sont là depuis une saison et vont devoir hausser nettement leur niveau de jeu pour porter le Monaco d’aujourd’hui et de demain.

Outre le problème des hommes et le flou tactique, l’ASM a pêché physiquement face au PSG. Malgré les deux buts concédés avant la pause, les Monégasques étaient quand même parvenus à faire douter la défense adverse en se projetant très vite vers l’avant. Sur ce point, Rony Lopes et Stevan Jovetic sont apparus comme les rares lueurs d’espoir de la partie. Quand Monaco a commencé à vraiment tirer la langue, il n’y a qu’eux qui parvenaient à exister par intermittence.

Cette faillite à tous les étages de Monaco face au PSG va forcer Leonardo Jardim à trouver des solutions rapidement, à une semaine du coup d’envoi de la saison 2018/2019 de Ligue 1. Certes, l’entraîneur portugais en a vu d’autres. Certes, certains Mondialistes n’étaient pas encore là (Radamel Falcao, Djibril Sidibé, Danijel Subasic). Mais l’équipe est plus que jamais sur un fil. Charge à Leonardo Jardim de tout faire pour qu’il ne rompt pas. La routine.