Grand Prix d'Abu Dhabi | Qualification : Max Verstappen en pole pour la dernière course de la saison

La voix monocorde de Max Verstappen témoigne d'une certaine routine. Le Néerlandais vient d'expédier cette 22e et dernière séance de qualification comme une affaire courante, une simple formalité. Et chez Red Bull, on ne ressent pas plus d'émotions dans le propos convenu de Sergio Pérez. Le Mexicain a fait le job en assurant une première bleue marine pour Red Bull.

Sur le pit wall, Christian Horner a pourtant insufflé de l'enthousiasme. "Bien joué Max ! Très bon travail !", s'est exclamé le directeur de l'équipe de Milton Keynes, suite à cette 20e pole position du double champion du monde néerlandais, sa septième de la saison, la 81e au totale pour Red Bull.

"Super Max" n'a jamais tremblé. Dans un ultime effort, il a fini d'écoeurer son monde en tournant en 1'23"824. "Combien on fait ?", demande-t-il à son patron. "1 et 2. Bien joué ! Super boulot !", lui répond Horner. "Ok, bon boulot !", conclut le Batave.

Son coéquipier n'a jamais été dans le match, et félicite sobrement tout le monde. Il termine à 0"228, et les Ferrari de Charles Leclerc et Carlos Sainz à respectivement 0"268 et 0"418. Les écarts ne sont pas gigantesques mais Verstappen a piloté de façon clinique, sans paraître prendre de risques.

"Checo" est donc resté à sa place, en s'inclinant une 17e fois en 22 sessions face à son leader. Et les Ferrari ont pâti de leur problème d'exploitation des pneus constaté vendredi, et qui devrait s'aggraver dimanche sur les 58 tours au programme. Mais le Mexicain ne voit pas ça comme ça : sa deuxième place sur la grille de départ lui donne un avantage précieux sur Charles Leclerc dans la course à la deuxième place du championnat du monde 2022. Il est à égalité parfaite avec le Monégasque (290 points chacun) et Max Verstappen a promis de l'aider si la situation s'y prête dimanche.

Quant au représentant de la Principauté, il a moins de certitudes, car son coéquipier Carlos Sainz a sous-entendu qu'il allait jouer sa carte personnelle, en dépit de l'avertissement clair donné par Laurent Mekies à ses deux pilotes, après la fin de course désunie du Grand Prix de Sao Paulo. "Je vais aussi penser à me battre pour le podium, la victoire", a prévenu l'Espagnol. Mais la raison et la cause collective l'emporteront peut-être : Ferrari est aussi à la lutte pour garder sa deuxième place chez les constructeurs. Mercedes rôde, 19 points derrière, et rien n'est acquis.

Auteur du meilleur temps dans le premier secteur à l'attaque de son dernier run, Lewis Hamilton n'est donc pas allé au bout de l'exploit. La faute à une Vmax insuffisante de la Flèche d'argent dans la grande ligne droite, et une glissade dans le dernier secteur. Pour la première fois depuis son entrée en Formule 1 en 2007, le Britannique conclut donc une saison sans pole position. Cinquième à 0"684 de la RB18 n°1, il finit le championnat là où il l'avait commencé avec sa W13. Sans regret ni amertume, les Gris ont le sentiment d'avoir tout donné puisque George Russell, sixième, a seulement roulé 0"003 moins vite que lui.

Le top 6 accaparé par les trois top teams pour la cinquième fois de la saison, les équipes de la catégorie challengers ont donc pris les premiers accessits disponibles. Et dans ce registre, McLaren a fait la meilleure opération en bouclant cette Q3 aux septième et 10e rangs avec Lando Norris et Daniel Ricciardo, qui ont chacun battu un rival d'Alpine. Mais si Esteban Ocon a plafonné au 8e rang et Fernando Alonso a échoué au 11e, les probabilité sont faibles de voir les machines oranges ravir la quatrième place du Mondial Constructeurs aux Bleus, car 19 points séparent Woking d'Enstone.

Enfin, Pierre Gasly (AlphaTauri) est passé à côté. Handicapé par une AT03 trop lourde, il a été recalé en Q1 pour 0"077. "Tout le week-end, on a eu du mal, beaucoup de difficulté à régler la voiture", a-t-il dit. Une fois de plus malheureusement. Mais c'était au moins pour la dernière fois avec l'écurie italienne.