Sebastian Vettel (Ferrari) arrive en leader du Mondial à Monza, mais est-ce un avantage ?

Sebastian Vettel est un peu victime du même syndrome que Michael Schumacher à ses débuts en rouge. Il est arrivé seulement il y a deux ans au sein de la Scuderia et il n'a pas encore eu le temps d'écrire une histoire avec les tifosi. Il a saisi trois occasions de gagner en 2015 avant de laisser filer sa saison 2016 comme il l'avait fait chez Red Bull en 2014, écœuré par une "rossa" mal née.

Il ne s'était pas fait respecter comme d'habitude aux essais face à Kimi Räikkönen (battu 10-9) mais il a rectifié le tir cette saison. Il fait preuve d'un engagement total - en atteste quatre victoires - et c'est ce qui plaît aux supporters italiens. Mais ces derniers n'ont pas oublié qu'il a fait partie des 18 sur 20 du plateau à appeler Toto Wolff cet hiver pour proposer de remplacer Nico Rosberg chez Mercedes...

Il vient de se réengager pour trois ans et le timing de sa signature lui donne un peu d'air. Mais tout reste à faire car aux yeux des fans de la marque, seul un titre donne un droit d'entrée au Panthéon de Maranello.

L'Allemand est retombé dans ses travers cette saison. Après le "Va te faire foutre Charlie" mexicain qui avait failli lui coûter une suspension en fin de saison dernière, il y a eu le coup de l'auto-tamponneuse dans la Mercedes de Lewis Hamilton à Bakou ; qui a dégradé ses relations avec le Britannique.

Le quadruple champion du monde a été bon stratège en course cette année et a fait très peu d'erreurs de pilotage mais il n'est pas à l'abri d'une surchauffe à la radio ou devant les micros dès que quelque chose ne lui plaîsent pas. Et historiquement, Monza amplifie tout...

De côté-là, pas de pression, au contraire : #SV5 adore la position dominante et a de quoi se sentir fort en tant que leader du championnat depuis le premier Grand Prix de 2017. Un avantage pas que sur la piste.

Ce sera son énorme atout dans la manche encore ce week-end : il pilote avec le statut de n°1 depuis Monaco, lorsque son équipe lui avait donné carte blanche en termes de stratégie pour battre Kimi Räikkönen. La course hongroise a montré la loyauté pour ne pas dire la soumission du Finlandais dans le rôle de n°2. Ce dernier en a été récompensé par une prolongation d'un an et les relations sont au beau fixe. Bref, Vettel dispose avec Iceman d'un véritable soutien face à Hamilton qui ne pourra compter (encore) sur Bottas chez Mercedes.

Sur la SF70-H de Vettel, Ferrari a déjà mis en service les quatre turbos alloués pour la saison et assuré qu'il s'agissait d'une mesure de précaution. A voir avec le temps. Cependant, les motoristes de Maranello ont perdu la partie de poker menteur au sujet des évolutions des V6. La FIA a découvert qu'une partie du fluide contenu dans les réservoirs d'huile de certains V6 était brûlée pour augmenter illégalement la puissance des blocs et a réclamé une réduction de consommation de 1,2 à 0,9 litre pour 100 km à partir de la manche italienne.

Ferrari, qui va introduire ses quatrièmes et derniers V6 répondant aux nouvelles normes sur les machines de Vettel et Räikkönen samedi, et s'est donc fait berner. En effet, Mercedes a devancé l'introduction de ses ultimes blocs anciennes versions à Spa, ce qui va permettre à ses pilotes de bénéficier d'environ 0"15 par tour sur le circuit lombard, et plus ou moins sur les autres circuits.