Extrême tension chez Mercedes : Rosberg et Hamilton "très fâchés" selon Wolff

Mercedes n'a donc pas tardé à retomber dans l'ambiance de crise qu'elle connait depuis que Nico Rosberg et Lewis Hamilton cohabitent. En 2013, leurs relations s'étaient tendues dès la deuxième course, en Malaisie, lorsque Ross Brawn avait imposé à l'Allemand de rester quatrième derrière Lewis Hamilton, pour compenser une erreur de remplissage du réservoir de la machine de l'Anglais.

En 2014, Monaco, 6e rendez-vous du championnat, avait scellé l'inimitié dans une manouvre particulièrement suspecte de Rosberg le samedi qui avait empêché Hamilton de lui contester la pole position. En 2015, à l'arrivée du Grand Prix de Chine, la troisième manche de la saison, Rosberg avait reproché à son coéquipier d'avoir ralentir pour l'exposer aux attaques de Sebastian Vettel (Ferrari).

Dimanche, les comparses aux Flèches d'argent ont franchi un nouveau pallier en s'éliminant au premier tour du Grand Prix d'Espagne, le cinquième opus de 2016. Mal parti de sa pole position, Lewis Hamilton venait de se positionner dans la boîte de vitesses de l'autre W07 à la sortie du virage n°3 pour la passer au freinage du virage n°4. Sauf que Nico Rosberg a poussé un peu vers la droite pour protéger sa position de leader, et qu'il n'a jamais obliqué vers la trajectoire normale.

Les deux Mercedes emportées dans un ballet fatal, les pilotes ont préféré garder leurs casques jusqu'à l'entrée de la salle de réunion de crise de l'équipe Mercedes...

Niki Lauda, président non-exécutif de l'équipe, a été prompt à réagir, dans ses certitudes de triple champion du monde. "Nos pilotes out après deux virages, c'est totalement inacceptable. La faute vient pour moi plus d'Hamilton. Il a été trop agressif. C'est une erreur de jugement", a lâché l'Autrichien.

Plus tard, Toto Wolff a poursuivi son travail de conciliateur devant micros et caméras, évitant tout avis tranché pour ne pas arriver à un point de non-retour. "Ce n'est pas une situation où on peut donner 100% de tort à un pilote. Niki a le point de vue d'un pilote. Je ne suis pas sûr de qui a vraiment fait la faute", a-t-il lancé, en sa qualité de directeur d'équipe.

Avant de développer : "Je viens de parler à mes deux pilotes. Ils sont tous deux très fâchés. Les deux se sont excusés devant l'équipe. Nous venons de perdre 43 points. Nous devons à nouveau nous entretenir avec eux et regarder les données de plus près. C'est une situation très difficile, un incident difficile à analyser (…) Je ne peux pas en blâmer un plus que l’autre. Quand on fait le choix de laisser les pilotes se battre en piste, cela peut arriver."

"Nous ne changerons pas notre approche. Nous devons à la Formule 1 et aux fans de laisser nos pilotes courir l'un contre l'autre", a-t-il conclu.

Au moins, l'incident n'aura pas de conséquences sportives : la FIA a classé l'incident en fait de course.