Pour Mercedes, plus c'était long plus c'était bon

La séance de qualification du Grand Prix d'Azerbaïdjan a duré 1h52, samedi à Bakou, et sans cela Mercedes n'aurait jamais pu battre des Ferrari, ni peut-être même la Red Bull de Max Verstappen. C'est incroyable, mais les créations de James Allison sont passées d'un retard de 1"46 sur la SF90 de Charles Leclerc à une avance de 0"302 sur celle de Sebastian Vettel au terme de la Q3 du quatrième Grand Prix de la saison.

Mais tout cela ne s'est pas fait sans difficultés car Sebastian Vettel a tout fait pour tasser les W10 dans la préparation de son dernier tour chrono. L'Allemand était convenu avec son équipe d'attaquer son run décisif en dernière position. Il a ainsi attendu que Bottas et Hamilton quittent leurs garages. C'est alors que les pilotes des Flèches d'argent ont ruiné son plan en se positionnant sur la voie de gauche en bout de pitlane, poussant le n°5 de Maranello à aller en piste.

Effrayé à l'idée de se faire coincer derrière des voitures plus lentes, le quadruple champion du monde a abattu sa dernière carte en se plaçant seul devant. Et en tassant au maximum le peloton pour donner le moins de latitude possible à Bottas et Hamilton. Si le Finlandais a surmonté la difficulté en tournant en 1'40"495, le Britannique a payé cash sa position en bout de chaîne, avec un partiel médiocre dans le secteur 1 dont il ne s'est pas complètement remis.

"Cette pole est une super sensation, toute l'équipe a fait du super boulot, s'est exclamé Valtteri Bottas. Nous avons très vite vu que les Ferrari étaient très rapides - comme tout le week-end - mais notre chrono en Q3 montre que nous avons tiré le maximum de la voiture et des pneus. Au fur et à mesure que la piste refroidissait, la voiture se comportait de mieux en mieux et tout était réuni au moment où ça comptait."

"C'est sympa de partir devant mais rien n'est fait. Nous l'avons bien vu par le passé : tout peut arriver ici, et rester en dehors des problèmes sera important. Le rythme de course sera crucial car il est relativement facile de dépasser sur cette piste. J'ai un boulot à terminer ici depuis l'an dernier et je donnerai le meilleur de moi dimanche", a-t-il conclu.

"Nous ne pensions pas être capable de verrouiller la 1re ligne ici car Charles [Leclerc] avait été très rapide tout le week-end, a souligné Lewis Hamilton. Nous pensions avoir fait des progrès, de l'ordre de 0"1 ou 0"2, mais pas assez pour y arriver. Je suis donc fier de ce que l'équipe a réalisé. J'ai galéré l'an dernier sur cette piste, je suis donc reconnaissant d'être en 1re ligne."

"J'ai été très près de faire la pole, mon premier run en Q3 était plutôt bon, mais dans mon second j'ai perdu 0"3 dans les deux premiers virages. J'en ai récupéré la quasi totalité mais ça n'a pas suffi, a-t-il regretté. J'essaierai de faire moi-même la différence, a-t-il promis. Le départ sera important et notre rythme sur long run est bon. On a aussi l'habitude de voir beaucoup de voitures de sécurité ici."

"Plus la séance était longue, meilleure était notre performance, a résumé Toto Wolff, le directeur d'équipe. C'est vraiment compliqué de mettre les pneus dans la bonne fenêtre de température ici et nous avons galéré avec ça tout le week-end. Mais le temps d'arriver à la Q3, la hiérarchie avait changé."

Puis l'Autrichien est revenu sur le déroulement particulier de la Q3. "Nous ne nous attendions pas à voir autant de voitures sortir en même temps que nous en fin de Q3, nous étions entassés avec les autres et les tours de chauffe de Lewis et Valtteri s'en sont trouvés compromis, a-t-il précisé. Le résultat est que les deux ont eu du mal et que Lewis a perdu du temps au début de son tour." Mais pour lui, les compteurs seront remis à zéro au départ, dimanche à 14h10 françaises. "C'est relativement facile de passer à Bakou, le rythme de course sera donc la clé", a-t-il rappelé.

"Quand on voit la seconde et demie qui nous séparait de la Ferrari de Leclerc à la fin des essais libres 2 vendredi, et notre 1re ligne aujourd'hui, il y a un monde, a relevé James Allison, le directeur technique. Nous étions à peu près sûrs que la voiture pouvait faire un bon temps, mais pousser les pneus là où nous voulions qu'ils soient pour donner leur meilleur en qualification n'avait rien de facile pour l'équipe, et encore moins pour les pilotes. Et vu les dégâts essuyés par plusieurs pilotes dans cette session à cause des murs qui ne pardonnent rien, nous sommes heureux d'en être sortis intacts."