Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Fiasco des Ferrari : le patron Binotto "en colère" et "responsable de ce qui est arrivé"

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 27/07/2019 à 21:42 GMT+2

GRAND PRIX D'ALLEMAGNE - Sebastian Vettel et Charles Leclerc (Ferrari) ont accusé le coup après leurs no shows en Q1 et Q3, samedi. Mattia Binotto, le directeur technique, a avoué qu'il se sentait "responsable de ce qui est arrivé".

Charles Leclerc (Ferrari) au Grand Prix d'Allemagne 2019

Crédit: Getty Images

Ce n'est pas encore cette année que Sebastian Vettel gagnera à Hockenheim. En tous les cas c'est hautement improbable, même si Lewis Hamilton (Mercedes) avait triomphé de sa 14e place de départ l'an dernier en bénéficiant d'une bourde de l'Allemand. Samedi, Ferrari a montré qu'elle prenait beaucoup de risques techniques pour combler l'écart qui la sépare de Mercedes. Que le Reparto Corse possédait le meilleur moteur du plateau… quand il fonctionne correctement.
Cette illusion l'a conduite à vivre deux chocs. En Q1 lorsque Sebastian Vettel est rentré avec un problème d'alimentation en air du turbo, et en Q3 quand Charles Leclerc n'a jamais pu démarrer sa SF90 après la pesée, système d'alimentation en essence hors service. Bilan : deux no shows et un véritable désastre, surtout après avoir dominé les trois séances d'essais libres.
Cette parenthèse terrible pourrait être vue comme un accident si le Monégasque n'avait connu un court-circuit dans le système d'injection d'essence à Sakhir, en route vers la victoire dans le Grand Prix de Bahreïn, fin mars. Et si l'Allemand n'avait pu sortir de son garage lors de la Q3 du Grand Prix d'Autriche, fin juin. Sauf improbable retournement de situation, Ferrari a déjà perdu la course au développement et à la fiabilité contre Mercedes.

Trop d'erreurs pour être crédible

"Je comptais m'amuser cet après-midi, car la voiture était vraiment rapide compétitive ce week-end, a confié le quadruple champion du monde allemand. Ce qui arrivé est vraiment dommage. J'ai un bon feeling de la voiture vendredi et elle avait été encore mieux ce matin. Nous avions une chance en partant de la première place, mais là, de la dernière place..."
"C'est le pire timing possible", a-t-il pesté, s'avouant "très amer et déçu" de vivre telle mésaventure "à domicile", au volant d'une voiture "super". "Pour ce qui est du problème en lui-même, je n'ai pas eu de signe avant-coureur. En sortant de la pitlane, j'ai juste perdu de la puissance. En course, je ferai de mon mieux pour récupérer des places, dans l'espoir de ramener au moins quelques points."
"Il faut comprendre ce qu'il s'est passé pour éviter que cela ne se reproduise", a-t-il ajouté. Mais après tant d'incidents cette saison, on ne sait pas dans quelle mesure les techniciens de Maranello pourront répondre à son attente, afin de stopper ces problèmes qui deviennent une marque de fabrique.
L'impression qui en ressort est que Ferrari, qui n'a plus gagné depuis le Grand Prix des Etats-Unis l'an dernier avec Kimi Räikkönen, s'y prend à l'envers dans trop de domaines. Elle met la performance avant la fiabilité, impose des consignes d'équipe plutôt qu'une concurrence loyale entre ses titulaires. Elle se retrouve sans radio au moment d'un pitstop, comme au Grand Prix d'Autriche.
Charles Leclerc (Ferrari) au Grand Prix d'Allemagne 2019

Des problèmes inédits

Vettel 20e sur la grille, Leclerc 10e, le tableau est sombre même si on se souvient que Rubens Barrichello a gagné de la 18e place à Hockenheim en 2000. "Même si on va pouvoir doubler, les Mercedes qui partiront devant auront la route libre donc ça va être compliqué de les challenger, mais on va faire tout ce qu'on peut", s'est engagé Leclerc. "Je débuterai avec un état d'esprit positif et je lutterai pour gagner autant de positions que possible, spécialement au début."
"Nous nous sentons surtout désolés pour nos pilotes qui avaient une chance de faire quelque chose de spécial pour les gens à l'usine, qui travaillent si dur pour tous nos fans, a dit Mattia Binotto, le directeur technique. Nous menons une enquête approfondie pour comprendre. Nous ne savons pas si ce sont deux problèmes complètement différents. Ni l'un ni l'autre n'était arrivé avant. Les premières indications sur la voiture de Sebastian nous conduisent à croire que cela pourrait être lié à un composant de l'échangeur. Le composant est de la même spécification que ceux utilisés jusque-là et il était neuf. La voiture de Charles a eu un problème d'unité de contrôle de la pompe à essence."
Mattia Binotto (Ferrari) au Grand Prix d'Allemagne 2019
"Nous sommes en colère contre nous-même et je me sens moi-même responsable de ce qui est arrivé. Mais nous devons réagir calmement et faire de notre mieux dimanche", a-t-il conclu. Le technicien suisse cumule encore officiellement les fonctions de directeur technique et directeur d'équipe de la Scuderia Ferrari mais plus pour très long car la charge de travail qu'il s'impose est vraiment considérable. Une réorganisation est en cours et il ne reste en fait qu'à officialiser les noms de ses successeurs au poste technique car des sources bien informées indiquent qu'il ne conservera que le rôle de directeur d'équipe.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité