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Grand Prix de Hongrie 2024 | Petit à petit, le vainqueur Oscar Piastri fait son nid chez McLaren
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Publié 21/07/2024 à 23:18 GMT+2
Cette fois, il la tient. Après être passé proche de la victoire à plusieurs reprises, Oscar Piastri a décroché son premier succès en Grand Prix, dimanche, en Hongrie. Une étape de plus dans la progression linéaire de ce surdoué qui, petit à petit, prend de plus en plus de place chez McLaren. Ce, alors qu'il doit composer avec l'un des coéquipiers les plus encombrants de la grille...
Oscar Piastri (McLaren) avec son trophée de vainqueur du Grand Prix de Hongrie 2024
Crédit: Getty Images
Dans très exactement dix jours, Oscar Piastri fêtera un anniversaire un peu particulier. Le 2 août 2022, le jeune Australien, que tous les directeurs d'écurie connaissaient parfaitement au contraire du grand public, annonçait publiquement qu'il renonçait au baquet Alpine. L'écurie française venait alors de précipiter l'annonce de la promotion du prodige qu'elle couvait, après avoir été plantée par Fernando Alonso.
Pressé, invaincu dans toutes les catégories par lesquelles il était passé lors des trois saisons précédentes, Piastri et son manager, l'ancien pilote Mark Webber, avaient négocié en toute discrétion son arrivée en Formule 1 avec McLaren en 2023. La manœuvre pouvait ressembler à celle d'un jeune pilote arrogant, trop sûr de lui, trop confiant sur ses capacités à briller dans l'élite du sport automobile.
Deux ans plus tard, donc, la photographie a mal vieilli. À 23 ans, l'Aussie a décroché sa première victoire un dimanche, en Hongrie, au terme d'un Grand Prix qui a permis de mesurer tout ce qu'il est. Un jeune pilote talentueux, avant tout : en accompagnant Lando Norris sur la première ligne, Piastri savait pertinemment qu'il devait faire la différence au départ pour avoir une chance de l'emporter. Ce qu'il a fait, avec brio, et beaucoup "d'intelligence", comme il avait prévenu la veille en qualification.
Piastri, rusé et intelligent
Il a aussi su se montrer patient, qualité rarissime pour un pilote, lorsque Lando Norris a rechigné à lui rendre la position de leader, qu'il avait obtenue après avoir été avantagé au jeu des arrêts aux stands. "J'avais confiance en Lando", a-t-il soutenu après la course. Quelques instants plus tôt, dans les derniers tours, il avait pris soin de faire pression à la radio, avec du calme et des mots bien choisis, pour rappeler que son coéquipier risquait de mettre le plan en péril en ignorant les consignes.
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Lando Norris et Oscar Piastri (McLaren) sur le podium du Grand Prix de Hongrie 2024
Crédit: Imago
Le pilote né à Melbourne agrandit son territoire, doucement mais sûrement, dans une écurie où Lando Norris est encore l'indiscutable n°1 et le chouchou depuis presque toujours. Sa communication est impeccable, sur et en dehors de la piste. Et Mark Webber s'occupe parfaitement du reste. Nul doute que l'Australien, qui en connaît un rayon sur les consignes d'écurie - chez Red Bull, il fut souvent le dindon de la farce face à Sebastian Vettel - aurait agité le motor-home si son protégé n'avait pas récupéré son "dû" au Hungaroring.
Piastri sait ne pas trop en faire. Ce n'est pas dans sa nature. Ni dans son intérêt. Il n'est pas encore en mesure de rivaliser régulièrement avec son voisin de box, l'une des références de la grille (face à qui il est mené 11-2 en qualification et 10-3 en course). Mais sa progression est linéaire et ses résultats l'illustrent : meilleure qualification et premier podium au Japon - sur le redoutable Suzuka - en septembre 2023, première victoire en course sprint deux semaines plus tard au Qatar, et première victoire en Grand Prix 18 mois après son arrivée en F1.
"Cette victoire arrive tôt, a commenté le directeur d'écurie Andrea Stella dimanche, sur Sky Sports. Il apprend vite. L'année dernière, il a appris très rapidement à trouver du rythme sur un tour. Puis il a dû apprendre à gérer les pneus dans des conditions difficiles. Et cette année, il progresse encore très vite." Pourtant, sa marge est encore immense. Lorsque Norris a voulu le tester en fin de course, Piastri n'a pas été en mesure de combler l'écart, commettant même plusieurs petites erreurs.
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"Piastri est la synthèse de toutes les qualités" : De Merindol raconte sa "révélation"
Video credit: Eurosport
"En fin de compte, je n'étais tout simplement pas aussi rapide que j'aurais dû l'être dans le dernier relais, a-t-il admis en conférence de presse. C'est quelque chose que je veux améliorer. Vous savez, je suis vraiment très content du résultat. Mais si vous me demandez si je suis pleinement satisfait de ma performance du jour eh bien... non, je ne le suis pas." Est-ce la raison pour laquelle le surdoué a largement contenu ses émotions après le plus grand moment de sa carrière ?
"Je ne suis pas vraiment le genre de personne à être trop émotif, a-t-il balayé. Je ne pense pas que vous verrez vraiment cela de ma part. [...] C'est juste un sentiment assez cool, mais aussi difficile à décrire." Le flegme dénote, même au milieu de pilotes habitués à la gagne. Peut-être est-ce parce que Piastri n'est pas fait du même bois que les autres.
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