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Champion made in Renault

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ParEurosport

Publié 26/09/2005 à 09:00 GMT+2

Renault a misé dès 2001 sur Fernando Alonso pour l'inscrire dans un programme clairement affiché comme devant conduire l'Espagnol au titre de champion du monde. Très tôt, l'écurie avait ciblé l'échéance : 2005 !

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Crédit: Eurosport

[25/09/05] - Après un tour d'honneur d'une totale sérénité, l'explosion de joie de Fernando Alonso, criant de toutes ses forces debout sur sa Renault R25, dans le parc fermé du Grand Prix du Brésil, contrastait avec la timide du garçon que Flavio Briatore avait signé quatre ans plus tôt. Réduit au fond de grilles en 2001, le débutant espagnol de Minardi était effacé, intimidé par la voracité de la Formule 1. Peu d'observateurs croyaient en l'éclosion de ce talent précoce. Le directeur général de Renault F1 martelait pourtant sa certitude de tenir là un champion du monde en puissance. Après ses débuts chez Minardi, en 2001, une année à tester pour Renault précèderait sa titularisation.
Lors des week-ends des grands prix 2002, le prodige est réduit à un rôle d'observateur, dans la ruche bleue. Et glisse un jour à Patrick Faure, le P-DG de Renault : "Si j'étais à la place de Jarno Trulli ou de Jenson Button, je ferais du meilleur boulot qu'eux..." Au Grand Prix de France 2002, Flavio Briatore décrète ne plus avoir besoin de Jenson Button, et face à une presse britannique houleuse, incrérule, Patrick Faure enfonce le clou : "Avec ce jeune pilote, l'objectif est de se battre pour le titre mondial en 2005..."
"Il n'y a pas de culture du sport auto en Espagne"
En 2003, le pilote d'Oviedo retourne la confiance placée en lui par une pole position, en Malaisie, pour son deuxième grand prix avec le losange. Puis arrive le succès en Hongrie, là encore celui du plus jeune au tableau d'honneur. Toujours en avance d'un coup, Flavio Briatore affirme : "Alonso a le même talent que Schumacher au même âge, mais Schumi est quelqu'un qui a su développer son talent pour en arriver là où il en est. Il faut voir si Alonso saura en faire de même." En 1994 et 1995, le boss italien a couronné le phénomène allemand, il sait de quoi il parle.
Et là, quelques doutes s'installent. Dans son ascension, l'Ibère, sûr de son fait avec parfois force gestes réprobateurs à l'endroit de ceux qui ne roulent pas droit, connaît une saison 2004 nettement moins reluisante. Il est chahuté par son équipier Jarno Trulli, poleman et vainqueur à Monaco. La R24 est une monoplace nerveuse, rétive, insuffisamment performante. Cette expérience est finalement indispensable à la maturation du pilote et de l'homme, car 2005 réclame un alliage de panache et de gestion pour venir à bout de Kimi Räikkönen (McLaren).
"Je souhaite, bien sûr, remercier l'équipe : elle est la meilleure, tout simplement", a dit le champion, dimanche. Nous avons réalisé cette performance ensemble. "En fait, je ne suis pas champion : nous sommes champions et les gars méritent ce résultat." Pour en arriver au titre, le chemin commença cependant bien avant. "Il n'y a pas de culture du sport automobile en Espagne et j'ai dû me battre tout seul, tout au long de mon ascension, pour faire de mon rêve une réalité", a rappelé le pilotes des Asturies, qui doit sa réussite aux sacrifices de la première heure de son père.
"J'ai besoin de nouveaux objectifs"
"Fernando a tout juste 24 ans et il a été un leader incroyable dans ce championnat", a commenté Flavio Briatore. Six victoires et treize podiums, le bilan est significatif. "L'équipe travaille pour rendre la voiture plus rapide et il transforme cet effort en résultats. Cela procure à tout le monde une motivation incroyable. Fernando a été un vrai leader cette saison."
En se contentant d'une 3e place au Brésil, Fernando Alonso a donc validé cette période de quatre saisons pendant laquelle Renault a tout organisé autour de lui, pour un sacre programmé. A l'image de ce qu'a su faire Citroën avec Sébastien Loeb en rallyes, l'écurie retire aujourd'hui tout le bénéfice de ce premier titre mondial avec un pilote qu'elle a entièrement formé. Reste maintenant à le garder dans son giron pendant plusieurs années.
Mais dans l'immédiat, le "Toro des Asturies" en veut plus. "J'ai besoin de nouveaux objectifs car celui-ci est atteint. Nous avons été prudents lors des derniers Grands Prix et, maintenant, nous allons pouvoir adopter une approche plus agressive", a-t-il promis. Pour deux points, McLaren a doublé Renault au championnat Constructeurs.
"Un titre, c'était l'objectif de Renault quand Louis Schweitzer (ex-P-DG) nous a demandé de revenir en Formule 1 il y a quatre ans. Si nous pouvons avoir les deux, c'est naturellement mieux", a indiqué Patrick Faure, heureux de cette faim de victoires de sonn champion.
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