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FORMULE 1 2022 - Emblème, défi, salaire, rôle social : pourquoi Lewis Hamilton a resigné deux ans avec Mercedes

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 03/07/2021 à 15:24 GMT+2

GRAND PRIX D'AUTRICHE - La reconduction de Lewis Hamilton chez Mercedes ne sera cette fois pas un interminable feuilleton. Le Britannique a rempilé deux ans, samedi, car tous les voyants étaient au vert : statut de pilote emblématique et acteur social fondamental pour le constructeur allemand, pilote désireux de relever le challenge du nouveau règlement technique en 2022...

Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix d'Espagne 2021

Crédit: Getty Images

Une preuve de confiance

Lewis Hamilton avait rejoint Mercedes en 2013, conscient que ce se serait une année de transition. Sur la foi du projet que lui avait présenté Niki Lauda, il espérait que les résultats de l'écurie allemande décolleraient enfin avec l'entrée dans l'ère hybride, l'année suivante. On sait ce qu'il en est advenu.
Aujourd'hui, Mercedes n'est plus l'écurie dominante et la prolongation qu'il vient de signer pour 2022 et 2023 ressemble à ce pari qu'il avait fait, et elle est une sacrée marque de confiance adressée à l'équipe. Car le projet 2022 n'existe que sur le papier et n'est qu'une promesse qu'il paie tous les jours puisque Brackey a stoppé le développement du châssis pour reporter toutes ses ressources sur la monoplace de 2022.

Devenir le plus grand

Lewis Hamilton avait laissé planer le spectre d'une retraite en début de saison et la concurrence que lui impose Max Verstappen (Red Bull) l'a peut-être aidé à trancher. Il prétend ne pas s'intéresser aux records mais la tentation de devenir le plus grand pilote de tous les temps, du point de vue des chiffres, l'a sans doute incité à rempiler. Il compte sept titres comme Michael Schumacher et, dans l'incertitude de remporter ce huitième qui le placerait sur un piédestal, il s'est donné deux chances supplémentaires d'atteindre ce Graal. Pour lui en tant que pilote mais surtout pour la dimension que ça lui donnerait en dehors du sport.
Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix d'Espagne 2021

Un pilote emblématique pour Mercedes

Clark pour Lotus, Stewart pour Tyrrell, Prost et Senna pour McLaren, Lauda et Schumacher pour Ferrari. Les pilotes emblématiques sont finalement peu nombreux en Formule 1 car il est si difficile de construire une histoire dans la durée dépassant le cadre du sport. Après avoir marqué la Formule 1 avec Juan Manuel Fangio lors de son court engagement dans les années 50, Mercedes ne pouvait que poursuivre son épopée avec son champion, afin d'en faire un ambassadeur à vie à sa retraite, comme elle l'avait fait pour l'Argentin. Elle en a déjà exprimé le souhait par le passé et ce nouveau contrat est quasiment l'assurance pour elle d'y parvenir. "Nous avons toujours dit qu'aussi longtemps que Lewis aurait le feu sacré pour la course, il pourrait continuer comme il veut", a rappelé Toto Wolff, directeur d'équipe de Mercedes F1.

Un engagement social

Dans le doute sur son avenir, Lewis Hamilton avait quand même donné une indication claire il y a quelques semaines en expliquant que son statut de star du sport donnerait plus de poids à ses prises de position et son engagement dans le domaine social (mouvement Black Lives Matter, inclusion des minorités dans les métiers du sport automobile). Il a choisi cette option, saluée par Mercedes. "Je suis ravi que Lewis Hamilton continue de courir pour Mercedes-AMG Petronas F1 Team les deux prochaines saisons, a déclaré Markus Schäfer, membre du board de Daimler AG et président non-exécutif de l'équipe F1. L'ambition et l'engagement de Lewis, ses efforts continuels pour progresser, ont joué un rôle essentiel pour le team et la marque afin de devenir aussi victorieux. Et il n'est pas seulement un pilote très doué, mais aussi une personne socialement engagée et attentionné, qui veut avoir un impact dans la société. Ensemble, nous sommes voués à continuer notre succès commun dans le futur."
Lewis Hamilton (Mercedes) avant le départ du Grand Prix de Styrie 2021

Un salaire qui n'est plus un enjeu

Toto Wolff, actionnaire de Mercedes F1 (33%) et directeur d'équipe, avait indiqué que l'argent n'était pas une question centrale dans le renouvellement de son contrat. L'Anglais aurait même consenti une réduction de son traitement, estimé à 45 millions d'euros. Et les deux parties ont déjà dû trouver une parade au plafond budgétaire que le promoteur de la F1 entend mettre en place l'an prochain, à hauteur de 30 millions de dollars pour le total des deux pilotes.

La gouvernance de Toto Wolff

Le manager autrichien voulait renoncer dès cette saison à la gestion quotidienne de l'équipe, un travail harassant qui lui demande beaucoup d'énergie depuis son arrivée en 2013 et lui coûte de plus en plus de cernes. Il avait entendu le message de son pilote, qui faisait de sa présence une condition nécessaire à la poursuite de l'aventure. Wolff lui avait donné la plus grande caution qui soit en rempilant trois saisons. Lewis Hamilton lui a donc renvoyé la balle.
Lewis Hamilton et Toto Wolff (Mercedes) au Grand Prix d'Emilie-Romagne 2020

Le second pilote : le seul suspense

Toto Wolff avait tordu le cou à la rumeur d'une clause dans le contrat 2021 de Lewis Hamilton interdisant le recrutement de George Russell (Williams), qui avait forte impression l'an dernier en le remplaçant à Sakhir. Il n'en serait pas plus question dans le bail 2022-2023 qu'il vient de parapher.
L'avenir dira quelle influence a gardé Lewis Hamilton sur ce dossier brûlant, car il a récemment milité pour le maintien de Valtteri Bottas à ses côtés. En réaction à la prolongation du Britannique, George Russell s'est empressé de féliciter le GOAT (Greatest Of All Times) dans un Tweet…
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