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Bilan Pilotes (3/3)

Eurosport
ParEurosport

Publié 14/11/2008 à 08:15 GMT+1

Retour sur la saison des 20 pilotes du Mondial 2008. Notre 3e volet est consacré à Rosberg (Williams), Barrichello (Honda), Nakajima (Williams), Coulthard (Red Bull), Bourdais (Toro Rosso), Button (Honda), Fisichella et Sutil (Force India). En permanence

13-Nico Rosberg (Williams) 17 points
Irrégulier et disons-le franchement un peu décevant. L'Allemand a marqué 14 de ses 17 points grâce à des safety cars, en Australie (3e) et à Singapour (2e). Il aurait terminé 5e à Monaco, autre circuit urbain où il s'est encore montré à l'aise, sans une faute en fin de course. On a vu la FW30 en grande difficulté dès la 2e course, en Malaisie, et à la suivante, à Bahreïn : elle manquait de grip dans certaines circonstances (température élevée, bitume lisse) et souffrait plus généralement dans les courbes rapides. Pas l'idéal pour un bolide de F1... A Montmolo, circuit standard par excellence, le brave Nico, ordinairement pas manchot en qualif, a sombré dans les réglages et la perplexité. L'équipe a fait des efforts, sorti en Turquie un aileron prévu pour Magny-Cours, sans pouvoir l'empêcher de glisser en milieu de tableau. Interdit d'aller voir ailleurs en 2009, il n'a pas pu entretenir la pression sur le bureau technique comme a si bien su le faire Alonso. Balloté même par Nakajima sur quelques meetings de fin de saison. La tête à 2009 et ses espoirs placés dans le nouveau règlement. "Autrement, j'aurai perdu la foi", a-t-il avoué.
14-Rubens Barrichello (Honda) 11 points
"J'ai toujours la flamme", avait-il proclamé après son miraculeux podium à Silvertone, sa dernière course dans les points. Son appel n'a pas été entendu : Honda n'activera pas sauf énorme surprise l'option sur sa 4e année. Le Brésilien aimerait qu'on croit au succès de la reformation de son duo avec Ross Brawn mais du temps de Ferrari c'est Schumacher qui développait la "rossa". Et puis, l'histoire ne repasse pas les plats et Coulthard a déjà fait le coup en 2007 et 2008 à Red Bull, sur le mode "Souvenez-vous, moi, McLaren et Newey…" En mal de publicité, Rubinho a prétendu à Monaco qu'il avait battu le record de départs en Grands Prix de Ricardo Patrese (c'est pas rien) en comptant trois Grands Prix auxquels il n'avait pas participé ! Il vient de sortir l'argument massue, l'ultime, celui qui doit faire pencher la balance pour rester en 2009 : mincir pour lutter contre le surpoids du système de récupération d'énergie (KERS). 77 kg pour 1m 72, ce n'est effectivement pas un format de champion, surtout quand on sait que Robert Kubica accuse 74 kg pour 1m 84 depuis l'hiver dernier.
15-Kazuki Nakajima (Williams) 9 points
Le syndrome du mal qualifié qui voit dans le départ dominical l'opportunité d'enterrer sur un coup de freinage un piètre samedi après-midi. Mais n'est pas Takuma Sato qui veut. Et puis, point trop d'optimisme il n'en faut. Le sympathique débutant japonais regorgeait encore d'énergie dans les roue d'Alonso à Valence, et sous régime de neutralisation en Australie, dans l'aileron arrière de la BMW de Kubica... Toujours misérablement qualifié (un seul top 10, à Singapour), "Kamikazuki" a aussi fait des siennes aux dépens de Fisichella à Spa. La marque d'un pilote pas encore mûr, puisque passé une seule saison en GP2 alors qu'il en aurait bien fallu deux… Mais quand McLaren sort un Hamilton et Red Bull un Vettel, Toyota veut avoir son génie quite à anticiper. En fait, le Japon n'a pas rendu service à son espoir en le mettant trop tôt en couveuse chez Williams. Une pillule passée avec la motorisation. L'an prochain, Kamui Kobayashi, N.3 de Toyota, poursuivra ses classes au niveau 2 (GP2+GP2 Asie 2008 et 2009), se profilant comme un redoutable concurrent pour lui au poste de remplaçant du possible futur retraité Jarno Trulli, fin 2009.
16-David Coulthard (Red Bull) 8 points
Il était temps qu'il parte car plus personne ne le respectait ! Felipe Massa dès le premier Grand Prix comme d'autres pilotes de tous horizons (Button, Glock, Vettel, Barrichello, Nakajima…) avec qui il a cassé du carbone. L'année de trop pour le vétéran écossais de 37 ans. On a vu "Uncle David" plutôt que "DC1", et encore. Si l'expérience servait à aller plus vite, ça se saurait depuis longtemps. Du haut de ses 247 bulletins d'engagement, le gentleman écossais s'en est fait remontrer par un gamin de 21 ans placé à égalité de matériel chez Toro Rosso à partir du sixième Grand Prix… Le vice-champion du monde 2001 n'a pas compris ce que la STR4 avait dans le ventre (Webber non plus) et avec quatre présences en Q3 sur 18 possibles, ses courses étaient déjà pliées dès le samedi. Reste un ultime podium par élimination à Montréal et un rôle d'essayeur-ambassadeur du Taureau en 2009.
