GP d'Abou Dabi - Toujours du drama, des leaders rarement titrés : les plus grands moments des "title-deciders"

Quatre ans après le thriller d'Abou Dabi 2021, le titre pilote de Formule 1 va à nouveau se jouer lors du dernier Grand Prix de la saison aux Emirats Arabes Unis ce week-end. Mais cette fois, ce sera entre trois pilotes : Lando Norris, Max Verstappen, et Oscar Piastri. Une bataille à trois assez rare dans l'Histoire presque octogénaire du championnat. Mais qui a accouché de scenarios dingues.

Norris, Verstappen et Piastri pour le titre : tout savoir sur Abu Dhabi

Video credit: Eurosport

1956 : Le sacrifice de Collins

Le classement avant la course : 1. Fangio, 30 pts 2. Collins, 22 pts, 3. Behra, 22 pts
Le moment clé : Parti en pole, Juan Manuel Fangio abîme sa Ferrari dans le banking de Monza. À mi-course, il ne peut plus continuer et doit retirer sa voiture. Son jeune coéquipier Peter Collins, alors deuxième de la course, peut devenir champion dès sa première saison dans la Scuderia s'il l'emporte. Mais il va alors rentrer au stand pour… laisser sa voiture à Fangio, et lui permettre de remporter le titre. Un échange qui était autorisé à l'époque, impliquant seulement de diviser les points obtenus entre les deux hommes.
Le résultat : Remonté deuxième de la course avec la voiture de Collins, à quelques secondes du vainqueur Stirling Moss, Juan Manuel Fangio décroche son quatrième titre. Peter Collins n'a pas terminé la course, donc, et son autre concurrent Jean Behra a dû abandonner en début de course. Peter Collins, persuadé que son heure viendrait durant les saisons suivantes, se tue en course deux ans plus tard. Sans n'avoir jamais pu décrocher de couronne mondiale.
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Les mécaniciens de Juan Manuel Fangio s'affairant sur sa Ferrari durant le Grand Prix d'Europe à Monza, le 2 novembre 1956

Crédit: Getty Images

1964 : Ferrari et le jeu d'équipe suspect

Le classement avant la course : 1. Hill, 39 pts, 2. Surtees, 34 pts, 3. Clark, 32 pts
Le moment clé : Un accident entre le coéquipier d'un des prétendants pour le titre, et le leader du championnat du monde : cela ressemble au fantasme inavouable de certains en 2025. À Mexico cette année-là, Graham Hill est remonté troisième à mi-course après un départ raté. Mais il se heurte alors à Lorenzo Bandini, coéquipier de John Surtees chez Ferrari. Après plusieurs tours de bataille intense – trop intense au goût de Hill, qui aurait fait plusieurs signes de la main à Bandini – l'Italien percute le Britannique et les deux hommes partent en tête-à-queue, ruinant les espoirs du leader du championnat du monde d'inscrire des points.
Le résultat : Troisième à quelques tours de la fin de la course, John Surtees a besoin des six points de la deuxième place pour décrocher le titre. Ce qu'il va obtenir grâce à… Lorenzo Bandini, qui lui laisse la deuxième place qu'il occupait alors. Le Britannique est sacré champion pour un petit point devant Graham Hill, mais avec une manière qui interroge.
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Les pots d'échappements pliés de la BRM de Graham Hill après avoir été percuté par Lorenzo Bandini durant le Grand Prix du Mexique, le 25 octobre 1964

Crédit: Getty Images

1986 : Trois tours, trois champions virtuels

Le classement avant la course : 1. Mansell, 70 pts, 2. Prost, 64 pts, 3. Piquet, 63 pts
Le moment clé : À moins de 20 tours de l'arrivée, alors qu'il occupe une troisième position qui lui aurait assuré le titre, Nigel Mansell crève et ne peut continuer. Il venait d'être appelé aux stands pour changer des pneus suspectés d'être en fin de vie. C'est alors son coéquipier chez Williams Nelson Piquet qui est virtuellement champion. Mais il ne le sera qu'un tour, puisqu'il est à son tour appelé aux stands pour changer ses pneus. Ce qui laisse le champ libre à Alain Prost pour décrocher la victoire et le titre.
Le résultat : Grâce aux neuf points de la victoire et à l'abandon de Nigel Mansell, Alain Prost décroche son deuxième titre de champion du monde pour deux petits points. Nelson Piquet, deuxième, ne peut rien faire. À l'issue de ce dernier GP, seuls trois points séparent ainsi les trois premiers au classement pilote.
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Alain Prost remportant son deuxième titre de champion du monde de Formule 1 lors du Grand Prix d'Australie, le 26 octobre 1986

Crédit: Getty Images

2007 : Le cauchemar de McLaren

Le classement avant la course : 1. Hamilton, 107 pts, 2. Alonso, 103 pts, 3. Raikkonen, 100 pts
Le moment clé : En tout début de course, alors qu'il avait déjà payé cash son manque d'expérience en tirant tout droit dès le quatrième virage du premier tour, le rookie Lewis Hamilton souffre de problèmes de boîte de vitesse. Le Britannique fait alors la moitié d'un tour au ralenti pendant que Kimi Raikkonen s'envole en tête. Il ne reverra jamais le Finlandais, ni son coéquipier Fernando Alonso qui ne parvient pas à suivre le rythme des Ferrari.
Le résultat : Alors que le titre semblait se jouer entre les deux pilotes McLaren-Mercedes, c'est finalement la Ferrari de Kimi Raikkonen qui est sacrée pour un petit point. Une deuxième place aurait pu suffire à Fernando Alonso mais il termine à près d'une minute de Felipe Massa (Ferrari) et échoue lui aussi à un seul point du Finlandais.
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Lewis Hamilton, tirant au large dans le premier tour du Grand Prix du Brésil le 21 octobre 2007

Crédit: Getty Images

2010 : Alonso et la Renault de Petrov

Le classement avant la course : 1. Alonso, 246 points, 2. Webber, 238 pts, 3. Vettel, 231 points
Le moment clé : Dès le 15e tour de course, Ferrari fait rentrer Fernando Alonso pour couvrir la stratégie d'un Mark Webber en difficulté mais considéré comme la plus grosse menace pour le titre. Mais l'Espagnol ressort dans le trafic, à la 11e position, et surtout derrière la Renault de Vitaly Petrov. Il ne passera jamais le Russe, qui le prive de la remontée dont il avait besoin pour s'assurer le titre et le condamne à la 7e position. Mark Webber est derrière lui mais, devant, Sebastian Vettel s'envole
Le résultat : Sebastian Vettel, qui avait encore 24 points de retard à deux GP du terme de la saison et 14 le matin-même, remporte la course et son premier titre de champion du monde. Une cinquième place aurait pourtant suffi à Fernando Alonso pour être sacré, mais il passe la ligne 7e, donc, derrière Vitaly Petrov. Pendant le tour de décélération, l'Espagnol se porte au niveau du Russe et lui montre son mécontentement avec des gestes de la main. L'équipe de l'écurie Renault, qui est également le motoriste de Red Bull, félicite son pilote à la radio.
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Fernando Alonso (Ferrari) bloqué derrière Vitaly Petrov (Renault) lors du Grand Prix d'Abou Dabi 2010

Crédit: Getty Images


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