Fernando Alonso (Ferrari) : "En regardant la course de GP2, j'ai réalisé"

Fernando Alonso (Ferrari) est devenu dimanche le premier pilote à partir d'aussi loin - le cinquième emplacement de la grille - pour gagner à Montmelo. Sur le circuit catalan, il a été une fois de plus un fantastique prédateur dans le premier tour. Depuis le quatrième grand prix de 2011, il n'a toujours pas perdu une place entre sa position de grille et la fin du premier tour - à chaque fois qu'il a eu le loisir de le boucler.

En fait, il s'est ouvert les portes de la victoire dans les trois premiers virages, en se gardant un potentiel de KERS. Mais l'idée ne lui est pas venue par hasard. "Après une qualification loin d'être facile, tout s'est bien passé : le départ, la stratégie, les pit stops, la gestion des pneus", a-t-il expliqué. Avant de détailler la phase de la course qui s'est avérée plus particulièrement cruciale. "Au départ, je devais gagner des positions mais après la mi-distance dans la ligne droite, il n'y avait aucune place pour le faire", a-t-il relaté. Parti juste devant lui, Sebastian Vettel (Red Bull) avait compris le danger et a verrouillé à double tour. Tout comme Kimi Räikkönen (Lotus), qui avait choisi la corde dès le début et a tenu sa ligne intérieure.

Le double champion du monde a alors décidé de prendre le contre-pied de ses rivaux. "J'ai donc débranché le KERS, pour l'utiliser dans le virage 3, où j'avais réalisé, en voyant la course de GP2, qu'il était possible d'attaquer à l'extérieur." Lewis Hamilton (Mercedes), troisième dans le virage 2, a favorisé son entreprise en ralentissant son poursuivant, Kimi Räikkönen (Lotus). "Nando" a ainsi pu les cueillir proprement, sans entrave : le Britannique lui a permis de faire le grand tour sur une portion minimaliste mais suffisante de bitume.

Stefano Domenicali a apprécié la manoeuvre. "Fernando a encore déployé un super pilotage, agressif dans les moments clé, et conservateur lorsqu'il a dû gérer son avance", a déclaré le directeur d'équipe italien.

L'Asturien s'est ensuite débarrassé de Sebastian Vettel (Red bull) au stand, en anticipant son arrêt d'un tour par rapport à l'Allemand. Dans la dernière phase, il a paru contrôler, mais un incident a failli lui coûter cher. "Nous avons dû avancer notre dernier pit stop à cause d'une crevaison lente induisant une perte de pression à l'arrière gauche", a révélé le pilote de la F138 numéro trois.

Revenue à la troisième place du Mondial, à 17 points du leader Vettel, Alonso se voit pousser des ailes. "Avec cette voiture, je pense que nous pouvons notre battre pour le titre, car en cinq courses nous avons fini une fois deuxième et nous avons gagné deux fois", a-t-il souligné. "A partir de maintenant, nous devons produit une performance régulière pour marquer le plus possible car nous savons bien que nous ne sommes pas les plus rapides." L'autre bonne nouvelle du dimanche est le pic de forme de Felipe Massa : en terminant troisième, le Brésilien a pris trois points à Sebastian Vettel.