17-Sébastien Bourdais (Toro Rosso) 4 points
Auréolé de quatre titres de ChampCar, le Français n'imaginait pas vivre une telle première année parmi l'élite. Sa première course fût à l'image de sa saison : d'un sadisme consommé. Il roulait 4e à Melbourne, contenait facilement Alonso, lorsque son moteur Ferrari connut une rare casse. Comment alors apprécier les deux points d'une 7e place ? Malheureusement, il s'agissait déjà de la moitié de son quota annuel. Car la suite a ressemblé à un dur apprentissage. En Malaisie, son bolide lui échappe dès le premier tour sans savoir pourquoi. Puis arrive l'épisode de Montmelo, où il braque sur Piquet sans l'avoir vu. Il a montré sa vélocité en qualif mais il rentre sans point. Montmelo est aussi le circuit où il a testé pour la première fois la nouvelle Toro Rosso, qu'il a fracassée. Un coup de froid est passé dans l'équipe et il présente ses excuses. Dur apprentissage, encore une fois quand on sait que Vettel a "touché" la voiture en février en essais pour Red Bull. Et puis, le scenario se répète à l'heure des stratégies : quand Vettel est libre d'ajuster, il se fait dicter les siens en matière de pneus et de carburant (plus importante évidemment). Un peu cobaye pour Vettel et rebelle à Monaco, où son discours est moyennement apprécié lorsqu'il avoue n'avoir pris aucun risque pour ramener la voiture à la maison. Que dire ? La nouvelle STR est introduite de façon incongrue et interdiction lui est signifiée de casser quoi que ce soit d'important car les pièces manquent depuis les fracas de Montmelo... Dans un étau, Bourdais entend quand même dire de Berger qu'il est "un bon mec", droit, courageux, bosseur, et ça libère de la pression. Mais la nouvelle caisse lui convient moins bien alors que Vettel s'amuse avec, et gagne. Supplicié dans le dernier tour à Spa : il est tétanisé à l'idée de sortir alors qu'Alonso et Heidfeld mieux chaussés lui foncent dessus, et que Vettel le passe avec les mêmes gommes. De 3e à 7e... Monza est du même tonneau : le podium lui était promis, dixit l'équipe. S'il était parti avec les autres ! Encore cruel... Puni par Trulli à Sao Paulo pour les contentieux de Spa et Shanghai, il sera bientôt comparé au "budgétisé" Sato à Montmelo. Sans garantie d'avenir.
18-Jenson Button (Honda) 3 points
La Buttonmania n'existe plus depuis longtemps sur l'échiquier de la F1 et ce n'est pas le sensationnel titre de Hamilton et l'espace médiatique que pourrait bientôt occuper Di Resta qui arrangeront ses affaires domestiques. Le Britannique milite pour que Barrichello reste et on le comprend : la misère se vit mieux à deux que seul et un Bruno Senna venu du GP2 lui botterait bien le cul ! Dans sa 9e année de F1, "JB" a proposé des prestations indigentes : un seul top 10 sur la grille et une seule arrivée primée, à Montmelo (6e). En fait, il faut remonter aux circonstances de son transfert définitif chez Honda pour comprendre pourquoi il en est arrivé là. Pour racheter son contrat 2006 chez Williams, il avait réglé personnellement un lourd dédit, compensé par un engagement de quatre ans chez Honda. Le problème est que le constructeur japonais a dans le même temps contracté Barrichello pour trois ans, plus une année en option. Dès lors qu'ils étaient d'accord pour dire que les RA107 et 108 étaient irrécupérables et qu'ils en tiraient les mêmes chronos, il ne pouvait y avoir émulation. Aujourd'hui, Button peut au moins savourer les petits plaisirs de son anonymat retrouvé et s'adonner à quelques loisirs qu'il apprécie, comme du camping incognito dans le Sud de la France.
19-Giancarlo Fisichella (Force India) 0 points
De Renault à Force India… On se demandait si c'était courageux ou pathétique. C'était courageux, c'est devenu pathétique. Le vétéran italien (35 ans, 241 gp) a livré quelques belles qualifs avant de se liquéfier : que des dernières ou avant-dernières lignes sauf à Melbourne, où il était très motivé, et à Monza, où plusieurs gros bras se sont fait piéger sur les choix de pneus. Un seul top 10 dominical, ça paraît également faible. Son plus gros problème est aujourd'hui les départs du technicien Mike Gascoyne (ex-Renault) et du directeur général Colin Kolles, qui avait milité pour sa venue.
20-Adrian Sutil (Force India) 0 points
Des larmes à Monaco où une embardée de Kimi Räikkönen l'a privé d'une splendide 5e place. Cruel car l'occasion d'un tel résultat ne s'est jamais représentée. La comparaison en vitesse pure avec le finissant Fisichella ne l'a pas franchement servi et on l'a vu collectionner les abandons à force de torturer ses trajectoires et sa machine. Il est rare de voir un pilote faire une grande carrière après des statistiques aussi faibles.
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